Chapitre 17 - Camille

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Quand j'ouvre la porte de la cabine de Marion, il fait noir à l'intérieur. Le temps que mes yeux s'habituent à l'obscurité, je ne remarque pas tout de suite que sa couchette est vide, à l'exception des draps froissés qui traînent sur le matelas. Elle n'est pas là ?

Je l'appelle plusieurs fois sans réponse. Et puis je pense à la cabine de Luna. J'ouvre à la volée la porte de la pièce d'en face, précipitamment.

Je balaie l'espace du regard.

Où peuvent-elles bien... ?

Je manque de m'étrangler quand je remarque Luna étendue derrière sa couchette, enveloppée dans une couverture. Elle semble dormir... Et à côté d'elle, Marion. Comme elle est affaissée derrière Luna, je ne l'avais pas vue tout de suite.

Il y a quelque chose d'extrêmement dérangeant à les voir là, toutes les deux, plongées dans un espèce de sommeil étrange. Ce n'est pas naturel du tout, il y a quelque chose qui ne va pas. Mon estomac se noue lorsque j'aperçois dans la main de Marion le pendentif, plus étincelant que jamais.

J'ai soudain très peur. Pourquoi ne sont-elles pas encore réveillées ? Qu'est-ce que Marion fait là ? Tout comme Luna, elle ne semble pas endormie mais bel et bien évanouie.

Je me penche au-dessus d'elles et les secoue. Qu'est-ce que c'est que ça encore ? C'est super flippant de les trouver là, inertes, le pendentif à la main... Comment les réveiller ?

Je me précipite à la salle de bain la plus proche et humidifie un mouchoir. De retour dans la chambre, je leur tamponne le front avec empressement, mes gestes sont désordonnés, je panique complètement.

C'est pas vrai, pesté-je intérieurement. Qu'est-ce qui se passe ? Je m'apprête à regarder de plus près le médaillon – qui brille tellement qu'on dirait qu'il me nargue – mais soudainement je me stoppe.

Réfléchis, Camille, m'exhorté-je. Ce n'est pas normal que le pendentif soit entre les mains de Marion. C'est un objet magique. Ne surtout rien faire de précipité.

La première chose qui me vient à l'esprit, quand je considère la situation sous tous ses angles, c'est que c'est à cause de ce satané pendentif si elles sont dans cet état. C'est totalement irrationnel, d'envisager que son contact les aie plongées dans un sommeil bizarre, mais plus rien de ce qui nous arrive ne me paraît rationnel.

Si c'est donc bien son contact...

Je tire sur la manche de mon sweat pour en couvrir ma main et attrape précautionneusement le triangle de métal. Au moment où j'en détache Marion, elle gémit dans son sommeil. Enfin une réaction ! Mais elle s'accroche à la chaînette compulsivement, ses doigts se resserrent, je tire plus mais elle ne lâche pas.

Je pose alors doucement ma deuxième main sur la sienne et commence à lui parler, après tout peut-être que comme les gens dans le coma, il est possible qu'elle m'entende ? J'ai regardé trop de films.

Petit à petit, ses muscles se détendent et j'en profite pour m'emparer d'un coup du médaillon. Un éclair de lumière traverse soudain la pièce, c'est la petite pierre, on dirait presque qu'elle me reproche de l'avoir détachée de Marion... c'est glaçant.

Miraculeusement mon amie se réveille alors, ouvrant grand des yeux terrorisés.

- Luna ! Crie-t-elle.

Mon dieu – enfin mes dieux, devrai-je dire – elle s'est enfin réveillée ! Je suis tellement soulagée. Et maintenant il faut s'occuper de Luna...

- Camille ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Tu étais comme évanouie... je suis presque sûre que c'est à cause du pendentif. Regarde comme il brille !

- Du pendentif ? Mais alors Luna... ça fait un temps fous qu'elle le porte !

La fille de la LuneOnde histórias criam vida. Descubra agora