Le Clan du Loup - Tome 2 : Le Croc du Loup

Chapitre 19

Dans une ruelle, non loin du quartier où elle habite, ils croisent le chemin d'un chat. La jeune étudiante ne peut pas s'empêcher d'aller le caresser. Son compagnon en a un sourire aux lèvres. Elle a une âme d'enfant et il trouve cela charmant. À quoi bon grandir trop vite ?

Le petit félin, repu de câlineries, il s'éloigne doucement. Tandis qu'elle revient à sa hauteur, un garçon l'arrête, se mettant sur sa route volontairement. D'où sort-il ? Ils ne l'ont pas vu arriver...

— Kaliska, il faut qu'on parle ! lance-t-il d'une voix trop autoritaire au goût de la jeune femme et du mage.

Elle a un temps d'arrêt avant d'avoir un mouvement de recul.

— Laisses-moi tranquille ! Je n'ai rien à te dire. Dégage ! lâche-t-elle, voyant rouge.

Elle veut qu'il disparaisse, tout de suite !

Duncan adresse aussitôt à l'inconnu un regard foudroyant. Qui ose ainsi toucher à sa compagne ? Au vu de l'expression qui s'affiche sur le visage de cette dernière, il comprend aussitôt de qui il peut bien s'agir et cela ne lui plait guère.

Pas vraiment grand de taille, le cheveu très court et d'un brun très clair, et un peu d'embonpoint, l'étudiant n'est autre que Wilber. Quelle n'est pas la colère du magicien de le voir si près de Kaliska ! Comment ose-t-il ?!

Le jeune homme grassouillet aux cheveux légèrement bouclés empêche la demoiselle de passer son chemin. Il veut lui chercher querelles mais Duncan ne l'entend pas de cette oreille. Il va lui faire regretter d'avoir croisé sa route ce jour-là.

Il vient à la hauteur des anciens amants, prenant Kaliska contre lui pour bien signifier qu'elle est à lui et qu'il ne laissera pas l'autre la toucher. Ce n'est pas vraiment un geste de possession, mais plus de protection et elle le sait immédiatement.

Cachés derrière une paire de lunettes à l'épaisse monture, les yeux de Wilber se posent sur lui, outré. Mais le sorcier n'en a cure. Il sait à qui il a affaire.

— Ne la touche pas ! grogne le petit gros, comme une menace.

Duncan lui aurait bien fait ravaler ses paroles mais il tente de garder son calme.

Ils se défient du regard l'espace d'un instant. Une éternité pour la jeune femme qui se serre dans l'étreinte de son compagnon. Si seulement elle pouvait faire disparaître ce binoclard imbécile d'un geste !

Le mage est des plus calmes. Il sait que s'emporter ne servira à rien. La situation n'a pas besoin de s'envenimer. Il lui suffit de défendre l'étudiante pour que Wilber ne puisse plus poser la main sur elle à nouveau.

Cependant, l'autre semble vouloir lui chercher des noises. Grand bien lui fasse, si c'est ce qu'il cherche : il va être servi.

— De quel droit viens-tu importuner Kaliska ? lance le jeune homme aux longs cheveux noirs. N'as-tu pas compris qu'elle ne voulait plus te voir ?

— Ce n'est pas à toi de me dire ce qu'elle veut ! Je sais ce qui est bien pour elle, alors laisse-nous.

— Hors de question ! Tu ne lui feras plus jamais de mal !

— Comment peux-tu insinuer que je lui fais du mal ?! crache Wilber, offensé. Un inconnu n'a pas à s'immiscer dans notre relation ! Barre-toi !

— C'est toi qui ne devrais pas t'immiscer dans notre histoire. Tu ferais mieux de déguerpir avant que je ne te fasse regretter tes actes et tes paroles.

— Parce que tu me menace maintenant ?! Et à qui ai-je l'honneur ?

— Ça ne te regarde pas. Tu n'as pas à connaître mon identité. Je connais la tienne et ça me suffit amplement.