Vengeance à double face

Chapitre 18

Ces derniers jours étaient pires que des racines carrées imaginaires pour Anna. Elle était dans une impasse totale, sans la moindre piste pour trouver la cachette de Joaquín. Et pour couronner le tout, elle devait faire face à l'arrogance de Guzmán et à ses insultes constantes. Guzmán était tellement arrogant qu'il pensait que les étoiles tournaient autour de lui. Il se comportait comme un roi, attendant que tout le monde le vénère et le respecte, mais en réalité, il était plus ennuyeux qu'un manuel d'utilisation d'un grille-pain. À chaque fois que notre détective entendait sa voix, elle avait l'impression d'être coincée dans un ascenseur en panne avec un ventriloque ivre et bavard. Les employés de Guzmán, eux, n'étaient pas mieux lotis. Ils devaient supporter son humeur machiavélique, comme s'ils étaient dans une arène de gladiateurs en train de combattre pour leur survie.

— Vera, sais-tu si mademoiselle Lucia a besoin de mes services aujourd'hui ? demanda Anna alors qu'elle l'aidait en cuisine.
— Tu n'es pas au courant ? répliqua Vera.
Anna la regarda suspicieuse, attendant qu'elle lui explique de quoi elle devrait être mise au courant.
—Mademoiselle Lucia est partie avec son frère pour acheter du bétail. Il paraît qu'ils ont réussi une belle affaire. Quand ils reviendront après demain, le patron fera sonner sa corne pour annoncer la bonne nouvelle à tout le village.
— Après Demain ? s'étonna Anna.
—Oui, ils ne reviendront qu'après demain. Je suis étonnée qu'ils ne t'aient pas emmenée avec eux, étant donné que tu es la garde du corps de Mademoiselle, dit Vera en haussant les épaules.
— Jamais je n'aurais accepté d'y aller avec ce seigneur gouverneur , il est une brute et sa simple présence est un fardeau pour moi. Je préfère me battre avec une armée entière plutôt que de passer du temps avec ce seigneur gouverneur. Au moins, les ennemis ont des règles. Oui mieux vaut mourir en combattant vaillamment que de mourir d'ennui en compagnie de cet homme Marmonna Anna à voix basse
—Qu'est-ce que tu chuchotes comme ça ?Disait Vera en riant légèrement.
— Non non rien , je disais que la maison sera plus calme que d'habitude.
Vera souri légèrement
—Dit Vera je suis un peu curieuse, cette question me trotte l'esprit, c'est normal qu'il n'y ait absolument aucune photo du patron , il préfère les arts contemporains à ce que j'ai pu remarquer.  Il est en cavale ou quoi?
—Je me suis également posé la question, mais Lucia m'a expliqué qu'il n'aime tout simplement pas être pris en photo. Il est assez réservé en ce qui concerne sa vie privée. Il ne fait confiance à pratiquement personne, pour ne pas dire personne. Ses seules personnes de confiance sont Rango et Pachita, expliqua-t-elle.
— Pachita ? répéta Anna, visiblement confuse.
— Oui, Pachita travaillait ici depuis que le patron était bébé. Elle l'a élevé comme son fils et le connaît mieux que quiconque, poursuivit-elle.
—Elle est où maintenant Pachita ? Je veux dire ..
—Lorsqu'elle était gouvernante, elle avait pour rôle de remplacer les parents du patron en leur absence. Toutefois, en vieillissant, certaines tâches liées à sa fonction n'étaient plus adaptées à ses capacités physiques. c'est pourquoi elle a préféré prendre sa retraite il y'a quelque mois . Elle avait des compétences culinaires inégalables, ses plats étaient délicieux et uniques. De plus, elle prenait soin de la maison de manière remarquable. Sa présence était appréciée par tout le monde. D'ailleurs, je dois avouer que je suis incapable de la remplacer dans ses fonctions de gouvernante. Il est vraiment difficile de gérer la maison tout en étant l'assistante de Monsieur Guzmán.
—Elle vit ici à Acapulco?
— Elle s'est installé à.. Avant même que Vera puisse finir sa phrase sur l'endroit où elle s'était installée, Rango l'interrompt en lui demandant de remettre des dossiers importants au bureau du patron, puis s'en va.

Sachant qu'elle était vraiment occupée en cuisine et n'avait pas le temps de s'occuper de cette tâche, Vera se tourna vers Anna et lui confia les dossiers à remettre au bureau du patron.

Anna accepta sachant que c'était le meilleur moment pour pénétrer le bureau car le maître n'était pas là . C'était donc le moment idéal pour fouiller son bureau de fond en comble. Elle vérifia que personne ne la surveillait et entra dans le bureau, refermant la porte derrière elle. Elle chercha des documents et des fichiers importants, ouvrit des tiroirs et des armoires, et examina même les photos sur les étagères. Elle photographia tout ce qui semblait important , y compris les documents contenant la signature du patron, même si elle ne savait pas de quoi il s'agissait. Elle se sentait à la fois nerveuse et excitée en fouillant ce bureau sachant qu'elle était en train de prendre un risque énorme. Elle ne savait pas si ces papiers pourraient l'aider à l'avenir mais elle avait l'intuition que cela pourrait être très utile. Alors, elle a fouillé de plus en plus profondément. Au bout d'un moment, elle tomba sur un petit carnet  qui attira son attention . Elle l'ouvrit et vit qu'il contenait des numéros de téléphone. Elle prit plusieurs photos des pages du carnet et se promit de les examiner plus tard pour en savoir plus.

Après avoir pris les photos des documents contenant la signature du patron et du carnet de numéros de téléphone, Anna rangea tout avec soin et sortit discrètement du bureau. Tout de suite après , elle se dirigea à ses appartements pour examiner les informations qu'elle avait récupérées. En rentrant dans ses appartements, elle s'installa à son bureau et sortit son ordinateur. Elle transféra les photos des documents qu'elle avait prises sur son ordinateur et commença à les examiner attentivement.

Pendant des heures, Anna passa en revue les documents, examinant chaque mot et chaque phrase à la loupe. Elle cherchait des indices, des noms, des dates, tout ce qui pourrait l'aider à comprendre ce qui se passait réellement dans la vie de cet homme. Elle était déterminée à découvrir la vérité, même si cela signifiait passer des nuits blanches devant son ordinateur.

Bingo