Golos [PREMIER JET]

CHAPITRE HUIT

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La nuit noire était tombée depuis deux bonnes heures. Les rares personnes circulant dans les rues avoisinantes pressaient le pas à cause de la pluie qui battait à son plein, voulant à tout prix se mettre au chaud en cette soirée glaciale.

Un tohu-bohu perturba le calme que produisait le mauvais temps. Cela provenait des poubelles d'un immeuble dont on savait que les logements étaient fort chers payés. C'était assez rare qu'il y ait des perturbations sonores à cette zone, mais chacun semblait bien occupé chez eux pour ne pas le remarquer.

Un gémissement de douleur s'en suivit, et une main dépassa du vide ordures, s'accrochant à la paroi pour se hisser en dehors de l'objet. Il avait eu une chance inouïe, car le concierge qui s'occupait de l'immeuble venait de sortir la poubelle, étant rentré prendre un imperméable pour lutter contre la pluie.

Une fois sur ses deux pieds, la main posée sur sa plaie dont le sang ne se lassait pas de sortir, Viktor essuya de sa main valide vite fait ses vêtements pleins de déchets. Malgré la douleur et la situation, il avait la sale manie de vouloir être un minimum présentable et propre. Une fois ceci fait, il attrapa son portable pour appeler son oncle.

Mais un bruit sec en écho le stoppa dans son geste. Tout son corps se tendit en entendant le premier claquement de talon, fort et lent. Le deuxième lui en donna des frissons d'horreur. Tous ses sens étaient en alerte à présent. Tremblant, il tenait son téléphone et envoya un message pour lui signaler sa position actuelle et qu'il serait dans les environs. Il n'allait pas risquer de parler alors que la mort était à ses trousses.

Malgré son angoisse qui ne cessait de monter, il regardait en direction du bruit. L'entrée principale du bâtiment menait directement à la rue passante. Et d'où il était, il se doutait que le détour n'allait pas être long. Il ne pouvait donc pas passer par là, sinon il serait fichu. Il se tourna à l'opposé pour analyser la situation. Il ne savait pas où menait le chemin, mais au vu de la situation urgente, il n'allait pas se poser la question plus longtemps. Alors il se mit directement en marche, se déplaçant aussi rapidement qu'il le pouvait avec sa blessure et la douleur qui était handicapante. Pendant ce temps, il réfléchissait à comment se sortir de là. Il allait prendre à droite après avoir traversé cette interminable ruelle, puis il devrait dès que possible rejoindre la rue qu'il avait traversé en début de soirée pour aller chez sa poursuivante. Ainsi, s'il gagnait assez de temps, Igor allait pouvoir le trouver et l'emmener en lieu sûr.

Son plan lui convenait ainsi. Alors que les pas se rapprochaient, le brun accéléra la cadence en boitillant, essayant d'ignorer l'étirement de ses muscles douloureux à chacun de ses pas. Cela l'empêchait d'avancer normalement, et surtout de courir, mais il n'abandonnait pas pour autant. Il devait faire avec après tout. Alors, les dents serrées, il continuait sa marche aussi rapidement qu'il le pouvait. Il devait profiter de sa maigre avance pour la semer.