Chapitre vingt-neuf : Mila

295 26 6
                                    

- Heidelberg ?

    Je grogne, me tourne dans le lit mais rapidement ses mains m'attrapent et me rapprochent de lui. Mon corps contre le sien, je peux sentir sa chaleur. Les fenêtres sont ouvertes, dehors il fait beau. Trop beau. Je rabats la couette sur mon visage pour profiter de ces derniers instants, rester encore un peu dans le flou, endormie.

    La seconde suivante, la couette vole à nos pieds, Henders est au-dessus de moi. Je garde les yeux fermés mais je le sens se rapprocher. Je souris. Il m'embrasse sur la bouche puis le long de la mâchoire.

- Debout, j'ai faim.


    Je souris davantage en prenant un air enjôleur.

- Mange-moi.

- C'est dans mes projets.


    Sa bouche descend encore, le long de mon cou, de ma clavicule gauche, vers ma poitrine, entre mes seins. Je me cambre. Je souris. Mes mains passent dans ses cheveux.

- Ça t'arrive de porter des chemises de nuit ? Genre, le truc sexy en dentelle ?

- Mes vieux tee-shirt avec mes shorts ne te plaisent pas ?

- Si, je peux les arracher sans scrupule.


    Je souris. Ses mains parcourent mon corps. Sa bouche remonte doucement.

- Vous allez jouer ?


    Je me fige. Henders se fige. Depuis quand elle est là ? J'entends quelqu'un glousser derrière la petite voix fluette de Camille. Henders grogne, m'abandonne et se lève alors que je regarde Camille et fusille Eryne du regard.

- On allait jouer, oui. Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre, mini-pousse ?

- Ne m'appelle pas comme ça. C'est Ashley qui m'appellait comme ça.

- Très bien. Alors qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ?


    Elle regarde le sol avec une attention particulière. Henders passe le bas de la porte et disparaît dans le couloir mais Eryne prend rapidement le relais. Elle attrape Camille et s'allonge dans le lit.

- On vient discuter entre filles.


    Ok... Je ne suis pas vraiment une adepte de ces pratiques depuis neuf ans mais pourquoi pas. Je sais que Eryne et Ashley le faisaient souvent.

    Camille s'assoit entre nous et se met à caresser le ventre de Eryne pendant que je m'allonge à côté d'elle. Je souris. La vie est un véritable bonheur.

- Peter souriait ce matin. Je ne sais pas ce que tu as fait mais c'est la première fois qu'il se lève du bon pied depuis six mois.

- Ça ne me donne même pas envie de sortir de ma chambre.


    Elle regarde le plafond, son sourire s'estompe. Je ne sais pas si j'ai vraiment envie de savoir à quoi elle pense alors je demande :

- Tu as des nouvelles de Maya ?

- Elle va mal, travaille sans s'arrêter et vit sans lendemain. Elle nous évite comme la peste aussi. Tu devrais aller la voir. Tu la connais mieux que nous et tu sauras l'aider.


    Je pourrais. Je devrais mais je n'en ai pas envie. Je ne crois pas que je suis encore prête à lui pardonner d'avoir couché avec Joanne pendant que j'espérais quelque chose avec lui. Joanne Jones est un électron libre. Avec du recul, je me rends compte qu'on aurait jamais pu être quelque chose mais je comptais sur lui, j'avais confiance en lui et Maya savait ce que je ressentais. Je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça et je n'ai pas envie de le savoir. Pas maintenant.

[L.3] LOVE & POETRYWhere stories live. Discover now