CHAPITRE 26

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Tirée par Livaï, nous nous engouffrions dans la pièce qui avait été, un jour, ma chambre, au sein de cet immense château. La soirée battait encore son pleins, et l'orchestre se fit plus sourd lorsqu'il claqua la porte derrière notre passage. J'attrapai des allumettes, posées sur la table de chevet, et enflammait les bougies du chandelier. J'aurais dû partir, et être certaine d'arrivée à l'heure pour le service du lendemain soir, mais quitter Livaï aussi vite me déchirait le coeur. Alors j'avais préféré passé la nuit ici, dans ses bras, et ne repartir que demain matin.

Je me laissais tomber sur le lit, tandis que le mini Caporal inspectait ma chambre, curieux de connaître l'ancienne (T/P).

- Alors c'est ça, une chambre de princesse, déclara-t-il en passant sa main sur chacune des robes qui pendaient dans mon armoire.
- Oui, j'imagine.

La tête contre ma paume, accoudée sur mon lit, je l'admirai, alors qu'il contemplait l'univers dans lequel j'avais grandis. Il m'avait manqué, c'était indéniable, mais maintenant qu'il était là, de nouveau dans ma vie, je me rendais compte à quel point j'avais arrêter de vivre depuis mon départ. Il était mon monde, et la terre avait cesser de tourner durant son absence.

- Mets-ça ! M'ordonna-t-il presque en lançant une robe sur le lit.

Assise en tailleur, je tenais le vêtement à bout de bras, et fut légèrement surprise qu'il veuille me voir dans cette robe là, particulièrement. Je ne l'avais jamais portée, et elle provenait, comme celle que je portais encore actuellement, de la longue liste de robe osées et trop vulgaires à mon goût, que mon cher frère m'avait offertes. Ses manches longues contrastaient parfaitement avec le peu de tissus que contenait la jupe. Elle ne m'arriverait certainement qu'au milieu des cuisses, et le décolleté dévoilera bien trop ma poitrine.

- Pourquoi veux-tu que je porte cette horreur ?

Il fouillait dans ma boîte à bijoux, et les différents métaux les composant tintaient entre eux à chaque passage de ses doigts.

- Parce que... je... bégaya-t-il, je...

Je ris face à son comportement. Il avait l'air d'un adolescent qui découvrait pour la première fois ce que son corps pouvait ressentir pour un autre. C'était, d'ailleurs, exactement ce que j'expérimentai avec lui, mais visiblement, j'agissais un peu plus naturellement que lui. 

- C'est bon, je vais la mettre.

Je tentais en vain d'attraper le haut de la fermeture qui longeait ma colonne vertébrale mais j'en fus incapable. Livaï se tenait toujours dos à moi, manifestement gêné de me voir en sous vêtements alors qu'il m'avait probablement déjà vu nue lorsqu'il avait décidé de me laver après mon opération au bras. Mais ces circonstances étaient différentes, nous étions dans ma chambre, seuls et fous l'un de l'autre. Lui, comme moi, ne savions pas comment gérer ce que nous ressentions. Nous étions tous les deux novices dans le domaine.

- J'ai besoin d'aide pour la fermeture, admis-je enfin après plusieurs minutes d'essais infructueux.

Alors qu'il continuait sa petite inspection, il s'interrompît, et se retourna lentement vers moi, les joues légèrement rougies. Il était évident que cela n'était pas dû à la chaleur, puisque la pièce était atrocement froide, la cheminée n'ayant pas été allumée depuis un bon moment. Il prit place derrière moi, à genoux sur le lit, et tenta, en vain, de descendre ce fichu zip.

- J'arrive pas bordel ! S'énerva-t-il en tirant sur la fermeture comme un fou furieux.
- Arrêtes, tu vas la casser ! T'as les mains moites, essuie les et réessaye, lui suggérai-je en m'éloignant avant qu'il ne déchire définitivement la robe que mon frère m'avait offerte. Êtes-vous certain d'être le soldat le plus fort de l'humanité, M. Ackerman ?
- Elle est drôle, la princesse en carton.

La Princesse déchue. (LivaïxReader)Where stories live. Discover now