CHAPITRE VINGT-DEUX

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Après dix minutes d'attente interminables pour Igor et Agata, qui pour l'un sentait le regard de Pat' sur lui, et pour l'autre à entendre l'impatience du groupe. Et quand leur guide se présenta à eux, personne n'osa la réprimander de son retard. Elle avait échangé ses vêtements distingués pour une combinaison blanche et sans doute une autre tenue en-dessous, comme si elle allait entrer dans un laboratoire stérilisé.

Elle monta ses lunettes d'un doigt une fois en face d'eux, les regardant sans laisser deviner si elle souriait ou non derrière son masque.

— Tout le monde est présent ? demanda-t-elle en regardant les vigils.
— Oui, Mademoiselle, répondit instantanément le chien de garde.
— Parfait. Suivez-moi alors.

Sa voix était sans appel. Et personne ne disait rien pour ne pas la contrarier, entrant dans la pièce voisine en compagnie de Mademoiselle.

Ils arrivaient alors dans la partie des bureaux. Plusieurs tables de travail, ainsi que des ordinateurs et des téléphones fixes étaient présents, tout comme une vingtaine de personnes qui travaillaient avec des casques aux oreilles, parlant à voix basse près du micro dont les visiteurs ne pouvaient rien entendre.

La femme se tourna ensuite vers les intrus, leur expliquant d'une voix claire et précise.

— Nous sommes aussi du côté des réceptions. Toutes les questions par mail, téléphone et message se font ici même. Nous faisons notre maximum pour répondre rapidement aux problématiques de chacun, ainsi qu'aux exigences de nos clients.

Agata hocha la tête, attentive à ses paroles. Elle tourna un regard curieux à sa gauche où se trouvait des escaliers. Mais en sentant le regard agressif de la vigil, elle préféra ne pas s'y attarder, observant toute la pièce pour faire paraître à juste de la curiosité des lieux.

Ils continuaient rapidement leur chemin afin de ne pas déranger les conseillers. Ils traversèrent un couloir où il y avait plusieurs portes, ainsi que des fenêtres à côtés de celles-ci tout en longueur.

— Ici ce sont les bureaux des économistes, de la publicité de nos produits. Chacun a son bureau pour travailler personnellement leur sujet de prédilection avant de se réunir pour en discuter ensemble. Ainsi, les décisions sont prises avec différents points de vue.

Puis, elle emprunta des escaliers qui menait à l'étage supérieur. Traversant un court couloir, des salles plus ouvertes, notamment parce qu'elles étaient vitrées leur apparaissaient. Les visiteurs en étaient subjugués. Tandis que la guide leur fit une présentation des lieux, Agata et Igor visitaient du regard les salles de repos. Il y avait une salle de sport avec des matériaux neufs et propres. Est-ce que réellement des employés venaient faire une activité physique dans leur propre local ? Une autre salle était de cinéma, avec des sièges en velours et un écran géant. Plus loin, la cafétéria qui présentait à cette heure-ci des boissons chaudes, ainsi que plusieurs plats pour le petit-déjeuner. Tout était là pour assurer le confort de tous.

Elle les fit ensuite redescendre au rez-de-chaussée, les amenant devant une double porte qui semblait lourde, puisqu'elle ne prit même pas la peine de l'ouvrir de ses propres mains. Elle sortit une télécommande parmi ses nombreuses clés, ouvrant alors le local qui les intéressait tant.

— Ici, nous sommes à l'endroit de fabrication des téléphones. Suivez-moi.

Agata remarqua que depuis le début de la visite, personne ne semblait vouloir communiquer ni leur enchantement, leur question, ni même quoi que ce soit oralement. Et elle comprenait pourquoi. Leur guide avait une assurance telle que cela les rendait presque pantois.

C'était donc aussi disciplinés que des élèves avec un prof particulièrement sévère que le petit groupe suivait la femme dans l'immense pièce qu'était l'entrepôt.

Ici, l'appareil auditif de la blonde se mit à grésiller et, plus elle se rapprochait des machines, plus le grésillement devenait un larsen, un insupportable « BIP » qui lui faisait mal aux tympans. Elle posa un doigt dessus pour supprimer l'interférence en le désactivant. Débarrassée de ce fardeau, elle se détendit en poursuivant la visite comme si de rien n'était.

Igor jeta un coup d'œil en sa direction, avant de reporter son attention sur les différentes machines qu'on lui présentait. Il sentait que quelque chose clochait avec Agata, mais il n'avait pas encore mis le doigt dessus. Il ne tarderait pas à le découvrir, parole de flic.

Si la femme avait été assez brève sur la présentation des locaux, ici elle se faisait plus détaillée. Ils apprirent alors que tout partait de deux cartes mères collées. Une fois l'assemblage de la résistance, du transistor et d'autres microcomposants apportant le bon fonctionnement des cartes mères, elles étaient séparées pour la fabrication de deux téléphones distincts. Elle était ensuite liée à la coque du futur téléphone. Ils intègrent ensuite des capteurs photos dernière génération, des firmware pour son fonctionnement, des logiciels supplémentaires par rapport au modèle de l'appareil. Ensuite, ils rajoutaient la batterie et collaient l'écran. Enfin, ils emballaient la production une fois tout ceci fait.

En plus de la grandeur phénoménale de la pièce, le nombre de machine était tout aussi impressionnant. Chacune avait une spécialité. Et derrière chaque machine, des hommes et des femmes dans la même tenue que leur guide testaient la fiabilité après chaque étape. Vérifier s'il n'y avait aucun défaut, si la coque n'était pas défectueuse, si les logiciels étaient fonctionnels, ainsi que l'appareil photo. Agata n'aurait jamais cru que se prendre en selfie pourrait être un véritable métier. Visiblement, oui.

Aucun détail ne leur échappait. Dès qu'il y avait quelque chose de non conforme, ils le mettaient de côté. Non pas pour jeter, avait-elle précisé, mais pour y remédier plus tard.

Après avoir vu le déroulement de la production, la femme aux lunettes les guida dans une salle tout au fond de l'entrepôt.

— Pour finir notre visite, nous allons nous attarder dans la salle de torture.

Bien que le groupe ne soit pas très bavard, actuellement un ange passa entre eux. La guide les regardait, mais personne ne savait si elle souriait ou non derrière son masque.

— Bien sûr, pour les téléphones. Vous allez comprendre, ne vous en faîtes pas.

Et effectivement, en entrant dans la pièce en question, ils comprirent tous assez rapidement. Bien que moins spacieuse que celle de fabrication, il y avait suffisamment d'espace pour les différentes expériences. Tout était là pour tester non pas la fonctionnalité de l'appareil, mais plutôt de sa durabilité. Ecraser le téléphone avec 20 kg pour voir s'il allait plier ou non, le faire tomber depuis 2 mètres de hauteur, le laisser dans une machine à laver, ou bien les poser dans un four qui changeait la température, ainsi que l'humidité. Tout ceci semblait des plus extrêmes, et pourtant c'était ce que nous faisons endurer à nos portables dans la vie de tous les jours.

Ici, les voix des touristes semblaient reprendre de plus belles. Tels des enfants surexcités, ils allaient devant différents stands, où il était autorisé de faire eux-mêmes les expériences infligées aux téléphones.

Agata et Igor se joignaient à eux, tout en restant à l'écart. Ils se regardaient discrètement. Etait-ce le moment opportun pour s'éclipser et faire leur enquête ? Visiblement non, car les deux colosses surveillaient chacun d'entre eux. Mais Agata n'était pas du genre à manquer d'imagination. Et entretemps, elle avait réactivé son appareil auditif pour plus d'efficacité. Discrètement, elle se plaça non loin d'une personne qu'elle connaissait. C'était une actrice très susceptible. Elle lança alors des critiques très peu élogieuses venant des gardes. Indignée par de tels propos, elle se jeta presque sur eux en braillant tous types de nom d'oiseau.

Fière de son coup, surtout que maintenant tous étaient préoccupés par la voix suraigüe de l'actrice qu'on aurait provoquée, plus personne ne semblait s'attarder sur eux. Alors ils profitaient de cette aubaine pour sortir de la salle. Mais à peine avaient-ils dépasser le pas de la porte, une alarme en retentit. 

Golos [PREMIER JET]Where stories live. Discover now