CHAPITRE 20.

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/!\ J'ai essayé d'être le plus évasive possible quant à ce qui se trouvait dans le sous sol, pour éviter de spoiler les personnes n'ayant pas lu/vu ce qui se passait à ce moment là. Faites attention quand même si vous n'avez pas vu la fin de la saison trois, ou lu le chapitre 85 ou 86, je sais plus !

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Les rayons du soleil, frappant en pleins sur mon visage, me sortirent de mon demi sommeil. Il était encore tôt dans la matinée, et les rues de Trost étaient désertes. Je remontais la couverture sur mes épaules, et m'emparais de la pomme qu'Hansi avait glissé dans mon sac de fortune. Je ne savais pas combien de temps s'était écoulé depuis la bataille de Shiganshina, ni combien de temps j'avais été inconsciente, mais une chose était sûre : j'étais affamée.

Il ne m'avait pas paru important, sur le moment, de me renseigner auprès de ma scientifique préférée, à propos de l'après combat. En fait, plus rien n'importait à part Livaï, tant et si bien que j'en avais purement et simplement oublié le plus important. Je ne savais pas si les adolescents allaient tous bien, si mon frère avait été fait prisonnier ou tout simplement tué, si les pertes avaient été conséquentes, ou au contraire, moindres... bref, j'étais dans le flou total et maintenant que je ne pouvais plus avoir d'informations directes, il faudrait que je me renseigne au plus vite.

Après avoir passé la journée à marcher, lorsque j'avais quitté la maison, je m'étais réfugiée dans une impasse, et avait passé la nuit ici, invisible face au monde, quand, quelques mois auparavant, mon prénom était sur toutes les bouches. Ma vie était une descente en enfer qui ne s'arrêtait jamais. Je ne toucherais jamais les bas fonds de ses flammes, tant j'étais vouée à m'y enfoncer un peu plus, éternellement. Je ne savais pas si l'univers entier m'en voulait, ou si j'étais simplement une fille qui n'avait juste pas de chance, mais quoi qu'il en était, j'étais épuisée. À bout de souffle de ma propre existence. J'étais seule, et cette fois ci, Livaï ne serait pas là pour me tirer des ténèbres.

- Eh, ma petite, ça va ?

Je levais les yeux vers l'homme qui venait de m'interpeller. Il était plutôt petit, et sa barbe et cheveux bien blancs m'indiquaient qu'il avait largement dépassé la soixantaine. Les rides marquaient son visage, mais il avait l'air d'avoir été un bel homme, quelques années plus tôt.

- Tout va bien, je vous remercie.
- Tu es gelée, tu as passé la nuit ici ?

J'hochais la tête, honteuse de devoir admettre que j'étais désormais une sans abris. Il s'accroupit prêt de moi, pour parler à ma hauteur, comme on aurait pu le faire avec une enfant.

- Tu n'as nul part où aller ?
- Pas vraiment... admis-je en esquivant son regard, par peur d'être jugée.
- Je tiens la taverne, juste là, m'indiqua-t-il en pointant du doigt le bâtiment qui nous faisait face, je vais te servir un thé, pour te réchauffer.
- Non, je ne veux pas abuser de votre gentillesse, Monsieur.
- Puisque c'est moi qui te le propose. Allez, viens. Ma femme sera contente de te recevoir.

Il enferma sa main sur mon bras et me força à me lever. J'attrapais mon sac à la hâte, et y fourrais la couverture sans prendre la peine de la replier. Lorsque nous entrions dans la taverne, l'odeur du bois qui venait sûrement tout juste d'être allumée, imprégna mes narines, me rappelant les hivers passés au château. Nous étions au début de l'automne, mais les températures s'étaient déjà bien rafraîchies, et un lieu comme ici, où les volumes étaient conséquents, perdaient vite de leur chaleur. Il était donc déjà temps de rallumer les cheminées.

Plusieurs tables rondes étaient éparpillés, et la mise en place de la salle avait déjà été faite. Des verres , retournés, ainsi que serviettes et couverts étaient déjà apposés, prêt pour que les clients viennent s'y attabler. Une grande dame, assez ronde, revêtant une robe beige couverte d'un tablier blanc, immaculé, s'affairait à sécher des verres, derrière le bar. Elle leva la tête vers nous, lorsque la petite cloche accrochée à la porte avait sonné, après notre passage. Elle interrogea longuement celui qui, je supposais être son mari, du regard, jusqu'à ce qu'il se décide à lui expliquer ce qu'une étrangère faisait là, à une heure où les clients n'étaient pas attendus.

La Princesse déchue. (LivaïxReader)Kde žijí příběhy. Začni objevovat