La Princesse déchue. (LivaïxReader)

CHAPITRE 16.

La semaine était passée à une vitesse incroyable. Je m'entraînais pas moins de douze heures par jour, sans relâche, n'ayant qu'un seul objectif en tête : pouvoir vaincre Kurt. J'étais épuisée, et épuisait Livaï au passage, qui m'avait supervisée, chaque jour, sans jamais abandonner, malgré mes aptitudes pitoyables au combat.

Cependant, chaque soir, avant de m'endormir, je lui demandais de me faire parvenir ses souvenirs, afin d'enregistrer un maximum d'informations concernant ses anciens combats, pour pouvoir m'en servir le lendemain. Cela s'avérait être efficace, puisque ma progression était fulgurante. En une semaine, j'étais passée de la bonne à rien qui se faisait ratatiner comme une crêpe par Livaï, à celle qui, malgré mes défaites constantes, arrivait à mettre en difficulté le soldat le plus fort de l'humanité.

À cet entraînement, s'ajoutaient les exercices avec Eren. Nous devions être le plus à l'aise possible pour la possession de corps. En effet, nous étions les pièces maîtresses du plan pour la reprise de Shiganshina. Nous aurons pour mission, si cela était possible, de nous emparer des corps de certains Reiner et Bertolt, possesseurs des titans cuirassés et colossal. D'après Erwin, il était fort probable qu'ils nous attendent la bas, dans l'espoir de récupérer le titan du châtain aux magnifiques yeux émeraude. Malheureusement, nous avions encore du mal à nous projeter dans deux corps en même temps et le temps nous manquait. Évidemment, même si nous avions tout le temps nécessaire pour parfaire cette technique, nous n'en n'aurions pas l'utilité, puisque je ne combattrais pas à leur côté, là bas. Tout cet acharnement physique ne leur était pas destiné, mais il l'était pour mon oncle.

Cela me faisait mal de l'admettre, mais dans quelque jours seulement, ils m'en voudraient sûrement tous, pour les avoir abandonner lors du combat le plus décisif dans la survie de ce foutu monde. Mais j'étais bien trop aveuglée par la colère, pour me soucier de l'humanité. La vengeance me consumait silencieusement. Tout me rappelait que mon frère m'avait été arraché, et je ne respirais plus correctement depuis lors. Le seul moyen de reprendre une vie normale était, j'en étais certaine, de tuer son assassin.

Au fil de ces expériences, ma santé était de plus en plus déplorable. Je saignais constamment du nez, des migraines interminables me brouillaient la vue, et une fatigue accablante s'était emparée de mon corps tout entier.

Bien heureusement, Livaï m'avait retiré les innombrables tâches ménagères dont j'étais, normalement, à la charge. Les enfants, à leur plus grand désarroi, avaient repris le flambeau et j'étais soulagée de ne plus récurer cette maison de fond en comble.

La veille de notre départ pour la capitale, où de nombreuses réunions allaient se tenir entre les hauts gradés de l'armée pour préparer au mieux l'expédition vers le mur Maria, nous avions terminé la journée par une transposition de corps. En contact avec Eren, dans cet endroit où j'avais pu rencontrer mon oncle une semaine plus tôt, nous tentions de nous projeter dans Conny et Jean, à la fois.

« Concentres toi seulement sur Conny, je m'occupe de Jean. C'est bon pour toi ? » m'adressais-je à Eren par la pensée.

D'un hochement de tête, il répondit par la positivité, et s'approcha du corps de sa cible, qui se trouvait à sa gauche, tandis que je posais ma main sur celle de Jean. Projetée dans son corps, je me dirigeais vers Livaï, qui attendait, bras croisés, près de mon vrai moi.

- Bon, alors, ils attendent quoi ? Dis-je à travers Jean pour ne pas mettre à mal ma couverture.

D'un geste rapide, je mis une petite tape discrète sur les fesses du caporal, qui se tenait à « ma » gauche. Furtivement, il envoya le corps de Jean sur le sol, et malgré la douleur, j'explosais de rire. Prêt à enfoncé son poing dans la figure de celui qu'ils renommaient tous « tête de cheval », je l'en empêchais en maintenant sa main dans les « miennes ».