3. 𝕸𝖊̀𝖗𝖊

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Cela devait faire plus de deux heures que j'étais sur mon bureau, essayant de trouver des informations sur nos prochaines cibles. Le calme régnait dans mon appartement, seul le bruit de mes doigts tapant sur mon ordinateur était présent. Il n'y avait pas la voix de Silvano pour déranger, il n'y avait pas les paroles incessantes de mes parents. J'étais seule, et ceci était la meilleure chose au monde.

Livia Colombo et Raphaël Esposito.

Nos deux prochaines cibles avaient toutes les deux d'énormes dettes envers notre chef, surtout envers le payement de la drogue qu'ils ont utilisée. Je me souviens que je leur avais rendu visite pour leur rappeler leurs endettements. On avait perdu leur trace jusqu'à hier, c'est vrai que se rendre dans de nombreuses soirées chics n'était pas très discret de leur part. Monsieur Benveti nous a donc ordonné de récupérer l'argent ou alors de les tuer sur-le-champ.

J'étais en pleine recherche sur le fait de pourquoi ils étaient invités à une soirée de cette ampleur alors qu'ils sont de simples clients lorsque quelqu'un sonna à ma porte. Je fermais mon ordinateur avant de me diriger vers la porte, en regardant à travers l'œil de judas, je pouvais voir une femme avec de longs cheveux bruns et de magnifiques yeux bruns. Ma mère était venue me voir.

Je n'étais pas assez bien habillée pour que ma mère me rende visite, elle ne s'arrêtera pas de parler de mon physique si elle me voit de cette manière. J'étais en pyjama, mes cheveux étaient en bataille et le pire du pire, ma lèvre était fendue. Elle sonna une nouvelle fois, ce qui montrait son impatience. Ma génitrice savait que j'étais là, elle ne se serait jamais déplacée si elle ne n'était pas certaine. Je n'avais pas le temps de me changer, j'ai donc détaché mes cheveux essayant de les arranger tant bien que mal. Ma main se posait sur la clenche, mes yeux n'arrivaient pas à la regarder, ils fixaient le sol. La peur de voir le dégoût sur son visage était plus forte que le respect que j'avais pour elle.

— Bonjour maman.

— Oui, bonjour. Réplique-t-elle en entrant chez moi.

Je refermais la porte en vitesse pour la suivre, elle s'essaya sur mon canapé en même temps qu'elle posait son sac à main sur la table basse. Je voyais bien dans son regard examiné tout ce qu'il y avait chez moi, ses yeux passaient du couloir à la fenêtre, à la table remplie de bouquins que je n'avais pas encore rangée. Puis pour finir, ma mère me regarda enfin.

Déception.

Le brun de ses iris me montrait à quel point je le décevais, à quel point elle était déçue de moi. Que je lui faisais honte, ma mère devait se demander comment c'était possible que je devienne comme ça. Ma mère a toujours été maniaque, que ça soit sur le ménage, l'école ou le respect. Elle souhaitait que tout soit parfait, elle souhaitait que je sois parfaite. Hélas, j'étais une moins que rien pour elle. Sa jupe droite noire lui allait avec perfection, il n'y avait aucun pli sur ses vêtements comparés à mon gros sweat-shirt et mon short que je portais.

— Tu ne comptes donc pas me servir du café ? Me questionna-t-elle en me regardant de haut en bas.

Jugement.

Peu importe si ma faute était minime ou non, elle me jugerait jusqu'à ce qu'elle trouve une autre faute de ma part. Ma mère ne cessera jamais de me rappeler à quel point je suis loin d'être la fille qu'elle aimerait avoir. Que je ne saurai jamais comme Ève, ma tendre cousine, la fille parfaite de sa sœur. La fille que je jalousais plus que tout malgré notre proximité. Je me demanderais toujours comment aurait été ma relation avec ma mère si j'étais comme elle le souhaitait.

𝕯𝖆𝖒𝖊 𝖉𝖊 𝖈𝖔𝖊𝖚𝖗 Where stories live. Discover now