STARLESS - privée d'étoiles

CHAP 18: Qu'une question de volonté

Toutes ses lettres de maman disaient donc bien vraies... Quelqu'un leur en a toujours voulu, et il se trouve face à moi.

***

"Mais qui êtes-vous ?" Cette phrase résonne encore dans ma tête, la peur a dû être totale sur mon visage ce qui ne me laissa pas le temps d'inventer le mensonge de la décennie afin de ne pas se faire remarquer. Manque de bol, on dit qu'on lit en moi comme dans un livre ouvert. Mais la peur était aussi fortement présente pour Edward, la pression qu'il exerçait sur ma main en disait long sur son état.

- Edward : Nous avons une conférence avec le patron, articula-t-il plein d'éloquence.
Surprenant, malgré son stress, il ne perd pas la face.

- Vous l'avez devant vous, et je n'attends personne, tout en me fixant intensément dans les yeux et en s'avançant vers moi, il reprit, et vous êtes d'une beauté encore plus rare, mademoiselle June.

Je ne me rappelle que de cette dernière phrase avant de voir le corps d'Edward s'écrouler au sol et de ressentir une forte douleur à l'arrière de mon crâne.
Trou noir.

J'ai rouvert les yeux sur cet homme, le même qui se trouvait face à moi plus tôt.

- Vous êtes bien réveillé, votre camarade met beaucoup plus de temps... Dommage

Edward, où est Edward ? Prisés de panique, mes yeux scrutèrent les quatre coins de la pièce, mais rien ne valait à me fatiguer, car il n'était pas là. Je ne reconnais pas l'endroit, il ne ressemble pas à ces longs couloirs sombres que nous avons arpenté ni à rien que je n'ai pu voir à l'entrée. Cette pièce brille par sa luminosité et sa modernité, cet homme fait un peu tâche face à son bureau. Et par cette douleur intense à mes poignets, je pense bien qu'il m'a attaché à la chaise. Impossible de m'enfuir.

- Vous avez fini votre analyse ?

- June : Et vous, vous avez fini de me poser vos questions ?
Bien jouée June.

S'en est ensuivi un long blanc, j'ai l'impression de connaître cet homme, mais sa façon de me parler me fait croire que non. Pourquoi me vouvoierait-il si l'on se connaissait ?
Les temps se faisaient longs sans avoir de nouvelles d'Edward, et cet homme avait miraculeusement arrêté de me questionner. On était juste deux dans cette pièce sourde en bruit, mais forte en émotion.

***

Le soleil se couche, mais il n'est toujours pas là, j'ai soif et faim et cet homme n'a toujours pas bougé d'un poil.

- June : Qu'attendez-vous de moi ?

- Tu te décides enfin à me parler ?

- June : Vous êtes très perspicace, et je répète ma question cette fois avec encore plus d'assurance, qu'attendez-vous de moi ?

- June, je ne pensais pas te revoir vivante, tu ressembles énormément à tes parents. On m'avait pourtant dit que tu étais sur la liste des prochaines à mourir. Mais tu es toute... pleine de vie ? Surprenant.
Je me doute bien que tu veuilles que je te divulgue mon identité, mais non. Une prochaine fois peut-être ?
Eh bien, tu ne le sauras pas pour l'instant, j'attends le retour de ton copain.