26. 𝖄𝖔𝖚𝖗 𝖑𝖎𝖕𝖘, 𝖒𝖞 𝖑𝖎𝖕𝖘, 𝖆𝖕𝖔𝖈𝖆𝖑𝖞𝖕𝖘𝖊

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PDV IREN

Je ne sais pas quel miracle mon corps s'est retrouvé sous l'eau brûlante de la douche, mais me voilà dans la douche, habillé et trempé. Mes jambes étaient toujours recroquevillées, me permettant de cacher ma tête entre mes genoux et ma poitrine

Malgré les gouttes brûlantes qui touchaient ma peau, le froid était toujours présent en moi. À force de diminuer le taux d'eau froide, seule l'eau chaude était allumée, créant de la buée dans l'entièreté de la pièce.

Ma cage thoracique se compressait de plus en plus à chaque seconde qui passait, mais ce n'était pas pour autant que je bougeais. Bizarrement, cette sensation désagréable devint moins douloureuse que celle qui me hantait depuis un moment. Je dirai presque qu'elle me m'était réconfortante, elle me permettait de recevoir un peu de repos durant un court moment de ma longue et lente vie.

Le calme régnait dans la pièce, contrairement à mon esprit controversé jusqu'à ce que j'entende les pas frénétiques et rapides de Silvano se dirigeait vers mon emplacement. Trop fatigué pour me lever et fermer la porte à clé, je restais immobile, plus honteuse que jamais qu'il me revoit dans la même situation qu'auparavant.

Mais l'épuisement mental finit toujours par gagner sur notre envie, et sincèrement, je préférais sortir le drapeau blanc pour annoncer ma capitulation que de me battre.

Elle avait gagné, et je ne tenterais même pas le deuxième round pour reprendre ma revanche. Car des fois, le mieux est d'accepter la défaite, et vivre avec le poids de celle-ci.

Je gardais toujours mes jambes près de moi afin de mieux cacher le contour de mes yeux rouges vif, et les larmes, bien qu'elles finissent très vite mélangées avec l'eau brûlante.

La porte s'ouvra brutalement suivie de la voix inquiète de Silvano qui m'appela. Mais comme depuis deux semaines, je restais dans mon silence, espérant qu'il partira en voyant mon mutisme, mais son entêtement a toujours causé l'ouverture des failles présentes en moi.

Ce n'était qu'une question de temps pour que je ne m'effondre une nouvelle fois dans ses bras.

J'entendis le couinement de ses claquettes lorsqu'elles rentrèrent en contact avec la fine couche d'eau sur le sol. Je n'avais même pas besoin de le regarder pour ressentir ce dont ses yeux souhaitaient transmettre, car le simple fait qu'il me regarde me fit frissonner.

– Putain c'est chaud.

Je le ressentais s'approcher dangereusement des robinets après que l'eau chaude lui est tombé dessus, mais avant qu'il ne puisse rajouter de l'eau froide, je relevai légèrement ma tête et attrapais son bras. Nos iris se croisèrent un instant avant que j'abaisse une nouvelle fois mon regard sur mes genoux devenus rouges.

– Laisse, j'ai froid.

Dès lors que je lâchais son bras, trop fatigué pour le laisser en hauteur, il prit le mien et se mit à ma hauteur, son autre main attrapa mon visage et me força à le fixer droit dans les yeux.

– Comment ça tu as froid ? Ton corps est brûlant, presque brûlé par l'eau.

Le son de sa voix me fit l'effet d'un électrochoc, de plus que ses yeux qui étaient inondés de peur. J'avais de plus en plus de mal à soutenir son regard, qui m'était étrange contrairement à tout ce que je ressentais, et ce dont je ne souhaitais plus ressentir.

𝕯𝖆𝖒𝖊 𝖉𝖊 𝖈𝖔𝖊𝖚𝖗 Where stories live. Discover now