chapitre 18

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Lewy

« Je me suis emportée tout à l'heure, je ne veux pas te laisser tomber. Tu es dispo pour bosser ? »

Il est bientôt vingt-deux heures quand je reçois ce message d'Alyah. J'enfonce ma tête dans mon oreiller et me retient de ne pas crier. Ça inquièterait Maria et son ouïe sur dimensionnée.

Sérieusement ? Je me posais la question la dernière fois, mais j'ai ma réponse. Elle est sadomasochiste.

J'ai beau être le roi des cons, elle revient à la charge.

J'ai beau m'abaisser à un niveau d'enfant qui tacle sur le physique, elle ne veut toujours pas laisser tomber. Elle ne veut pas me laisser tomber.

Je la déteste.

Elle ne peut pas se barrer comme toutes personnes sensées ?

Je relis le message, et ferme les yeux.

Je n'ai rien de mieux à faire, et au moins ça m'évitera de me coltiner mes parents qui sont sensés rentrer dans quelques minutes. Ça suffit pour me décider. Je me lève pour enfiler un sweat et un short de sport, et lui répond.

-Ok. Où ?

Elle répond dans l'instant. C'est une adresse.

Je prends mes affaires et enfile mes chaussures pour partir. Je croise Maria devant la télé, en train de manger un tacos. Quand elle me voit apprêter, elle me sourit.

-Ou tu vas ?

-Travailler avec Alyah.

Son sourire s'élargit, et elle hoche doucement la tête.

-J'aime bien cette petite.

-Tu dis ça car c'est une Espagnole, avoue-le.

-Il y'a surement un peu de ça qui joue je l'avoue. Mais je la trouve gentille avec toi. Ça ne peut que me faire l'apprécier.

-Elle m'a hurlé d'aller mourir devant toi.

-Tu lui as dit qu'elle ne ressemblait à rien.

Elle me défie de la contredire, je la connais. Bien sûr, elle sait que je ne vais pas le faire.

-J'ai l'impression de te voir gamin, ça me fait rire.

Mon cœur se serre car je sais à qui elle pense. Je refoule tout de suite ces mauvaises pensées et m'approche d'elle pour l'embrasser.

-A demain.

-Tu me laisses gérer le retour de tes parents seule. Traitre.

-Je me rattraperais demain en me les coltinant toute la journée, promis.

Je l'entends encore rigoler quand je sors de chez moi. C'est fou ce que les liens du cœur peuvent être fort. J'aime Maria comme un membre de ma famille, comme une mère je pourrais dire.

L'entendre rire est surement la chose que je préfère sur cette terre.

Je me dirige avec difficulté vers ma voiture. Mes pieds me dirigent tout seuls, alors que mon cerveau se demande pourquoi j'y vais.

Pendant tout le trajet en voiture, j'hésite à rentrer chez moi. Mais une fois sur place, je ne peux pas me défiler.

Je suis devant un grand immeuble, très banale dans une rue banale. Elle n'habite pas très loin de chez moi, c'est dix minutes à peine en voiture. Je lui envoie un message pour lui demander à quel étage elle est, mais sa réponse m'étonne.

« Prends l'ascenseur jusqu'au quinzième étage, puis prend les escaliers justes en face »

Je réfléchis encore une fois, puis me force à y aller.

ESTRELLA - BRAHMAN PARADISEOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz