STARLESS - privée d'étoiles

CHAP 11: Adieu

- June : Et maintenant qu'on est là dehors, on fait quoi ? On est à la vue de tous, si cette lettre est parvenue à ton appartement, c'est que la personne qui l'a déposé n'est pas loin, réfléchi deux secondes Edward !

- Edward : Je vais louer un jet-privée, on s'envole pour l'Italie.

- June : Non, Non, Non. Il faut que je dise au revoir à ma famille, je m'en voudrais s'il m'arrive quelque chose et que je n'ai pas pu dire au revoir. Je ne veux pas reproduire le même schéma que mes parents...

- Edward : Alors un seul jour, 24 heures, pas une de plus.

- June : Pas une de plus, promis.

Je sais qu'il accepte ça à contre cœur, mais l'idée de partir sans savoir si je vais revenir me terrorise.

J'ai quitté cette ville avec des bagages plus lourds qu'à mon aller, le poids de ses péripéties encombraient mes valises comme mes pensées. Le vol s'est bien passé, Edward est resté éveillé tout le long pour surveiller toute personne louche qui tenterait de nous approcher. Moi, j'ai passé mon temps à dormir, quelle nulle, j'ai l'impression d'être inutile. Je suis bonne qu'à me lamenter sur mon sort, après, je pense que c'est bonne chose, après tout, on veut ma tête et celle de l'homme que j'aime alors continuons les lamentations. J'ai beaucoup rêvé, si l'on peut qualifier ça de rêve. Je me voyais moi au bras d'Edward, l'homme de ma vie, sur une plage, heureuse et épanouie. Je vivais la vie que je n'aurais pas. Les larmes m'en coulaient sur les joues et je sentais la chaleur des grandes mains d'Edward qui épongeaient chacune de mes larmes.
J'ai continué ma sieste jusqu'au moment où nous avons atterri, me savoir sur le sol canadien réchauffait mon cœur, enfin chez moi.
Mais être chez moi me rappelle une seule chose, je dois faire mes adieux. Comment le dire, par qui commencer, ma grand-mère, Ash, Jad que j'ai abandonné du jour au lendemain, que faire. Mon cerveau est en surchauffe, il y a tellement de choses auxquelles je dois penser et auxquelles je n'aurais jamais imaginé expérimenter dans ma pauvre vie, et même dans mes rêves les plus fous. Je vis dans un rêve. Je n'ai prévenu personne de mon retour, même pas Ash, j'ai envie de faire un effet de surprise. À la différence de Paris, ici, personne n'est venue nous chercher en voiture, Edward veut vraiment minimiser l'attention à notre regard. Depuis que nous sommes sur terre ferme, il ne fait que scruter chacun des visages, moi-même, je le fais par mimétisme, mais je n'en vois pas l'intérêt.
Arrivé à l'aéroport, nous avons jeté nos téléphones, j'ai gardé ma e-SIM pour pouvoir contacter ma grand-mère et Edward nous a acheté de vieux téléphones histoire que l'on ne se fasse pas tracer. C'est assez étrange comme sentiment, j'ai l'impression d'avoir un glauque sous la tempe, chaque instant, chaque minute, chaque seconde est plus courte que la précédente. J'ai l'impression de répéter la même chose tous les jours, mais les larmes me montent encore une fois aux yeux, nous avons marché plus d'une heure pour atteindre la porte de mon bâtiment. Je sais que c'est la dernière fois que j'y mettrai un pied et cela rend la chose encore plus compliquée. Edward m'a laissé monter seule pour remballer mes affaires, j'en ai besoins, pouvoir dire au revoir seule à mon appartement. Chacune de ses marches me rapprochait un peu plus de ce que, j'aurais aimé éviter toute ma vie, disparaître à tout jamais. Cette fois, en ouvrant ma porte, j'ai bien regardé au sol, je préfère éviter de tomber une deuxième, mais une fois mes yeux levés, cette surprise m'assomma et me fit tomber par terre. Jad était là.
Je ne sais pas comment il a réussi à s'introduire dans mon appartement, ni depuis combien de temps, il est là, mais je sais que d'après son regard, il n'est pas très heureux de me retrouver.

- June : Que fais-tu là ?

- Jad : tu n'es pas contente de me retrouver ? Moi l'homme de ta vie ? Tu m'as laissé longtemps ici, tu es parti sans fermer la porte, quelle belle erreur...