Chapitre 8

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- Alors raconte moi, lui demanda Victoria en sirotant son verre de spritz.
- Et bien hier soir .. il m'attendais devant mon immeuble... j'avais beaucoup bu, je rentrais de boîte et ça s'était pas bien terminé.. et j'en sais rien de fil en aiguille on a fini par s'embrasser et ça a dérapé, expliqua Coraline en cherchant ses mots.
- Je comprend mieux son état d'aujourd'hui !
- Nan mais on a pas coucher ensemble vraiment, on a « commencé », essaya de se rattraper la jeune femme.
- Je vois..., Victoria esquissa un sourire en coin plein de sous entendu. Et donc quoi ? Vous êtes en couple ?
- Non non non ! On est juste amis, on s'amuse un peu tu vois.
- Le principal c'est que tout soit claire entre vous, ajouta la jeune femme en lui attrapant les mains pour la rassurer. Tu vas me trouver insistante mais si tu as besoin de me confier des choses... concernant ta peur de l'eau par exemple. À vrai dire ça me tourne dans la tête depuis ce jour là.
- Je me doute ... je n'en ai jamais parler avec qui que ce soit, j'ai peur de replonger dans le tourbillon de dépression que j'ai vécu il y'a deux ans ..
- Y'a pas de soucis, c'est moi je suis trop insistante, s'excusa Victoria.
- J'ai promis des explications à Damiano mais je ne me sens pas prête non plus.
- Dam est une bonne oreille, il ne jugera pas, et le connaissant il ne se permettra pas de commentaire déplacé. Il a vécu pas mal de choses compliqués aussi.
- Ah oui ?, demanda Coraline intriguée.
- Il a eu quelques copines .. et ça ne s'est jamais vraiment bien terminé. Il est du genre un peu jaloux et possessif tu vois .. alors elles ont toutes fuit son sale caractère.
- J'avais remarqué qui était plutôt lunatique .. et jaloux aussi, fit elle en baissant la tête en repensant à leur baiser échangé dans le salon d'Ethan.
- Ça c'était pas grand chose .. parfois il pète vraiment les plombs !

Coraline resta pensive, elle n'avais sûrement pas besoin d'une relation comme ça. De toute façon pour le moment ils n'entretenaient pas de relation, c'était amicale, avec un supplément coucherie.

Les semaines qui suivirent se passèrent pour le mieux ! Coraline passait de très bons moments avec ses amis, le nouvel album se profilait doucement et elle passait la plus part de son temps libre au studio avec eux. Damiano et la jeune femme se retrouvaient de temps en temps chez elle pour partager un moment intime. Il n'y avait pas de prise de tête, aucune engueulade et elle avait l'impression de vivre dans un rêve. Cependant Damiano semblait prendre leur relation de plus en plus sérieusement alors qu'ils s'étaient mis d'accord sur le fait qu'il n'y avait rien de plus entre eux.

Ce samedi, Coraline se leva vers 12h, elle ne se sentait pas très bien. Damiano était déjà dans le salon, café et courrier à la main.

- C'est quoi ?, demanda doucement la jeune femme en désignant les lettres sur la table.
- Ton courrier, j'ai été le chercher, Damiano avait les sourcils froncés, T'as une lettre du tribunal judiciaire de Florence..

Coraline devint pâle comme un linge et manqua de s'évanouir, elle arracha la lettre de ses mains juste avant qu'il ai le temps de l'ouvrir. Elle déchira l'enveloppe et se mit à lire le courrier, devenant de plus en plus blême. La sueur parcourait son dos, tout ses sens étaient en alerte et elle senti son cœur louper un battement quand elle lu cette phrase : « Ajout d'éléments a l'encontre de Monsieur Mancini ». Qu'est-ce que son père avait bien pu faire dont elle n'était pas déjà au courant ?

- Qu'est-ce qu'il y'a ?, demanda l'homme en attrapant le courrier.
- Non Damiano ça ne te regarde pas !, fit elle en voulant lui reprendre mais il l'en empêcha, commençant à lire à haute voix. Arrête putain ! Ça te regarde pas !
- T'es accusé de meurtre et tu m'as rien dit ?, plaisanta Dam en continuant sa lecture. Coraline s'arrêta net, elle ne voulais pas s'égosiller pour lui alors qu'il faisait l'enfant et elle ne pouvais pas accepter une telle blague.
- aller, Dégage de chez moi, fit elle très sérieusement en attrapant sa veste et ses chaussures.

Elle ouvrit la porte d'entrée et les balança dans le couloir. Il perdu instantanément patience et senti l'agacement monter.

- Fou le camp de chez moi si t'es pas capable de respecter mon intimité.
- Tu me devait des explications jte signale !, surenchérit l'homme en posant la lettre. Tu te souviens ?!
- Je suis pas prête à t'en donner !
- T'es jamais prête pour rien ! T'as peur de tout ! De l'eau, de l'abandon, de la solitude, de la nouveauté, t'es tout le temps anxieuse a l'idée de devoir te retrouver seule ! Depuis le début je t'ai dit que j'étais là pour toi !
- J'en ai rien à foutre de ta bonté mal placé ! J'ai pas besoin de ton aide ! Je voudrais que tu arrêtes de te mêler de ce qui ne te regarde pas, prend exemple sur Victoria peu être !
- Si tu aime tant Victoria et qu'elle est si parfaite ..
- Tais-toi Damiano ! sort d'ici..

Les larmes dévalaient ses joues en silence alors qu'elle le regardait dans les yeux. Elle ne voulais plus le voir, elle ne voulais plus entendre sa voix, elle n'avais plus envi de rien à vrai dire. Son monde s'écroulait lentement depuis qu'elle avait ouvert cette lettre.
Damiano voulais la réconforter mais il se ravisa, préférant partir en récupérant son paquet de clope. Il lui jeta un dernier coup d'œil et récupéra ses affaires qu'elle avait vulgairement jeter et s'en alla chez lui. C'était un appartement sombre, pas très grand et surtout en bordel. Il y venait pour écrire, remplissant un à un les cendriers qui se multipliaient sur la table basse et son bureau. 2 guitare sur le mur faisaient office de décoration, et une vielle télé lui tenait compagnie quand il s'endormait sur son canapé.
Il passa une bonne partie de la journée et de la nuit à écrire, raturer et réfléchir sur une chansons. Une chanson sur elle, peut être qu'il ne lui jouerait jamais mais il avait besoin d'extérioriser.
Quand il ouvrit enfin les stores de sa fenêtre, la lune était haute dans le ciel et offrait une lumière blanche éblouissante.

- Ma dimmi le tue verità, Coraline, Coraline, dimmi le tue verità..., souffla l'homme en fumant une énièmes cigarette à la fenêtre.
Il savait qu'il ne lui parlerait pas d'ici quelque jours, voir semaines si elle l'avait vraiment mal pris. Elle avait beaucoup de fierté et lui aussi, il aurait voulu la prendre dans ses bras tout à l'heure et lui dire que quoi qu'il en soit, il était là pour elle. Mais il ne savais pas bien s'y prendre, il perdait ses moyens face à elle.

De son côté, la jeune femme retournait dans tout les sens la questions de son père. Elle ne pensait même plus à Damiano, elle ne pensait qu'au fait qu'elle allait revoir son bourreau, les yeux dans les yeux. Il fallait qu'elle soit forte, qu'elle ne perde pas la face en sa présence, qu'elle ne lui montre aucune émotion. Si il l'a voyait pleurer, il en jubilerait sûrement intérieurement.

Elle devait aussi prévenir Ezio qu'elle serait absente ce jour là et sûrement les deux ou trois jours suivants. À vrai dire, elle voulait tout envoyer balader et démissionner de ce job qui ne lui plaisait plus du tout.

***

CORALINE - MåneskinNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ