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A peine avait il franchi le pas de la porte que sa joie d'hier soir c'était évaporé.
Sa mère hurlait, comme à son habitude, il regretta d'avoir mis ses foutus appareils ce matin. Il grimpa quatre à quatre pour ranger son sac et éviter la mauvaise humeur de sa mère. Il voulait retrouver le nuage de cette nuit, où le bonheur l'avait effleuré avant de mystérieusement disparaitre en touchant cette poignée.

Arrivé dans son espace personnel, son royaume, sa chambre, il balança son sac au sol.
Elle ne pouvait pas se taire! Bordel c'est pas si compliqué de se la fermer ! Pensa t'il.
Il regretta cette pensée.

Son reflet dans la fenêtre de sa chambre le troublait. Plus il s'y reflétait, plus il s'observait, plus son image se dégrader sous ses pupilles. Lui pouvait parler. Il lui ressemblait trait pour trait. De la forme du visage, aux cheveux, jusqu'à la courbure des lèvres. Même sa taille était plus proche de la sienne. C'était le portrait craché de sa mère. Son père ne lui avait rien donné. Même son caractère n'était pas authentique, unique, il l'avait volé à sa mère par mimétisme, inconsciemment.
Soudainement il se rendit compte que trouvait les défauts de sa mère, c'était aussi trouver les siens.
Il était si imparfait.
Il détestait sa mère pour beaucoup de ses aspects mais il avait les mêmes. Là réalité était qu'il se détestait et dès qu'une personne possédé un de ses traits, il la haïssait. Il détestait sa mère juste parce qu'elle lui ressemble trop ou alors c'est lui qui lui ressemble mais la seule chose qu'il retient c'est que ce bouffon en face de lui méritait une paire de claque.
C'est lui qui devrait apprendre à se la fermer. C'est lui qui devrait se taire. C'est lui qui devrait arrêter d'être si violent et blessant.
Mais il ne pouvait définitivement pas réinventer sa personnalité. C'était impensable.

Est ce que Kirishima aussi le voyait ainsi? Comme ce mec trop peu sûr de lui qui joue au caïds alors qu'il chiale quasiment toute les nuits, noyé dans l'infini de la solitude.

Il ne pense pas. Il est bien trop bon. Il est spécial ce garçon.

Son esprit pris un autre virage. Loin de ses préoccupations précédentes. Le visage de l'être qui éclaire ses nuits d'orages.

Eijiro Kirishima. Ses pensées préférées. Les meilleurs et les mauvais souvenirs. Les moments doux. Les soirées à deux. Les cours de maths. Le lycée. Les dortoirs. Sa chambre. Cette chambre qui connait tout de lui. Les choses les plus intimes. Les secrets échangé et ce baiser.

Hier, il lui avait glissé quelques mots sur la discussion qu'il voulait avoir. Il lui avait dit : un autre jour, profitons de l'instant comme ci rien n'avait existé. Lui, avait simplement hoché la tête, qu'est ce qu'il pouvait dire? Rien, c'était une évidence mais avec cette phrase il s'était sentit rejeté.

Rejeté, ce n'était pas la première fois qu'on le rejeté. Ça faisait juste mal.
Il se demanda comment il avait fait pour esquisser un sourire avant de le faire mourir par ses réflexions qui passait du tout au tout. De la joie à cette négativité qui dominait tout le reste.

Il entendit un bruit sourd en bas suivit de jurons, le ramenant au réel loin de l'autoroute de ses pensées.

Son sac encore au sol le priait de le vider, ce qu'il fit. Il posa ses cadeaux sur son bureau. Ses lèvres s'étirèrent un court instant en repensant à cette soirée. Il aimerait la rejouer en boucle en omettant les léger coups de blues et le comportement de Kirishima.

Une fois son sac vide, il descendit. Fallait bien qu'il salue ses parents. Personne dans le salon mais le boucan qui émanait de la cuisine lui indiquait très clairement que sa mère s'y trouvait. Il entra donc dans la cuisine pour y trouver sa mère en plein préparatifs pour le repas de Noël de ce soir, entre eux. En famille.

Il s'approcha, attrapa une orange qui était sur le plan de travail et bouscula sa mère pour signaler sa présence.
Mitsuki, concentré à se hurler dessus, ne réussissant pas à donner la forme qu'elle souhaitait pour les raviolis, sursauta au contact de son fils, se qui l'amusa. Après avoir réalisé que son fils l'avait fait exprès vu l'expression mesquine qu'il arborait, elle attrapa son torchon et lui envoya en pleine figure.

-Bordel Katsuki ! C'est comme ça que tu dis bonjour à ta mère ! Au lieu de rien faire et de t'empiffrer sort les poubelles !

Il leva les yeux aux ciels en reposant se pauvre torchon. Il attrapa la poubelle et la sortie comme demandé.
Il neigeait encore remarqua t'il, l'envie d'une soudaine balade lui vint à l'esprit. Il rentra récupéra son manteau,son écharpe et ses gants.

-Je sors la vielle à plus! Hurla t'il avant de claquer la porte.

-La porte! Répondu sa mère mais il était déjà parti.

Mitsuki quant à elle continua de cuisiner toute la journée.

Il marcha, longtemps. Il se laissa guider par ses pas et quand il se décida à relever les yeux, il découvrit qu'il était dans ce parc. Il jouait beaucoup ici en maternelle, en primaire aussi et depuis il n'y avait jamais remis les pieds. Certains jeux de son enfance avait disparu pour laisser place à d'autres, seul les balançoires n'avait pas bougé, il s'assit dessus et fit la chose qu'il savait mieux faire depuis un certain temps c'est-à-dire réfléchir, penser sur tout et beaucoup sur rien.

Elle entendit après qu'elle ait finit de nettoyer le cuisine quelqu'un rentrer. Croyant que c'était son fils, elle sortit de la cuisine près à lui faire la morale.

-C'est à cette heure ci que tu rentres!

Elle tomba nez à nez avec son mari qui était un peu confus par ses mots et qui y répondu comme ci sa femme l'avez désigné. Il déposa son manteau et s'avança vers elle.

-Je t'ai dit ce matin que je rentrerais un peu tard, tu m'en veux pas. Je vais chercher Katsuki et on passe à table, d'accord ? J'ai hâte de savoir ce que tu as préparé ! S'enjouait il

Il lui embrassa la joue alors que Mitsuki était ailleurs, occupé à réfléchir.
Même quant il se disputait, Katsuki rentrait toujours avant son père, il était toujours rentrer avant vingt heures.
Masaru monta les marches et toqua à la porte de son fils, ayant aucune réponse, il pensa qu'il n'avait pas ses appareils auditifs. Il entra donc et trouva une chambre sans Katsuki. Il redescendue et questionna sa femme.

-Il est sortie ?

Sans lui donner de réponse, la blonde pris son téléphone et tapa le numéro de son fils. Elle appela.

Une sonnerie.

Deux.

Trois.

Quatre.

Cinq.

Messagerie.

Elle recommença une nouvelle fois.

Une sonnerie.

Deux.

Trois.

Quatre.

Cinq.

Messagerie.

Elle souffla, puis recommença. Son mari comprenant le visage inquiet de celle qui partageait sa vie, pris son téléphone et ce mit à envoyer des SMS.
Depuis que leur fils était revenu sur le dos de Kirishima et aussi dû à son handicap, ils étaient inquiet.

-Putain de gosse de merde! Répond, merde!

Elle en était à son sixième appel et l'angoisse ne faisait que grandir. Masaru lui en était à son trentième textos. Elle rappela. Cette fois, une voix se fit entendre.

-Maman, tu...

-C'est que maintenant que tu réponds ! T'es où ? T'as intérêt à rentrer immédiatement si tu tiens à ta vie!

Elle n'avait même pas remarqué qu'il avait appelé maman et pas la vielle ou sorcière.

DEAFDonde viven las historias. Descúbrelo ahora