3 - Ysée

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Je suis éreintée. Être sa propre patronne à ses avantages, mais aussi ses inconvénients. J'ai l'impression d'être toujours accablée par le travail et que le peu de temps qu'il me reste je le consacre à dormir. Pourtant j'aimerais vraiment passer plus de temps avec Léandre et Blanche.
Mais depuis que Blanche est arrivée, je me sens moins coupable d'être si occupée, parce que je sais à quel point elle le comble. Même s'il ne m'a absolument jamais fait la moindre réflexion qui aurait pu me faire culpabiliser, il n'empêche que je me suis toujours sentie un peu absente, en particulier pour une soumise, qui, s'y on en croit les grandes lignes des relations BDSM, « doit être à la disposition de son Maître ».
Léandre n'est pas le genre de Dom abusif, loin de là, il est bienveillant et à l'écoute et fait passer mon bien-être et celui de Blanche avant le sien. Il nous connaît bien, parfois j'ai l'impression qu'il me connaît même mieux que je ne me connais moi même. Et il sait donc à quel point mon travail compte à mes yeux. Notre relation est basée sur ma soumission lorsque je suis à ses côtés, mais une liberté totale en ce qui concerne mon travail, ma famille et mes amis. J'ai certaines obligations à distances, mais rien qui ne déborde, et rien qui ne me plaise pas, au contraire. J'aime sentir son pouvoir sur moi même lorsqu'il est loin. Cela m'excite et surtout me rassure.

Aujourd'hui je lui ai dit que je rentrerai à 21h. Mais j'ai plus d'une demi-heure de retard. Et s'il est très compréhensif sur mes horaires, il n'aime en revanche pas que je manque à ce que j'ai pu dire. J'aurais du dire 22h pour être large... Mais à la simple idée de me faire punir pour mon retard me fait frémir de plaisir. Des fourmis de délice parcourent mon entre-jambe.
Je gare ma voiture et frappe à la porte. J'ai les clefs bien-sûr, mais quand il est là il tient à ce nous attentions qu'il vienne nous ouvrir. J'attends quelques instants avant d'entendre ses pas derrière la porte et la poignée se tourner.

Je baisse mes yeux respectueusement, surtout pour lui montrer à quel point je suis désolée d'être aussi en retard (même si au fond mon regret n'est pas si réel que ça).

-Bonsoir Maître.

Il reste silencieux plusieurs secondes en me toisant sans rien laisser paraître sur son visage, puis dit sur un ton neutre, simplement comme un constat:

-Tu es en retard.
-Je sais. Je suis désolée.
-Petite menteuse. Je sais très bien que tu es trempée à la simple idée de sentir ma main frapper ton cul.

Je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas sourire. Il a parfaitement raison évidemment.
Nous partageons un regard lourd de sens et complice et il se décale pour me laisser entrer. Il referme la porter derrière moi en la claquant pour me faire sursauter.
J'avance dans le couloir et vais dans le salon. J'hausse les sourcils en y découvrant Blanche, suspendue au plafond par des cordages, un bâillon boule dans sa bouche, son sein gauche sorti de son soutien-gorge, une pince attachée au teton, et son string attachant ses cheveux en queue de cheval haute pour dégager son visage.
Même si elle ne peut ni sourire ni parler, ses yeux pétillent me voyant et je lui réponds d'un sourire amusé et envieux.
Et soudain, je sens le souffle chaud de Léandre dans ma nuque. Il me chuchote:

-Tu jalouses sa situation?
-Oui Maître.
-Mais tu ne le mérites pas. Tu es en retard.

Je me tourne vers lui, les yeux suppliants:

-Je sais, je suis vraiment désolée. Pardon Maître.

D'un regard, il me fait comprendre de me mettre à genoux, je m'exécute.
Il pose sa main sur sa braguette qu'il ouvre.

-Montre-moi à quel point tu veux te faire pardonner alors, et peut-être que je serai clément.

Je ne me fais pas prier davantage, et sans la moindre hésitation, sors son sexe déjà gonflé de son boxer pour le lécher.

Menottes et Panache (en pause) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant