Chapitre trente-trois : Mila

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Ici au moins la pollution ne fait pas partie du paysage et l'odeur est beaucoup plus agréable que les pots d'échappement des voitures. Ici, les gens n'ont pas de SUV mais... putain, quand j'entends le moteur vrombir dans notre allée chaque jour depuis un mois, je me demande si je ne suis pas au paradis. Henders a eu l'idée de génie de claquer nos économies dans une villa à quelques kilomètres de celle de Peter et dans des voitures de sport. Sans compter qu'il a eu le culot de demander à Nate une augmentation de salaire alors que l'on occupe principalement nos journées à se prélasser au bord de la piscine ou à s'envoyer en l'air.

    Je n'ai jamais été aussi heureuse que depuis qu'on est partis après notre petite session sur le toit du restaurant. On a fini au fond d'un lit avec une crève d'enfer et... Le pire c'est que chaque jour on avait le droit à la visite des Jones pour nous charier. Ceux-là, je ne les oublie pas. D'un autre côté Eryne m'appelle en continue car elle est sur le point d'accoucher.

    Tiens, en parlant du loup. Mon portable sonne pour la troisième fois de la journée alors qu'il n'est que quinze heures. Henders arrive au loin dans un tee-shirt blanc et un jean noir. Je sais déjà ce qu'il va faire et l'envie de répondre à Eryne m'attire de moins en moins. Il monte sur la terrasse en bois après avoir contourné la maison. Il me regarde droit dans les yeux, son sourire enjôleur sur le visage et il sait que je sais qu'il va le faire mais il continue d'en jouer.

- Eryne t'appelle, tu es au courant Heidi ?

- Arrête de m'appeler Heidi !

- Non, c'est trop mignon.

- Elle est suisse ! On en a déjà parlé.

- Excuse-moi. Madame possède un restaurant en Suisse, une nationalité allemande, française et espagnole et tu viens m'emmerder sur un détail.

- Heidi est une enfant qui vit dans les montagnes.

Je vais le pousser dans la piscine s'il continue. Heidi ! Je ne suis pas Heidi !

- Continue et tu vas devoir te branler pour te soulager !

- Tu es sûre ? Même si je fais ça ?

    Et voilà... C'est foutu. Il passe son tee-shirt par-dessus sa tête de manière plus que provocante. Il me le jette dessus avant de se tourner et d'enlever son jean dans une danse... presque, je dis bien presque sensuelle, parce que Henders est un piètre danseur. Mais putain ! Ce cul !

    Il se retourne à nouveau et me détaille ouvertement de haut en bas ou plutôt de gauche à droite vue ma position.

- Tu sais, j'aime bien te voir en maillot de bain.

- Ah bon ? Tu ne me préfères pas à poil ?

- A poil et quand tu jouis en hurlant mon nom.

    Je lui relance son tee-shirt à la tête mais il l'esquive facilement. Il finit en caleçon devant moi et je dois user de toute ma concentration pour ne pas me jeter sur lui.

    Le téléphone vibre à nouveau. Eryne est clairement en train de me harceler.

- Tu devrais répondre avant qu'elle ne crache du feu à travers l'atlantique.

- Henders !

- Quoi ? Avoue que depuis qu'elle est enceinte, elle s'est transformée en dragon.

    Bon, ok, j'ai dû répondre à ses appels au milieu de la nuit pour la rassurer parce qu'elle s'inquiète si le bébé donne trop de coups de pieds ou qu'elle ne le sent plus en donner. Elle me pose tellement de questions que j'aurai pu devenir sage-femme. J'ai le droit à tous les détails de ses rendez-vous, des médicaments qu'elle prend et... de sa relation avec Nate. Ca, je m'en passerai bien.

[L.3] LOVE & POETRYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant