La Princesse déchue. (LivaïxReader)

CHAPITRE 18.

Impossible. Pourquoi mon frère se trouvait-il à ma gauche, alors qu'il était censé avoir péri, lors de l'attaque à Trost, deux mois auparavant ? Mon cœur battait à tout rompre, les larmes piquaient mes yeux et j'eus un léger vertige, secouée par le choc de son corps, en parfaite santé, se tenant près de moi. Étais-je heureuse ? Ou en colère contre lui pour m'avoir fait croire à sa mort ? J'en étais presque morte, moi aussi. Comment avait-t-il pu me faire un truc pareil ?

Je secouais la tête, essuyais mes larmes du revers de la main et me concentrais sur ma tâche. Ce n'était pas le moment de flancher, plus les secondes s'écoulaient, et plus les morts s'entassaient de part et d'autre du mur. Pire encore, Livaï était, lui aussi, en danger. Je posais la main sur mon frère, et fit apparaître les deux autres titans à ma droite. J'entrais, d'abord, en contact avec le bestial, mais je fus instantanément projetée du corps Jutta.

Je n'abandonnerais pas, pas si près du but.

J'inspirais profondément, et ne fit qu'un avec la puissance du titan originel. Mes pieds s'encrèrent dans ce sol invisible, et dans un cri de rage, je m'emparais des trois mains en même temps. La douleur, de mon esprit scindé en plusieurs morceaux, était atroce. Je ne pouvais plus me mouvoir, comme enchaîné par les pieds, incapable de m'extirper de ce bûcher, qui me brûlait vive. Chaque parcelle de ma peau s'ébouillantait au passage de mon sang qui ne tarda pas à couler à flot de mon nez. J'hurlais de douleur, j'hurlais pour que l'on me sorte d'ici, j'hurlais pour mourir.

Les lances explosives s'enfoncèrent dans la bouche du cuirassé, projetant son hôte, inerte car sous mon emprise, à l'extérieur du titan. J'avais pu ressentir l'effet des bombes, comme si j'en avais été la cible.

Morte.

Armin trancha la nuque du colossal, extirpant mon frère en tirant sur le t-shirt gris qu'il portait ce jour là. La lame avait sûrement entaillé mon cou, tant la brûlure était vive sur mon propre corps.

Morte.

Livaï abattit sa colère sur le bestial, tailladant tous ses membres, n'épargnant aucunes partie de son enveloppe de monstre poilu. Il le dégagea violemment du corps meurtri et fumant de la bête, et enfonça son épée dans sa bouche. J'étais certaine que la mienne était désormais un vrai champs de ruine.

Morte.
Enfin, morte.

Je lâchais prise, le sol n'étant plus une prison, je pus me laisser tomber, épuisée, meurtrie, sur l'invisibilité noire. J'avais réussis. Je les avais sauvé. Je n'avais plus besoin de me battre. Je n'aurais, de toute façon, jamais tenue plus longtemps. J'avais été directement affectée par toutes les attaques qu'avaient subis chacun des trois titans. Je ne savais plus si j'étais toujours entière, ou si je n'étais plus qu'un morceau de chair, entaillé de toute part.

De retour dans la réalité, Eren m'emmitoufla dans sa main gigantesque, caressant doucement mon flan de son énorme pouce.

« Merci de m'avoir fais confiance, Eren. »

Ce fut la dernière pensée que j'émis, avant de perdre connaissance. J'espérais du plus profond de mon âme, que la mort m'avait appelée, n'étant pas certaine de vouloir vivre, après tout ce que j'avais fais, aujourd'hui.

- PDV EXTERNE -

Il s'était enfui. Alors qu'il avait réussis à l'abattre, après ce qu'il avait reconnu être la transposition de corps de (T/P), le bestial s'était enfui, sur le dos du titan quadrupède qu'ils avaient pu apercevoir au début de la bataille. Celle qu'il aimait, et envers qui il ressentait une immense haine à ce moment même, était intervenue avant que l'ensemble du bataillon ne se fasse décimé sous ses yeux, par les jets de pierres du titan à abattre. Évidemment, quelques recrues avaient été balayées par la première salve de projectiles, et Livaï l'avait davantage détesté en assistant à ce meurtre de masse. Mais elle était revenue sur sa décision, et avait agit au bon moment. Bien que cela aurait pu être évité, si elle n'avait jamais pris la décision de déserté, le pire avait été évité.