chapitre 36

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Alyah

Je m'enferme à double tours dans les toilettes et m'assoie sur la cuvette, relève mes cheveux qui me tiennent chaud à en mourir, et profite de ma solitude pour me faire de l'air avec ma deuxième main.

J'ai chaud. Je meurs de chaud.

Est-ce normal de se retrouver dans cet état après une danse ? Juste une danse.

J'entends déjà Taric dire que je réagis comme une vraie coincée, et merde, oui, c'est ce que je fais.

Tout le long, j'ai retenu mon souffle. Tout le long, j'ai essayé de ne pas m'évanouir. J'ai failli craquer quand ses mains se sont posées dans le creux de mes reins. A ce moment-là, mon ventre s'est tordu d'une douleur presque agréable. Mon corps s'est rempli de frisson de la tête au pied. Même mes doigts de pieds devaient frissonner à cette allure.

Aucun homme n'avait encore posé ses mains sur mon corps de cette manière-là, et bordel je ne m'attendais pas à ressentir ça. Ni que ce soient les mains de Lewy Jones qui me mettraient dans cet état.

Putain.

Je tapote mes joues qui se sont enflammées, comme tout mon corps. J'ai besoin d'air frai. J'ai besoin d'un joint pour souffler un coup.

J'ai besoin de m''éloigner un instant de ce démon de Lewy Jones.

Au bout de quelques minutes, je souffle un coup et ressort des toilettes. Je tombe nez à nez avec une femme magnifique, qui me regarde comme si j'étais un extraterrestre. Ça se voit tant que ça à quel point je suis perturbée ? Super.

En sortant, car je vais bien devoir affronter la vie meme si j'aimerais rester là, assise en boule, je me concentre à rester naturelle, et essaie de me remettre dans le bain de la fête. Ce n'est pas dur, car la mère de Lewy m'interpelle dans ma course.

-Alyah, ma belle.

Je la rejoins autours d'une table haute, à laquelle se tient un homme en costard, buvant une coupe de champagne. Ce regard qu'il me lance, je le connais très bien. Il me toise de haut en bas, d'un air froid, mais pas méchant non plus.

-Je te présente mon mari. Chéri, c'est l'invité de Lewy ce soir, Alyah.

Le père de Lewy m'observe. Non, me juge, avant de me tendre sa main. Je la serre et lui fait un grand sourire. C'est un con selon Lewy, mais j'ai vu pire, c'est sûr et certain. Il ne m'impressionne pas.

-Enchanté, dit-il d'un ton sec.

Waw, aussi aimable que son fils.

-De même.

Comme tout le monde, il remarque mon accent et ne s'en cache pas. La, un sourire apparait sur son visage.

-Latine ? demande-t-il.

-Espagnol.

-Et Lewy traine avec toi ?

Oh.

Oh.

Ça pour une claque, c'en est une. J'essaie de ne pas montrer mon incompréhension, et me contente de froncer les sourcils, sans comprendre.

-Que voulez-vous dire ? je demande, faussement polie.

-Ca m'étonne que mon fils traine avec autre chose que des blancs américains riche tu vois. Ce n'est pas son style, ses seuls amis étrangers, il les a virés comme de la merde.

Sa mère ne dit rien, mais détourne le regard. Elle laisse son mari dire des conneries plus grosses qu'eux deux réunis. Je ne sais pas ce qu'il insinue, et je ne devrais pas continuer cette conversation. Et pourtant.

ESTRELLA - BRAHMAN PARADISEWhere stories live. Discover now