BROKEN

20.

Rosa

Je ne sais pas ce qu'il m'était arrivé tout à l'heure.
Ce n'est pas la première fois qu'il me provoque avec ses petites piques, cette fois-ci j'avais besoin de savoir s'il allait me rejeter ou pas, j'avais besoin de satisfaire mon propre égo et lui montrer qu'il n'a aucun pouvoir sur moi.

Quand j'étais à califourchon sur lui il ne m'a jamais touché, il n'a fait que continuer le jeu qu'on a commencé mais sans réellement franchir les limites.

En quelque sorte il n'a fait que confirmer les propos qu'il m'avait sortis la première fois qu'on s'était rencontrés, que je le dégoûte. Il me l'a répété à plusieurs reprises.

Le fait de savoir que je le dégoûte ça me rassure, ça m'a toujours soulagé le fait qu'il ne me toucherait jamais sans mon autorisation malgré le fait qu'il me déteste.

Pourtant il t'a laissé le toucher

Parce qu'il savait que je serai tombée , il n'avait pas le choix.

Ses mains étaient en dessous de mes cuisses, il ne les avait pas bougées de leur place ou quoique ce soit.
Son regard me détaillait en faisant brûler chaque partie de mon épiderme.
Il était à sa place, à m'observer, sans rien faire de plus. Pourtant les paroles qu'il sortait de sa bouche étaient plus que de la provocation.

« Sens-toi libre d'utiliser tes lèvres pour me faire taire »

C'était la première phrase qu'il a dite alors que la tension n'était pas présente.
Je ne connais pas le motif pour lequel il l'a dit, mais ça a été évoqué d'une manière tellement naturelle qu'au moment où je l'ai entendu j'étais surprise.

« Tu penses à quoi DeRossi »

« Tu ne vas pas apprécier ma pensée »

« Qu'est-ce que t'en sais »

« Je pensais à tes lèvres »

« Elles ont quoi? Elles te dérangent aussi? »

« Je me demande quel goût elles ont »

Si j'étais naïve j'aurais cru à ses mots. Tous les deux on sait qu'il ne le pense pas réellement.

On n'a pas besoin de le confirmer, on le sait et c'est tout.

Ça fait longtemps que je n'ai pas ressenti ce mélange d'émotions suite à ce qu'il requiert de ma part et en quoi consiste mon aide.

Il me demande de trahir ma propre famille.

Les émotions passent de la haine à la colère, de la colère à la culpabilité et pour terminer à la déception.

Je me déçois.
Je me déteste.
Je culpabilise.

Je ne peux pas leur faire ça, même après ce que DeRossi m'a dit par rapport à notre mariage. Mon père a prévu que j'allais m'opposer et Elena le savait...ma mère également.

Je ne crois pas à ses affirmations. Il me dit ça surement dans le but de me manipuler et pour que je puisse collaborer avec lui.

Il dit la vérité et tu le sais

Non.

Tu mens qu'à toi même, au fond tu sais qu'il a raison.

J'essaye d'ignorer ce que la voix me dit quand les paroles de DeRossi me parviennent à nouveau

« Ils n'ont en rien à foutre de toi, ta mère, ton père ta putain de sœur qui t'as ignoré depuis qu'on s'est marié »