27. 𝕷𝖆 𝖒𝖆𝖌𝖎𝖊 𝖉𝖊 𝕹𝖔𝖊̈𝖑

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PDV IREN

Moi qui ai cru que j'allais finir par mourir dans ma chambre, j'ai finalement mît un pied en dehors de chez moi au bout de trois semaines. La culpabilité de ne pas rendre visite à mon frère était devenu un poids presque plus lourd que sa mort qui pèse toujours autant sur ma conscience.

Ma mère m'avait aussi rendu visite, et cela m'avait étonnamment surpris. Elle était venue pour prendre des nouvelles enfin c'est qu'elle m'avait avoué, et bizarrement ces mots sortir de sa bouche avaient l'effet inverse que j'avais tant espéré.

Étais-je devenue insensible à son affection par habitude ou car je ressentais seulement un vide effroyable dans mon âme ?

Par je ne sais par quel effort j'ai réussi à tenir une conversation convenable avec elle, et malgré les blancs constants et sa retenue qui résonnait dans sa voix, j'ai bel et bien réussi. Je savais qu'elle voulait aborder le sujet d'Eien, sûrement pour trouver un quelconque réconfort chez moi ou alors pour faire comme si rien ne s'était passé.

Et connaissant mon père, il s'était sûrement renfermé sur lui-même ou dans ses dossiers après avoir retourné entièrement la maison.

Sa réaction était prévisible, lui qui voyait son fils comme un miracle de la vie à dû l'affecter autant que nous. La violence de mon père n'a jamais causé la perte de son amour envers sa famille, ses crises quotidiennes ont seulement creusé un fossé immense entre nous.

Et à présent, nous sommes en train de tomber la tête la première dedans, malgré les nombreuses tentatives d'agripper une branche de toutes nos forces pour ne pas finir aplati comme une crêpe en touchant violemment le sol.

La voix de ma mère ne cessait de se répéter en boucle dans mon esprit tandis que je marchais silencieusement dans le cimetière. Elle m'avait fait une sorte de morale bienveillante, mais contrairement à son habitude de me lancer un mauvais regard pour me réprimander. Elle m'avait simplement rappelé à quel point la famille était encore plus importante que d'habitude lorsque nous entrions dans une phase de crise permanente.

Je ne sais pas si c'était l'épuisement mental qui m'avait empêché de péter un câble ou car ce qu'elle avait dit été simplement la pure réalité. Mais du moins, j'avais pris en compte ses paroles, et me voilà de nouveau là où le corps de mon frère est enterré depuis plus de trois semaines.

Silvano était toujours à mes côtés, mais toujours à une distance raisonnable pour me laisser respirer. Même si la sensation de ses doigts qui entrelace les miens me manquait terriblement.

Sans m'en rendre compte, je ralentissais le pas, trouvant à ma gauche comme toujours Silvano qui portait ce sourire encourageant. Je lui rendis un faible sourire avant d'abaisser mon regard, fixant la neige qui s'était accumulée sur la pointe de mes bottes à force de les trimballer contre le sol.

– Tout va bien ?

La voix de Silvano était posée et douce, provoquant un terrible électrochoc dans l'entièreté de ma personne. Cette sensation plaisante et désagréable qui s'accentuait dans mon ventre me rappelle pourquoi j'étais convenu de rester muette durant un temps.

Je n'osais pas croiser son regard, alors je continuais de regarder mes bottes silencieusement tandis que nous marchions enfin côte à côte. Après quelques secondes de silence, je sentis la main drôlement chaude de Silvano frôler le dos de la mienne.

𝕯𝖆𝖒𝖊 𝖉𝖊 𝖈𝖔𝖊𝖚𝖗 Where stories live. Discover now