Chapitre 10

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⚠️ TW VIOL ⚠️

Coraline avançait lentement vers la salle de jugement, son cœur battait de plus en plus fort et son ventre était noué depuis qu'elle était descendue du train. Elle n'avais rien pu avalé le matin, trop préoccupé par ce qui allait se passer aujourd'hui.

La salle grouillait déjà de monde, le publique, les jurés, les témoins et les avocats. Elle alla s'assoir dans la tribunes des témoins et attendu avec la boule au ventre l'arrivé de la police et de son géniteur.

Dans la salle les murmures fusaient, Coraline n'était au courant de rien et ce qu'elle arrivait à capter des conversations ne l'a rassurait pas. Meurtres, kidnapping, viols, elle avait déjà la tête qui tourne et l'envi de vomir.

Puis le jury demanda le silence, l'accusé entra et elle eu l'impression de perdre le contrôle. Il n'avais pas changé, les traits de son visage était un peu plus marqué que dans son souvenir mais elle reconnaissait son regard vitreux et ses mains calleuses. Elle aurait voulu que quelqu'un soit à ses côtés pour l'aider à garder son calme, elle aurait peu être du demander à Damiano après tout ...

- Veuillez vous lever s'il vous plaît

Le juge entra et alla s'assoir à la Tribune.

- L'audience est ouverte, veuillez vous assoir s'il vous plaît.

Coraline s'assit et posa ses mains moites sur ses genoux pour tenter de les essuyer sur son jean.

- Monsieur Mancini, vous êtes ici suite aux accusations de Madame Moretti, sœur de Liza Moretti, violée et immolée en octobre 1996.

Coraline retint un haut le cœur. Ses larmes lui montèrent au yeux et ses mains se crispèrent sur ses jambes.

- L'affaire avait été clôturé en janvier 2000, elle a été réouverte il y'a 8 mois suite au témoignage de Madame Russo, vous accusant de viol et de tentative de meurtre en février 2015. Je vais laisser la parole à l'avocat de La Défense.
- La Défense plaide coupable votre honneur, fit l'avocat en se levant.

Coraline devint blême, il était donc coupable de toutes ces horreurs. Elle posa une main sur son front pour tenter de calmer sa tête qui ne cessait de tourner mais sa vision se troubla et des flash vinrent la hanter. Le tourbillon de l'eau qui s'engouffrait dans ses poumons comme un torrent de lave, le goût du sang dans sa bouche alors que ses grandes mains compressaient sa trachée.
Les témoignages commencèrent et Coraline n'était pas sure de pouvoir supporter un seul récit de plus.

- Il était 23h30, j'étais sur le parking du restaurant dans lequel je travaillais à l'époque et il est entrée dans ma voiture. Il m'a tout de suite maîtrisé, ça ce voyait que ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça. Il a tout de suite attaché mes mains, il m'a bâillonné et il m'a ensuite déshabillé. Il m'a violé pendant ce qui m'a paru des heures mais ça n'a sûrement pas durer longtemps... je ne pourrais pas vous donner un temps précis. J'ai réussi à m'en sortir lorsque mon pied a tapé sur le klaxonne de ma voiture. Il a pris peur que quelqu'un arrive et il a quitter la voiture précipitamment.
- Pensez vous qu'il aurait tenter de vous tuer si votre pied n'avais pas actionné le klaxonne ?
- J'en suis convaincu, ajouta la jeune femme dont la voix tremblait de peur.

Coraline pleurait silencieusement depuis le début des témoignages, la main devant sa bouche tant tout cela lui paraissait fou. Pas qu'elle n'y croyait pas, au contraire, cela ne faisait aucuns doutes, mais l'accepter allait être un mur de plus à franchir dans sa vie.

- J'appel désormais l'accusé à la barre.

Son géniteur se leva, les mains menottées dans le dos, accompagné par un policier. Il pris place à la barre, son regard croisa celui de sa fille, tétanisant complètement la jeune femme. Il esquissa un mince sourire, à peine perceptible par le reste du public mais Coraline en eu le sang glacé. Elle avala difficilement sa salive et soutint son regard pour ne pas se laisser impressionner.

- Monsieur Mancini, confirmer vous les propos de Madame Russo ?
- Oui je les confirme.

Sa voix était rocailleuse et putride, il la dégoutai au plus haut point.

- Avez vous des aveux à faire concernant les crimes qui vous sont incombés ?
- J'aimerai pouvoir dire un mot a ma fille votre honneur si vous me le permettez ?
- Permission accordé, annonça le juge.

Un silence de plomb emplit la salle, faisant déjà pesé un poids lourd sur les épaules de la jeune femme.

- Coraline.. Tu ressemble de plus en plus à ta mère.

Coraline eu un violent haut le cœur qu'elle réprima en couvrant sa bouche. Elle se leva précipitamment pour sortir de la salle. Elle pleurait à chaudes larmes, couvrant toujours sa bouche de dégoût et s'assit sur un banc dans le hall du tribunal. Ses mots résonnaient dans sa tête et lui faisait l'effet d'une bombe nucléaire.

- Tout vas bien mademoiselle ?, demanda une officière de police en posant une main sur son épaule.
- Je ... Vous pouvez me ramener à la gare ?, balbutia la jeune femme en relevant la tête vers elle.
- Je peux vous ramener chez vous si vous préférez ?
- J'habite à Rome... ça va faire un peu loins.
- Il n'y a pas de problèmes, c'est mon devoir, ajouta la femme en l'aidant à se relever.

Le trajet fut silencieux, Coraline avait la tête ailleurs, totalement perdue dans ses pensées. Elle repassait en boucle la dernière phrase de son géniteur. Cet homme vicieux, malsain et répugnant qui avait osé la regarder en souriant.
Ses mains en tremblaient encore.

Elles arrivèrent sur les coups de 18h30 dans la capitales. Coraline se sentait exténuée, elle remercia la policière et monta chez elle d'un pas lourd. Elle ouvrit sa porte et marcha sur un petit mot.

« Appel moi quand tu sera rentrée - Damiano »

Elle souffla, pas certaine d'avoir envie ... et en même temps, un peu de compagnie l'empêcherait peu être de ressasser cette journée.

« Je suis rentrée, j'aimerais bien que tu viennes »
« J'arrive »

En quelques minutes à peine Damiano se trouvais en bas de chez elle, comme si il avait attendu son message dans les starting-blocks. Il monta rapidement les escaliers et frappa à sa porte. Il était vêtue d'un pantalon de costume noir et d'une chemise à motif de la meme couleur, ses cheveux retombaient sur les côtés de son crâne, comme à son habitude il était élégant et dramatique. Elle l'aurait trouvé magnifique si elle n'avais pas eu les yeux embrumés de larme. Son teint était livide, elle semblait avoir déjà beaucoup pleuré. Il l'a pris dans ses bras, la serrant fort pour lui montrer que maintenant il était là, qu'elle ne craignait plus rien.

- Vas t'allonger dans le lit, j'arrive, fit il en lui embrassant le front.

Elle s'exécuta tel un mort vivant, traînant des pieds. Elle troqua sa tenue pour un long t-shirt délavé qu'elle gardait pour les jours morose. C'était parfait.
Coraline s'emmitoufla sous la couette comme si dehors la neige tombais mais la mi-septembre n'était pas encore arrivée et les températures étaient très douces.
Damiano revint avec un lait fumant, aromatisé d'une cuillère à café de miel. Il avait pris soin de lui ajouter quelques amaretti sur le côté de l'assiette.

- Ce sont mes préférés..., souffla la jeune femme qui semblait émue.
- Je m'en suis souvenu.

Elle releva le regard vers lui, les larmes prêtes à couler. Cette petite attention lui tordait le cœur d'une étrange mélancolie.

- Il m'a dit que je ressemblais à maman, murmura la jeune femme la voix totalement brisé par les pleurs.
- Tu me racontera ça plus tard, pour le moment tu bois ça et tu dors, ordonna l'homme en se déshabillant.

Bien sûr il n'avais pas compris de quoi elle lui parlait mais ce n'était pas la priorité : Il ne l'avais jamais vu aussi vulnérable, cette jeune femme fougueuse et pleine de vie semblait tout bonnement anéanti ce soir.
Il s'allongea à ses côté, attendant patiemment qu'elle finisse sa boisson avant de la coller à son torse. Elle huma son odeur pour s'apaiser et embrassa le haut de son torse avant de plonger dans le sommeil, complètement exténuée.

Damiano comprenait maintenant tout le sens de la chanson qu'elle avait écrit la concernant. Victoria lui avait fait lire, il savais déjà comment assembler celle ci avec ses propres écrits. Coraline était la mer, la rivière. Une femme pleine de fougue, une femme indomptable.

***

CORALINE - MåneskinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant