Menottes et Panache (en pause)

26 - Séraphine

-Oui. Mais tutoies-moi encore et tu ressortiras d'ici les fesses bleues.

Je sens mon périnée se contracter à l'entente de cette phrase et l'humidité continuer d'émaner dans mon string depuis qu'il m'a montré ce contrat.
J'ai dit que je ne voulais pas le signer parce que ma raison a su reprendre le dessus sur mon désir et me faire garder les pieds sur Terre. Je le connais à peine, et je connais encore moins ses pratiques. Mais il a raison: je vais lire ce truc attentivement, très attentivement. Du moins, quand je serai chez moi, car en attendant, il peut faire ce qu'il veut de moi.
Pourquoi me fait-il cet effet? Oui bien-sûr il est sexy, mais je sais que ce n'est pas ça. Est-ce son aura? Sa voix? Son ton? J'ai l'impression d'aimer lorsque son ton devient dur ou brusque, c'est absurde! Tout ça parce qu'il m'a donné un orgasme?! C'est un peu faible comme raison...

Sa main est toujours sur le creux de mes reins et nos corps pratiquement collés. La manière dont il me regarde me donne envie à la fois de disparaître et de lui rouler la plus grosse pelle de ma vie.
Il saisit entre ses doigts le contrat que je tiens toujours contre les seins et laisse tomber sur la table basse.

-Tu n'as pas besoin de ça maintenant.

Pourquoi ai-je atrocement envie de le tutoyer? Pour ne rien dire d'intéressant. Simplement pour désobéir.
Les fesses bleues? Bleues comment? Il ne me ferait quand même pas trop mal si? Au pire... qu'est ce que je risque? Il ne va pas me tuer...

-Tu... tu comptes me fixer comme ça pour l'éternité?

Il dresse un sourcil amusé:

-« Tu »?

J'hausse les épaules:

-Oui. « Tu ».
-Je vois. Tu tiens immédiatement à tester les limites? C'est mignon...

Je suis vexée. Je ne suis pas une enfant, je ne « teste pas les limites », et je ne fais rien de mignon! Son arrogance est vraiment insupportable.
Je veux m'écarter de lui mais il me rattrape aussitôt par le poignet et vient reposer sa main au creux de mes reins comme elle l'était.

-Et bien quoi Séraphine? Tu boudes? Tu ne t'attendais pas à cette réaction? Tu aurais préféré que je te mette sur mes genoux et relève ta robe pour te donner la fessée?

Mes joues s'enflamment plus que jamais. Comment a-t-il pu lire en moi cette idée qui m'a traversée?
Je suis vexée, mais également honteuse maintenant. Je tente une nouvelle fois de le faire lacher et comme il me tient toujours je détourne le regard, pour ne pas qu'il voit la honte dans mes yeux.

-Pour une petite brat, tu perds facilement tout courage dis-donc.

Cette fois je tourne brusquement le visage vers lui pour le foudroyer du regard. Je n'ai aucune idée de ce que signifie le terme « brat » mais je vais lui faire bouffer.

Je me mets à me débattre, mais plus pour le frapper que pour m'échapper. La manière dont cela semble l'amuser me fait encore plus sortir de mes gongs et je tente de lui donner un coup de pied.
Je sais qu'au fond quelque chose en moi n'a pas envie de gagner cette bataille, bien au contraire, mais ma fierté me hurle de lui défoncer sa tronche.
Finalement, au bout de quelques secondes où j'ai l'impression de me battre contre le vent tandis qu'il s'amuse du spectacle, il saisit mon deuxième poignet, les mets dans une seule de ses mains et attrape mes cheveux de sa main libre avant de murmurer à mon oreille:

-Mais si tu tiens tellement à être remise à ta place ainsi, alors je vais immédiatement exhausser ton souhait.