Chapitre 3

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—Garde le Léna . Garde ton enfant , je ne sais pas ce que tu as pu subir mais ça serait une erreur de rejeter ton enfant .

Isabelle la compagne de cellule de Léna la persuadait de garder son enfant mais Léna savait qu'elle ne pourrait pas .

—Ça suffit, Isabelle ! Cria Léna. Tu n'as aucune idée de ce qui m'a poussée à prendre cette décision difficile de mettre fin à cette grossesse. Alors s'il te plaît, tiens-toi en dehors de ça.

—Qu'est-ce qui peut te faire autant de mal,
Léna, pour passer ton temps à te tourmenter de cette façon ?, demanda Isabelle, sans cacher son inquiétude.

—La douleur, Isabelle. Mon âme souffre tellement. Je ne peux pas permettre à cet enfant de naître dans un monde rempli de personnes insensibles, c'est impossible, murmura Léna, en luttant pour retenir ses larmes.

—As-tu pensé à la culpabilité de l'enfant ? Il n'a rien demandé, il est innocent. Léna, tu ne peux pas tuer un petit être qui grandit en toi, implora Isabelle.

—Je n'ai pas d'autre choix.

—Si ,tu en as le choix. Si tu refuses de t'en occuper, alors confie-le à un orphelinat, insista Isabelle.

Léna ne pouvait plus écouter Isabelle, alors elle se leva et sortit de la cellule pour se réfugier sur la cour, loin des autres prisonnières, surtout Fatima, qui la suivait sans cesse comme son ombre. Elle ne savait plus quoi faire. Garder l'enfant de son agresseur ou le faire disparaître ?

—Je ne peux pas le garder, se dit-elle à elle-même.

Léna décida alors de se faire avorter. Elle se rendit à la clinique de la prison pour informer de sa décision.

—Toi ?, demanda l'infirmière, surprise de la voir.

—Je veux me faire avorter. Je ne veux pas de cet enfant, expliqua Léna.

—Je suis désolée, Léna. La prison n'a pas le droit de faire des avortements, lui annonça l'infirmière, déçue.

Découragée, Léna quitta la clinique, le cœur lourd. Elle savait que rien de bon ne viendrait de cet enfant qu'elle serait obligée de garder. Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas qu'elle s'était approchée d'un groupe de prisonnières qui se faisaient tatouer.
Fatima, la voyant, courut vers elle et la bouscula.

—Hé, tu ne peux pas faire attention, grosse truffe.

—Je suis désolée, Fatima ..

Fatima la toisa avec dédain en mastiquant sa gomme. Léna se concentra sur le groupe qui se faisait tatouer, se disant qu'elle aimerait bien en avoir un elle aussi, qui marquerait tout ce qu'elle avait vécu. Elle abandonna Fatima et se dirigea vers le groupe.

—Je veux me faire tatouer, annonça-t-elle.

L'une d'entre elles se mit à rire avant de
réaliser que Léna était sérieuse. Jusqu'à ce jour, à part avec son amie Isabelle, elle n'osait parler à aucune autre détenue.

—Et quoi donc? demanda-t-elle.

—Quoi?

—Ton modèle stupide!!

—point virgule. Je veux..

—Tais-toi et prends place, tu fais pitié à parler autant. La dame remplissait son pistolet à encre, avec un regard froid.

—Surtout, retiens tes hurlements, si tu comptes aboyer.

Elle secoua la tête, mais elle savait que la douleur causée par l'aiguille du pistolet serait infime comparée aux souffrances qu'elle avait endurées ces derniers mois. La colère qu'elle refoulait en elle dépasserait de loin la piqûre de l'aiguille sur sa peau. Pour elle, rien au monde ne pourrait être comparé à l'amertume qui habitait son âme.

Elle observait attentivement les techniques employées par la dame et les enregistrait. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait choisi d'avoir un point virgule tatoué derrière l'oreille droite. Sa vie était peut-être dure mais dans son cœur elle savait qu'un jour tout ça ne sera que souvenir.

—Hé toi, la rêveuse, tu as fini ? Qu'est-ce que je gagne maintenant ?

—Je ferai tout ce que tu voudras.

—Tu te crois au Moyen Âge ou quoi ?
Le troc n'existe plus, petite folle. Tu me payes en argent, c'est compris?

—Mais je n'ai pas d'argent, comment je vais faire ?

La dame perdit son sang-froid et se mit debout devant Léna. Elle attrapa agressivement les longs cheveux noirs de Léna et les tira violemment, sans pouvoir retenir ses larmes.

—Comment une criminelle comme toi n'a
pas d'argent?

—Je ne suis pas une criminelle, madame.murmura Léna.

Elle fut projetée au sol. Toutes les autres personnes étaient là à regarder le spectacle, comme si c'était drôle de la voir être maltraitée ainsi. La dame la rouait de coups de pied et elle, elle demandait grâce. Les coups ne suffisaient pas à la dame, qui lui susurra à l'oreille :

—Un message de mon patron : jamais deux sans trois. II te fait aussi savoir que ton cauchemar ne fait que commencer.

A ces mots effrayants, Léna ne réfléchit pas deux fois et comprit de qui ils provenaient.

Les gardiennes se ruèrent furieusement à l'extérieur dès qu'une d'entre elles découvrit la situation et chercha à intervenir. Elle fut emmenée à la clinique et prodiguée des soins.

La répétition obsessionnelle de la phrase prononcée par la vieille dame hantait l'esprit de Léna . Pourquoi cet homme ne lâchait-il pas prise et poursuivait-il sans relâche sa persécution ? N'avait-il pas déjà fait assez de mal ?

Son corps criait de souffrance, mais son âme hurlait encore plus fort. Combien de temps devrait-elle endurer ces tourments insoutenables ? Jusqu'où cela irait-il ?

Allô allô tout l'monde j'espère que vous allez bien. Alors qu'est-ce que vous en pensez de ce chapitre? N'hésitez pas à laisser un commentaire et un j'aime . Partagez l'histoire si jamais vous le souhaitez bisous !!

Vengeance à double faceWhere stories live. Discover now