Chapitre 13

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 Le trajet retour s'était fait dans une ambiance plus froide qu'une porte de frigo. Seuls le bruit du clignotant, du moteur et des « tu m'as vraiment pris pour une quiche » avaient brisé le silence.

Alors que Virginie se gare dans l'allée de leur jardin, Gigi découvre le message de Doryan. Elle ouvre son application.

Doryan :

Gigi, On n'a pas trop eu l'occaz de parler mais c'était sympa quand même. Dis, tu pourrais me donner le tél de Lavande ?

Gigi soupire en répondant instantanément.

Gigi:

Elle n'en a pas. Sorry.

Doryan:

Comme dirait mon père :LOL

Gigi:

C'est pas une blague.

Doryan:

Bah... elle n'a pourtant pas l'air de venir d'une famille de mormons...

Gigi:

Laisse-les tranquilles, les pauvres.

Elle doit se racheter un téléphone, c'est tout !

Doryan:

Ok.

A lundi

xoxo

Elle verrouille son téléphone, son profil déçu n'est alors plus éclairé par la lueur de l'écran. Virginie peine à contenir son agacement.

– Ah, parlons-en de ton téléphone ! Je devrais te le confisquer cette semaine pour te faire comprendre que tu ne dois plus me mentir ! Et la confiance, hein ? Désolée, Lavande, je ne t'en veux pas à toi, tu n'y es pour rien si Gigi t'as entraîné là-dedans. Et d'ailleurs, je croyais que tu ne devais plus toucher à ça depuis ta détox. J'ai l'impression que tu retombes dans tes travers, non ?

Gigi ronge son frein, préfère ne rien répondre, espérant que sa mère se calme un peu. Elle grommelle toujours alors qu'elle cherche les clés de la maison dans son sac, à grands coups de bruits de fatras.

– Oh, puis on y voit comme dans la bouche d'un édenté ! Lumière !

– Je croyais que je ne devais plus utiliser mon portable.

Virginie laisse tomber ses clés sur le paillasson « Welcome ».

– Tu veux vraiment jouer à ça ? Là, maintenant ? Alors que tu m'as menti éhontément, sans complexe ?

Lavande ramasse les clés et ouvre la porte.

– Ouah, t'es comme les chats, tu vois dans le noir !

Elle ouvre la porte et allume le lustre de l'entrée. Gigi monte en trombe les escaliers.

– Je n'ai pas terminé, Gigi ! Tu reviens s'il te plaît !

– On est fatiguées !

– Et moi alors ? Tu crois pas que je suis épuisée aussi ? J'étais morte d'inquiétude quand les parents de Zina m'ont dit que...

Gigi claque la porte de sa chambre. Virginie inspire un bon coup, ferme la porte d'entrée, dépose ses clés et son manteau. Lavande a suivi Gigi jusque dans sa chambre. Virginie hésite, puis monte finalement à l'étage.

– Lavande, peux-tu nous laisser un instant, s'il te plaît ? Je voudrais parler à ma fille.

Gigi, prostrée sur son lit, n'offre que son dos à la vue de sa mère.

Démente NarcisseWhere stories live. Discover now