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Ce chapitre fait mention d'auto-mutilations, de scarification. Si vous n'êtes pas à l'aise, vous pouvez passer ce chapitre.
Je ne sais pas si je dois vous prévenir à chaque fois étant donné que j'ai déjà établi dans l'avant-propos et disclaimer que cette fanfiction allait aborder ce sujet, mais en finissant d'écrire ce chapitre j'ai ressenti le besoin de poser un message pour vous avertir. Ceci n'est pas un jeu ni une mode et si vous êtes sujet à ce genre de gestes, parlez-en.
Si vous êtes scolarisés, cpe ou infirmière
Sinon, un médecin généraliste

Une dernière chose : ce n'est pas une honte de reconnaître avoir besoin d'aide et d'en chercher.
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Quatre jours.

Ça faisait quatre jours que son correspondant ne lui répondait plus. Elle avait essayer de lui envoyer des messages, mais elle savait qu'ils n'étaient même pas lus. L'inquiétude est forte dans les entrailles de Hana.

Est-ce qu'il lui est arrivé quelque chose? Un accident? Une mauvaise rencontre?

Peut-être qu'il a perdu son chargeur et que son téléphone n'a plus de batterie?

Ou plus probablement qu'il a quitté le pays pendant un temps et qu'il a éteint son téléphone... Est-ce qu'ils sont assez proche pour se dire quand ils quittent le pays ou est-ce que ça aussi ça fait parti de leurs clauses tacites de non-dévoilement d'informations trop personnelles?

En y réfléchissant, Hana pense qu'elle lui aurait dit si elle était partie en voyage en dehors du pays et elle se doute qu'il l'aurait fait aussi. Du moins elle en est persuadé et même s'il ne l'avait pas fait, il lui aurait indiqué une période sur laquelle il ne pourrait pas répondre aux messages. C'est certain.

Hana envisage des milliers d'autres scénarios dans sa petite tête. Du fait que son colocataire maladroit ai fait tomber son téléphone dans les toilettes jusqu'à l'enlèvement extraterrestre, les plus grands producteurs de cinéma pourraient largement avoir de quoi s'inspirer avec toutes les pensées qui lui traversent l'esprit.

Puis une idée vient se fixer devant toutes les autres.

Peut-être que simplement, il en a marre d'elle. Marre de devoir l'attendre pour jouer, marre de l'entendre se plaindre de son manager de manière casiment quotidienne, marre de converser avec une fille qu'il ne connaît pas.

Alors que des milliers d'autres pensées négatives commencent à deferler dans son cerveau, elle se sent soudainement comme anesthésiée. Elle ne ressent plus rien et la panique comme les doutes s'envolent de sa tête. Son esprit est complètement engourdi. C'est ainsi que fonctionne son mécanisme d'autodéfense quand elle se retrouve seule face à elle même.

Lentement, elle se lève de son canapé. Ne plus rien ressentir, au fond ça ne lui plaît pas et elle sait quel est le déclencheur qui la fera complètement sortir de sa transe : la douleur. Ses pas la guide dans sa salle de bain. Là, au fond du tiroir le plus bas de la salle d'eau l'attend un petit morceau de miroir brisé. Elle le possède depuis longtemps, des années même.

Sa main se met en action. Elle ne sent pas la première entaille, tout comme elle ne sent pas le sang couler. En baissant ses yeux, elle se rend compte que l'entaille est loin d'être assez profonde. Il y a une légère plaie non loin du creux de son coude, mais les deux petites gouttes de sang qui s'y forment vont juste servir à cicatriser la blessures. Elle relève les yeux vers son reflet avant de réitérer son geste, juste en dessous de la première plaie. Cette fois-ci elle ressent un léger picotement, ainsi que pour les deux plaies suivantes. La cinquième fois que le miroir brisé rentre en contact avec sa peau pour la meurtrir, une larme vient perler au coin de ses yeux en même temps que son cerveau reçoit le signal de la douleur. Elle sent également un sillon de liquide couler le long de sa peau, chatouiller son poignet et finir par s'écraser au sol en gouttant depuis son auriculaire.

Alors que la larme, comme le sang, s'échappe le long de sa peau, Hana reprend conscience de ce qu'elle est en train de faire. Et elle se déteste pour ça. Elle se déteste pour être retombée dans cet état, elle se déteste pour avoir céder à la facilité, elle se déteste elle, tout simplement. Mais au milieu de toute cette haine envers elle même, elle ne peut s'empêcher d'avoir cette fascination morbide pour ce liquide vital qui sort de son corps. D'un rouge profond, le sang serpente le long de ses veines. Pas du bon côté de la veine, mais le sillon trace parfaitement la ligne qu'il doit normalement suivre.

Sans un mot (et à qui aurait-elle pu parler de toute façon?), Hana désinfecte ses plaies avec le spray presque vide qu'elle garde dans ses placards juste pour les tristes occasions comme celle-ci. Elle appose pansements et bandages pour ne pas que son crime ne soit visible ni par elle ni par une autre personne et comme d'habitude, si quelqu'un lui demande ce qu'il s'est passé, elle répondra simplement qu'elle s'est brûlée avec son café ou alors avec de l'huile bouillante en essayant de faire frire quelque chose. Avec les années de pratique, Hana est devenue très forte pour trouver ce genre d'excuse.

Le bandage mis en place, elle aperçoit une goutte de sang visible comme un néon dans la nuit sur son beau pantalon blanc. Elle se jette un nouveau regard furieux à travers le miroir. Elle aimait bien ce pantalon blanc, ceintrant ses cuisses de manière flatteuse et ample aux mollets. Il est un des rare pantalon avec lequel elle se sent parfaitement à l'aise, peu importe son activité. Si la tâche ne part pas, elle devra jeter le vêtement.

Cinq minutes plus tard, le bas est dans la machine à laver pour tenter d'être sauvé et la pièce d'eau est nettoyée de toutes trace de crime. Hana s'installe devant la télévision en montant le volume assez fort pour tenter d'oublier le picotements désagréable que lui envoie son bras, lui rappelant ce qu'elle appelle être un moment de faiblesse. Elle n'essaie pas de réfléchir aux raisons qui l'ont poussé à faire ça, au fond elle sait bien qu'elle n'a aucune excuses à se donner. Son cerveau lui a juste soufflé un jour que c'était la seule chose à faire quand elle se sentait vide et engourdie de toutes émotions et de toutes sensations. Au moins de cette façon là, elle ressentait de la douleur. Ressentir de la douleur signifiait qu'elle vivait, qu'elle pouvait sentir quelque chose, qu'elle pouvait être autre chose que cette coquille vide et sans âme.

Late Text [K.SJ]Where stories live. Discover now