chapitre 31

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Lewy

Mon dieu dites-moi que je rêve.

Je vais faire comme si je ne la connaissais pas, c'est la seule chose qui me traverse l'esprit quand elle se rapproche de moi.

-Holà Jones ! Tu as l'air heureux comme toujours.

Alyah me donne une tape sur l'épaule et me sourit. Mon regard balai sa tenue pour être sûr que je ne rêve pas, mais non.

-Tu me fais honte Alyah.

Elle fronce les sourcils et hausse les épaules.

-Je me suis mise en condition.

Elle porte une casquette aux couleurs du drapeau de l'Amérique, dans laquelle elle a passé une queue de cheval, un short en jean et un t shirt avec écris « Vive l'Amérique ». Autours de son cou pend son appareil photo, et en plus de ça elle a rajouté des lunettes de soleil. Oui, lunette et casquette, un combo normalement interdit, mais comme toujours, Alyah aime bien ne pas écouter.

-Tu es un cliché de la touriste à toi seule.

-Techniquement, c'est ce que je suis. Je suis nouvelle sur le territoire des colonisateurs alors bon, je dois m'imprégner de votre pays. Bon, tu sais ce que nous allons faire aujourd'hui ?

-Non mais tu vas me le dire j'imagine.

-Exact. On va faire des avants/après.

Un sourire idiot sur le visage, elle attend surement une réaction, qui ne vient pas pour autant.

-D'accord, mais tu sais que je ne peux pas lire dans tes pensées Perez, tu es censé expliquer.

-Tu pourrais faire un effort. On va prendre en photo des lieux qui existaient avant, afin de les comparer avec ce qu'il y avait à leur place il y'a un siècle. Chouette non ?

-Chouette ouais.

-Te fous pas de moi.

-Je ne me fous pas de toi, c'est vraiment une bonne idée Alyah.

Elle est surprise, et me fait un grand sourire, ravie et fière.

-Cool, j'espère que tu sais faire du vélo, dit-elle en me passant devant.

-Quoi ? Pourquoi ?

Je la rattrape et elle accélère le pas encore plus, contente d'elle, et bizarrement, ses petites jambes réussissent à faire de l'ombre aux miennes, je dois grouiller pour la suivre.

-On ne va pas marcher, autant utiliser les vélos de ville.

-Je ne fais pas de vélo.

-Pardon ? Tu es trop haut placé dans la société pour utiliser ce moyen de transport ? Tu préfères peut-être utiliser les transports en commun ? Un taxi ? Pour polluer encore plus notre belle planète qui te tient tant à cœur ? C'est ça que tu veux Lewy ?

Elle s'arrête et me menace du regard, tout en me pointant du doigt d'un air accusateur.

-Euh, non ?

-Voilà plus raisonnable Jones, allons faire du vélo, conclut-elle en souriant, fière d'elle.

Ce que madame veut, madame aura toujours. C'est quelque chose que j'ai remarqué chez Perez. Elle ne met aucune pression, ne force pas vraiment, et pourtant elle a ce truc qui vous fait dire oui à presque tout quand elle s'y met.

Alors me voilà percher sur un vélo trois fois trop petit pour mes jambes, dans les rues de Los Angeles, à essayer de suivre Alyah qui conduit comme si la route lui appartenait. Comme si les piétons et les voitures n'existaient pas non plus. Tu m'étonnes quelle n'ai pas son permis si elle maitrise le volant comme le guidon. J'ai frôlé la mort trois fois à cause de ses conneries.

ESTRELLA - BRAHMAN PARADISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant