Chapitre 2: Combattre pour sa vie

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Les hauts parleurs se taisent enfin et c'est le bruit frénétique des spectateurs qui hurlent qui emplit désormais mes oreilles.

Je toise l'homme qui me fait face d'un regard calculateur, cherchant la moindre faille qui pourrait m'être utile pour en finir.

Son visage est constitué de traits durs et de multiples cicatrices. Ses yeux verts forêts me toisent d'un air hautain tandis que ses lèvres fines forment un plis impassible. Ses  cheveux rasés de près lui donnent un air militaire. Il porte un large pantalon et des baskets noirs, laissant son torse à découvert.

Rien ne me sera utile, il ne porte aucune arme que je puisse lui dérober, ne laisse transparaître aucun sentiment sur son visage qui pourrait m'indiquer ce qu'il pense.

Les mécanismes de mon cerveaux s'enclenchent à toute vitesse, à la recherche de la stratégie parfaite. Puis alors que je me dis que je n'aurais aucune chance dans un corps à corps, mais que je n'ai pas d'autre option, un gong retentissant emplit l'arène, et je sais que je ne dois pas hésiter. C'est lui ou moi, je vais devoir le tuer.

Sans perdre un instant il s'actionne et s'élance à la vitesse de l'éclair, il arrive sur moi sans que je ne m'en rende compte. C'est pour cela que lorsque son poing atteint violemment mon visage, je ne peux l'esquiver.

Le choc est brutal, je trébuche vers l'arrière alors qu'une vague de douleur part déjà de ma pommette gauche pour se répandre dans le reste de mon visage . En plus d'avoir une force herculéenne, il se déplace à la vitesse du vent, tel Hermès. Mais cet homme ou plutôt cette créature n'a rien d'un dieu, il est comme tous ses semblables, un être répugnant que je déteste du plus profond de mon âme.

Je relève à peine le visage vers la lumière qui me parait encore trop cru que je vois déjà son poing fuser vers moi. Dans un réflexe inattendu je décale mon visage vers la gauche, et son coup me rate d'un petit centimètre, faisant voler mes longs cheveux au passage.  

Contrairement à ce que vous pensez sûrement je ne suis pas une guerrière, une fille qui a apprit à manier l'art du combat à la perfection. Non, la seule chose que ces dernières années m'ont apportés sont des réflexes et des instincts de survie qui ont miraculeusement su me garder en vie ses neuf dernières années. Je ne suis ni courageuse, ni imbattable, je ne ressens juste plus aucun sentiment, à part de la haine et de la solitude. Je me suis endurci, au point où j'en arrive à me demander si je suis encore humaine, si je n'ai pas perdu ce titre en devenant de glace, et en transformant mon cœur en pierre.

Je fais un bon en arrière pour éviter un éventuel coup à venir. J'observe brièvement le visage sévère du métamorphe qui ne laisse toujours rien paraître. Cette fois, c'est à moi d'attaquer.

Je balance mon pied au niveau de ses cotes mais il parvient à bloquer le coup avec son avant bras. Sans me démonter, je lui envoi une droite qu'il est trop concentré à éviter pour se rendre compte que ma main qui enferme le ridicule couteau se dirige vers son flanc. Quand la petite lame s'enfonce dans sa chair il recule sous l'étonnement et baisse les yeux pour observer la plaie. Vu la dimension du couteau, ça va être compliqué de l'achever avec.

Quand il relève lentement la tête, ses traits sont déformés par la fureur, et la rage se lit dans ses yeux. En plus d'avoir eu le mérite de ne servir à rien le coup de couteau que je viens de lui porter l'a mit dans une colère noire que je vais probablement regretter.

Comme pour confirmer mon hypothèse ses pupilles s'allongent lentement et tout l'intérieur de son œil se colore rapidement d'un vert presque fluorescent. Les métamorphes, une fois transformés, ont la réputation d'être cruels et imbattables. Un écœurant bruit de déchirement retentit, et sur un mauvais pressentiment je porte mon regard sur son visage. Je ne suis même pas étonnée quand je vois ses gencives  s'ouvrir pour laisser apparaître deux crochets de 5 bons centimètres chacun, luisants de venin. Cependant mes yeux s'écarquillent quand je vois les parties de sa peau à découverts se déchirer pour tomber sur le sol en copeaux répugnants, comme lorsqu'un serpent mu. Des écailles d'un vert profond recouvrent désormais son épiderme. Je ne m'attendais pas à ce qu'il prenne ça forme de métamorphe complètement. Un tic nerveux agite mon œil. 

Âme sœur née du malheurWhere stories live. Discover now