CHAPITRE 6.

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Après cent abdominaux, cinq pompes (je n'avais pas réussis plus alors...), et d'autres exercices aux noms les plus improbables, me voilà debout, face à Livaï. Les mains posées sur les genoux, tentant de reprendre mon souffle tant bien que mal, le visage sûrement rougit par l'effort, j'essayais de savoir si le mini caporal était sérieux. Il voulait que l'on effectue, lui et moi, un combat au corps à corps. J'avais presque pleuré à la troisième pompe, et il voulait que je me mesure au soldat le plus fort de l'humanité. Autant me dire ouvertement qu'il voulait me frapper gratuitement.

- Je suis à bout, je n'en peux plus.
- C'est le dernier exercice, après c'est terminé.

Les ados s'étaient déjà éclipsés depuis plus d'une heure, l'entraînement étant une promenade de santé pour eux qui en avait l'habitude. Pour ma part, j'avais passé l'heure seule avec un Livaï qui n'arrêtait pas de me hurler dessus pour mon incompétence ahurissante en sport.

Je t'irais sur la cravate blanche encore nouée autour de mon cou, pour la desserrer quelque peu. J'avais l'impression d'étouffer tant je peinais à reprendre ma respiration, et le tissus serré à ma gorge ne me facilitait pas la tâche. Seulement, si je ne voulais pas révéler les traces qui ornaient mon cou, je me devais de prendre sur moi.

- Je vais venir vers toi, et passer directement à l'offensive. À toi de te défendre comme tu le peux. Je te ménagerais pas, je te préviens.

J'inspirais profondément en fermant les yeux. Si j'étais réellement connectée à Livaï sans le toucher, peut être pourrais-je utiliser ce lien à mon avantage. Mais à peine avais-je eu le temps de porter ma concentration sur lui, qu'une douleur affligeante se propageait dans mon ventre. Terrassée par la douleur, je m'écroulais sur le sol, tâchant encore un peu plus le pantalon qui n'était plus blanc depuis bien longtemps déjà.

- Relèves toi ! S'énerva-t-il.

Sa voix était tranchante, et ses iris me jugeaient sans aucune retenues. Il me méprisait, les gens comment moi, incapables, l'insupportaient. Qu'il me considérait comme une petite bourgeoise ayant peur de se casser un ongle était un fait, mais le voir dans ses yeux dédaigneux me chagrinait quelque peu. Je n'étais peut être pas une sportive dans l'âme, ni même une fille qui avait l'habitude de se battre, mais je n'étais pas non plus une midinette attendant que les choses se fassent pour elle. Et puis j'étais tout de même le chevalier noir, non ?

En appuie sur mes bras tremblants, je peinais à me remettre debout sous le regard insistant de mon assaillant. Avant qu'il ne se rue une deuxième fois sur moi, je fermais les yeux et essayais d'anticiper ses gestes. Mon corps, comme répondant au sien au moment de l'attaque, se décala sur la gauche afin d'éviter un crochet du droit. Je fus moi même surprise par la vivacité dont je venais de faire preuve alors que depuis le début de l'entraînement j'avais été une véritable catastrophe ambulante.

- Tu t'es enfin bougée ! S'exclama-t-il, on devrait peut être s'arrêter sur cette si belle note.

Je retirais les bandages sur mes mains pendant qu'il déblatérait pour ne rien dire. A chaque fois que je poserais ma main sur lui, je puiserais dans ses souvenirs de combat pour me mettre à son niveau. En effet, le jour de mon couronnement avorté, où il s'en était pris à moi en essayant de m'étrangler, j'avais étrangement pu puiser sa force dans les souvenirs que j'avais pu voir défiler lorsque sa main était entrée en contact avec mon cou. Peut être que cela était une face cachée de mon pouvoir, qu'en plus de pouvoir reproduire facilement les choses que j'arrivais à voir dans ma tête, j'étais capable de m'emparer des points forts des êtres auxquels j'avais été en contact. C'était une piste à creusée.

- Qu'est-ce que tu fous ? Demandait-il alors que je m'approchais de lui.
- J'utilise ma meilleure arme.
- Ah ouais, laquelle ?
- Vous, caporal.

La Princesse déchue. (LivaïxReader)Where stories live. Discover now