CHAPITRE QUATORZE

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Inlassablement, Agata ne cessait de crier des injures et des « à l'aide » pour qu'on la sorte de là. Malheureusement pour elle, ça n'avait pas plus d'effet que à l'hosto. Bien que les infirmiers au bout d'un moment venaient pour lui injecter un tranquillisant. Elle pensait que ça allait être la même chose ici, mais non. Ils la laissaient brailler dans sa cellule, frappant tout ce qu'elle pouvait toucher. Son matelas, son lit métallique, le mur, les toilettes improvisées. Mais encore une fois, personne ne venait la voir. Même pas pour lui dire de fermer son clapet.

Fatiguée, elle se laissa tomber sur son lit, observant le plafond au couleur du béton, tout comme les murs autour d'elle. Tout était gris, sans saveur, sans couleur, tout comme elle à présent. Machinalement elle passa sa main sur son pantalon. Et la panique lui reprenait. Elle n'avait pas son portable !

Elle se releva rapidement, observant minutieusement pendant plusieurs minutes la petite pièce qui lui servait de logement pour l'instant. Elle chercha de partout, sous le lit, le matelas, même dans la cuvette, mais rien. Elle se tint la tête en s'asseyant par terre, tentant de se calmer pour ramener ses souvenirs.

Elle avait été amenée après son annonce aux journalistes et surtout à la télévision au commissariat. Le policier avait une bonne poigne, car elle n'arrivait pas à s'en dégager, même pas à lui faire glisser un peu le bras. L'homme s'était arrêté pour parler avec un collègue. Elle avait à peine écouté, bien trop occupée à chercher à comment se sortir de cette situation. Mais elle se doutait qu'ils discutaient des consignes sur son arrestation et son interrogatoire. Elle se rendit compte que c'était à ce moment-là que, lorsque son bourreau la refila à un autre, un vide s'était fait ressentir sur sa jambe. Mais sur le moment elle n'avait pas fait grandement attention. Et à présent en prenant du recul, elle savait que c'était précisément à ce moment-là que le flic lui avait pris le portable. Enragée, elle frappa ses poings contre la porte.

— Enfoiré ! Donne-moi mon portable ! Igor !

Elle s'acharna ainsi sur la porte jusqu'à ce qu'elle s'épuise inutilement. Ses mains abîmées ne lui procuraient pas de douleur, mais elle les observait et s'y concentrait. C'était une source de distraction entre ces quatre murs de béton. Finalement, elle s'endormit par terre, dans un sommeil profond mais agité.

*

La pluie avait cessé de tomber, mais les lourds nuages blancs ne quittaient pas le ciel, privant Saint-Pétersbourg du soleil. Les gens de la région en avaient l'habitude de ce mauvais temps durant l'hiver ainsi que son froid qui brûlait jusqu'aux os. Mais Viktor, lui, ne s'était jamais habitué à ce climat. Bien qu'à l'hôpital ils avaient le chauffage, il soupçonnait que la fenêtre laissait pénétrer l'air glacial de dehors, lui provoquant des frissons constants. Assis sur son lit, il était bien tenté de prendre la couverture, mais il était en position assise, et il n'aimait pas donner l'image que ça donnerait. Un pauvre type qui meurt de froid et qui s'habille comme un petit vieux.

Golos [PREMIER JET]Where stories live. Discover now