La Princesse déchue. (LivaïxReader)

ÉPILOGUE ☁️

J'ajoutai une dernière rose rose à la composition florale que je préparais pour le mariage de mes clients. La boutique était exceptionnellement fermée aujourd'hui pour me permettre de terminer l'ensemble des bouquets qui habilleraient leur salle de réception. Rayan, mon unique salarié, était malade et même s'il avait insisté pour m'aider je l'avais renvoyé chez lui. Il était toujours prêt à faire des sacrifices pour m'aider à faire tourner la boutique mais je ne pouvais pas le laisser mettre sa santé en péril alors que je pouvais très bien me débrouiller seule.

Je levais la tête de mes fleurs lorsque la sonnette de ma porte d'entrée retentit dans un tintement agréable. J'avais certainement oublié de fermer à clé après avoir tourné le panneau. J'essuyais mes mains sur mon tablier et délaissai l'arrière boutique pour rejoindre le comptoir d'accueil.

Un homme, vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon de costume noir, secouait énergiquement son parapluie à l'extérieur, le bras droit entre la porte et la devanture. Son manteau était simplement posé sur ses épaules, rendant sa carrure légèrement plus imposante qu'elle paraissait l'être en réalité.

- Désolée, on est fermés aujourd'hui, déclarais-je alors qu'il déposa son parapluie contre le mur.

Il leva la tête et ses orbes bleues croisèrent les miennes. Mon souffle se coupa, les battements de mon cœurs redoublèrent et je dûs me concentrer pour reprendre le contrôle de moi même. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait et pourquoi ce sentiment de réconfort m'étreignait tout d'un coup. Ses cheveux de jais, dont quelques mèches tombaient sur ses yeux, se déplacèrent doucement sur le côté lorsqu'il avait légèrement incliné la tête. Ils avaient l'air doux, et la pulpe de mes doigts m'hurlaient de m'y perdre.

Cet homme, l'avais-je déjà vu quelque part ?

- J'avais pas vu que vous étiez fermés.

Sa voix.

Sa voix.

Sa voix.

Douce, suave. Une mélodie dont je raffolais déjà alors que je ne l'avais jamais entendu auparavant. Un million de frissons parcoururent mon échine, et firent exploser mon cœur dans un feu d'artifice de papillons qui vinrent se loger dans mon ventre.

Qu'est-ce qui me prends ?

Je défroissais mon tablier de la paume de ma main pour me donner une contenance, tentant, tant bien que mal, de soutenir son magnifique regard bleu. J'espérais sincèrement qu'il ne fit pas attention à la façon dont je me comportais intérieurement, ou j'aurais plus qu'à me cacher dans un trou de souris jusqu'à la fin des temps.

- J'ai besoin d'un bouquet pour ma mère, je pourrais vous l'acheter à prix fort s'il le faut. Je sais pas si je trouverais un autre fleuriste ouvert à cette heure-ci et j'ai vraiment besoin de ce bouquet, insista-t-il en se rapprochant du comptoir.

Je fis un mouvement de recule, incapable de prononcer un mot, perdue dans ses pupilles métalliques qui ne me lâchaient pas une seule seconde. Puis je secouais doucement la tête pour reprendre mes esprits.

- Est-ce qu'on se connaît ? Demandais-je enfin.

Un éclair de tristesse avait traversé ses yeux, j'en étais certaine. Comme s'il avait été profondément déçu que je lui pose la question. Mais ça n'avait duré qu'une fraction de seconde, puisqu'il avait presqu'aussitôt revêtu la moue impassible qui était plaqué sur son visage depuis son arrivée.

- Non, je ne pense pas, déclara-t-il.
- Excusez-moi, je... je dois confondre, bafouillais-je, toujours retournée par sa présence, je vais vous dépanner pour le bouquet, ne vous en faites pas.

Cet homme ne me laissait pas indifférente et je n'avais aucune idée de la raison qui me poussait à réagir ainsi. Ses yeux m'étaient familiers, sa voix, ses cheveux, et son... odeur. Je devenais folle. C'était ça.

- PDV LIVAÏ -

Bordel.

Elle ne me reconnaissait pas. Je la cherchais partout depuis que mes souvenirs m'avaient frappés de pleins fouet et maintenant qu'elle était là, à quelques centimètres de moi, je pouvais même pas la serrer dans mes bras.

Elle était fleuriste dans cette vie et aucun autre métier ne pourrait mieux lui aller. Elle était toujours aussi belle, peut être plus belle encore. Ses cheveux blonds étaient tressés, posés sur son épaules, son teint aussi blanc qu'avant et je me contenais pour par écraser mes lèvres sur les siennes, aussi roses et si bien dessinées qu'à cette époque si lointaine. Elle m'avait manquée, c'était indéniable, mais elle ne savait pas qui j'étais et je ne savais pas comment m'y prendre pour lui raviver la mémoire.

C'était elle qui avait un pouvoir, elle qui aurait du se rappeler de nous. Mais un matin, je m'étais réveillé, trempé de sueur, la mémoire soudainement ravivée de nos moments passés dans cette maison de campagne, à cette époque où tuer les titans étaient mon quotidien.

- J'ai préparé un bouquet pour une cérémonie, c'est principalement du rose et du blanc mais je n'ai rien d'autre à vous proposer.

J'étais à deux doigts de chialer comme un gosse à la simple entente de sa petite voix. Je tentais de contenir l'émotion qui me submergeait et j'espérai qu'elle se rende compte de rien où elle me prendrait pour un taré. Ma femme était juste là, et putain je pouvais même pas enfouir ma tête contre son cou pour sentir son parfum à pleins poumons, comme j'aimais le faire autrefois.

- Ça sera parfait.

Elle esquissa un sourire et fit volte face pour se rendre dans l'arrière boutique. Sa démarche était là même, royale et d'une grâce à en couper le souffle. Sa tresse coulissa doucement dans son dos et sa silhouette disparût lorsqu'elle rejoignit son atelier. J'étais fou d'elle, aussi amoureux qu'à cette ère où la technologie n'existait pas encore. Je croyais ne jamais pouvoir la retrouver, j'avais remué ciel et terre pour ça, et maintenant que c'était fait, j'avais aucune foutue idée de la façon dont je pourrais la récupérer.

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Vous me suivez pour une suite ou pas ? 😌❤️

Le chapitre 2 de Broken Hearts est sorti si vous avez envie de jeter un coup d'œil. Pour l'instant elle a pas l'air ouf comme ça, mais je vous assure que la suite en vaut la peine ;-)🤍

Bisous les petits 🐱. ❤️