55 - Séraphine

10.4K 469 23
                                    


Tandis que Léandre embrasse Blanche si passionnément, je suis assise sur le canapé, là bouche entrouverte d'incompréhension. Si je savais qu'elle pensait à tort qu'il serait absolument furieux contre elle, je ne pensais pas non plus qu'il serait si... si... si quoi au juste?
Je n'ai pas le temps de réfléchir davantage à la question que les deux amants se séparent et que Léandre se tourne vers moi.

-Et toi...

Merde...

-C'est grâce à toi.

Grâce à moi?

-Je savais que tu étais celle qu'il nous fallait. Je savais que tu étais quelqu'un de bien. Tu as révélé Blanche. Tu l'as sauvée, en te faisant sauver. C'est le plus grand pas en avant qu'elle a fait depuis des mois.

Je suis complètement perdue. Je ne comprends rien. Mais visiblement, c'est positif, et c'est déjà pas mal...
Il se tourne de nouveau vers Blanche, qui semble partagée entre la surprise, l'incompréhension, le soulagement et le bonheur.
Il l'embrasse encore, mais cette fois, ce n'est plus seulement un baiser passionné, c'est un baiser plein de fougue, que Blanche partage et attise avec plaisir. Il la soulève du sol en posant ses mains sous ses cuisses et elle enroule ses jambes autour de sa taille. Il mélange ses doigts dans la chevelure brune de la jeune fille, tire dessus légèrement, joue avec, puis glisse jusqu'à sa gorge pour l'étrangler, doucement, elle aime ça.

Bordel. Est ce qu'ils vont se mettre à baiser devant moi en plein milieu de salon?!
Non pas que cette vision ne donne pas envie. Mais je suis déjà en manque, et si j'ai envie de Léandre - vraiment envie- le voir se taper qui que ce soit d'autre devant mes yeux risque d'être une torture insoutenable.
Mais visiblement je suis de trop. Alors, discrètement, je me lève du canapé et les contourne en frôlant le mur pour quitter le salon. Mais avant même que je ne pose ma main sur la poignée de la porte d'entrée, la voix dure et masculine de Léandre m'arrête.

-Où crois-tu aller comme ça Séraphine?

J'avale ma salive, et me tourne vers eux:

-Et bien je... vous laisse...
-Je ne crois pas non. Viens ici.

Ce n'est ni une invitation ni une demande. C'est un ordre. Et ce simple ton me fait frémir. Davantage de désir ou de peur, je n'en ai aucune idée. Mais j'aime ça... et il le sait.

Je m'approche. Mais m'arrête néanmoins à bonne distance.

-Ici, dit-il en pointant le sol à ses pieds.

Je m'avance encore, et m'arrête là où il a fait signe. Mais cela ne semble pas le satisfaire. Je me mords l'intérieur de la bouche pour réprimer ma fierté, et je me mets à genoux sur le sol.

-Blanche.

A peine son prénom prononcé qu'elle me rejoint sur le sol, sans hésitation ni fierté. Je dois l'admettre: elle est impressionnante dans son rapport à la soumission. Comment puis-je espérer ne serait-ce que rivaliser avec une soumise aussi parfaite?

Léandre va fermer les rideaux de la fenêtre du salon qui donne sur la rue, allume le luminaire et revient à nous. Son entre-jambe, pile à la hauteur de nos visages, semble plus gonflée qu'il y a quelques instants.
Il claque des doigts, et aussitôt, Blanche lève les mains pour venir baisser sa braguette et libérer sa queue de son pantalon de costard et de son boxer noir. Son sexe est déjà un peu durcit, et Blanche se met à le branler, et à lécher son gland avec dévotion et concentration.
J'observe la scène qui se déroule à quelques centimètres de mon visage, immobile. Mais Léandre me fait sortir de mon hypnose en m'agrippant par les cheveux pour penser ma tête en arrière et me forcer à le regarder dans les yeux:

-C'est d'une soumise dont j'ai besoin, pas d'une voyeuse.

Il lâche ma tignasse, et - essayant de ne pas paraître déstabilisée ou intimidée - je viens joindre ma main à celles de Blanche pour le masturber. Puis, j'humidifie mes lèvres avec ma langue et vient également y ajouter ma bouche...

Menottes et Panache (en pause) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant