PROLOGUE

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Les ténèbres m'entouraient. Malgré mes yeux grands ouverts, je ne voyais rien. Et cette obscurité me faisait paniquer tout comme cela reposait mon cerveau. Ce paradoxe m'aurait fait rire habituellement, mais ce n'était plus la même moi qui demeurait lorsque la nuit pointait le bout de son nez. Malgré le sommeil qui envahissait mon corps, je savais que ce n'était pas gagné pour m'endormir sans encombre. Et au fond, cela ne m'étonnait pas.

Je fermai les yeux pour tenter, sans une once d'espoir, à m'assoupir. Mais à peine je les avais clos, que des images provenant de la plus tôt dans la journée apparaissaient sans mon autorisation. Je repensai à ma journée. J'avais obtenu un nouveau rôle, et donc endossé une nouvelle personnalité à incarner. Pas un jour je n'avais arrêté de jouer un rôle. Mais qui était la vraie moi ? Quelle en était ma personnalité ? Mes goûts ? Mes rêves ? Ceux que j'aime, que je déteste ? Plus j'y pensais, moins je le savais. J'étais une étrangère pour moi-même, alors que les personnes que j'interprétais, je les connaissais par cœur, et je les jouais à la perfection, de ce qu'on me disait. Mais sans mon travail, qui serai-je ? Simplement une femme sans âme, sans aucune personnalité. Je serai probablement vide de l'intérieur.

Cette pensée me fit soupirer, le cœur lourd. Chaque soir était le même. Il fallait que je pense à autre chose. Je fronçai les sourcils pour chasser mentalement mes sombres pensées. Mon corps était déjà lourd, j'étais certainement entre le sommeil et l'éveil. Consciente de mes pensées mais physiquement je ne commandai plus rien.

Après quelques minutes de répit, où j'ai cru que j'allais finalement réussir à dormir, d'autres images me parvenaient dans mon esprit. Mais cette fois-ci, je n'arrivai pas à les extirper. Cela se mélangeait. Des extraits des informations provenant du monde entier, de mes connaissances, du vécu, des recherches, tout arrivait à une vitesse folle. Cela m'en donnerait presque le tournis si je n'étais pas allongée. Plusieurs questions se bousculaient à présent.

Pourquoi notre monde était-il aussi froid et cruel ? La folie des Hommes n'aura-t-il pas de limite ? C'était ma plus grande des peurs, l'humain dont il aurait perdu tout sens de la morale pour assassiner ses semblables ou bien des animaux sans raison apparente. La pollution, les guerres, les conflits, la détérioration de notre planète... Nous en sommes également les auteurs de tout cela. Tout ceci prendre-t-il un jour fin ? Plus j'y pensais, et plus la réponse était négative...

Les interrogations dérivaient à présent sur ma personne. Et c'étaient les pires selon moi... Mais je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi nous sommes là ? Quel était notre but au fond ? Après tout, à la fin le rideau se fermera pour nous tous. Pauvres ou riches, tout le monde y passera. Et qu'y avait-il après ? Une nouvelle scène ? Ou bien le néant ?

Un frisson de peur mêlé à de l'horreur secoua mon corps froid. J'ouvris rapidement mes yeux, en sueur. Sentant une sensation désagréable au niveau de ma cage thoracique, je me mettais sur le côté pour calmer mes tourments. On disait que cette position apportait de la sécurité. Et ça, j'en avais bien besoin...

Je regardais l'heure sur ma montre qui faisait également écran. 3h40...

Il fallait que je fasse le vide dans mon esprit. Sinon, jamais je n'aurai de repos. Repensant aux conseils de mon psychologue, je prenais de grandes respirations, calmement. Je me concentrai sur cet air qui entrait et sortait de mes poumons. Un peu forcé au début, puis de plus en plus facilement. Mon corps se détendait, et à chaque expiration, il se faisait plus lourd dans le matelas. Concentrée sur mon souffle, mes pensées s'estompèrent. Je me sentais... Bien à présent.

Le sommeil m'emportait alors dans les bras de Morphée. Là où mon imagination régnait. Où je pouvais être qui je voulais. Oubliant mes soucis quelques instants.

Mais un bruit me fit soudainement sortir de cette mise en scène, me ramenant à la triste réalité. Un grognement de mécontentement sortit de ma gorge sèche alors que ma main éteignait machinalement le téléphone portable. Je me frottai un œil en regardant l'heure dessus.

- Super... J'ai dormi trois heures...

Soupirant d'un air las, je me levai cependant rapidement pour ne pas rencontrer la flemme qui me garderait au lit. Rapidement, je me pris une douche et m'habillai, prête à sortir prendre mon petit-déjeuner dehors, comme chaque matin.

J'avais une soudaine envie de sbiten.

Golos [PREMIER JET]Where stories live. Discover now