Chapitre 15

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Alors que Vera guidait Anna à travers les dédales de l'immense hacienda, elle essayait de retenir mentalement chaque pièce, mais l'ampleur de la propriété rendait cette tâche pratiquement impossible. Le silence régnait dans la maison, apaisant, avec une brise différente de la sienne aux États-Unis.

Enfin, elles atteignirent la porte de la chambre de Lucia Teresa, mais malgré les coups de Vera, personne ne répondit. Elle ouvrit la porte pour découvrir une pièce vide, et vérifia même la salle de bain, mais Lucia était introuvable.

—Elle s'est encore échappée, souffla Vera, visiblement frustrée.

—Comment ça échappée ? Demanda Anna piqué par la curiosité.

—Il serait judicieux qu'on aille vérifier dans la maison.

—Je vérifie dehors.

Vera acquiesça silencieusement et se dirigea vers le couloir principal, tandis qu'Anna sortit par la porte-fenêtre donnant sur le jardin. Elle chercha partout, fouillant chaque recoin, mais Lucia était introuvable.

Finalement, elle décida de vérifier le sauna, espérant que la jeune fille s'y cachait. Mais quand elle ouvrit la porte, elle eut la surprise de découvrir quelqu'un d'autre à l'intérieur.

—Qu'est-ce que..., commença-t-elle, surprise.

Anna se sentait choquée et mal à l'aise après avoir surpris la jeune fille en train de s'adonner à des activités intimes avec son petit ami dans le sauna. Elle ne s'attendait pas à cette situation embarrassante. Elle cherchait des explications et des réponses, comme une mère protectrice s'adressant à sa fille.

—Qui es-tu ? Et qui t'a permis de pénétrer dans cette propriété ? demanda-t-elle d'une voix forte et impérieuse.

—Je suppose que tu es Lucia et l'homme avec qui tu te rabiboche est ton petit ami.. répondit-elle calmement.

Anna avait été témoin d'une scène intime et embarrassante, le jeune homme agité se précipitait pour partir. Lucia, quant à elle, reprenait contenance, terminant de recoiffer ses longs cheveux blonds. La situation était tendue, et Teresa  se trouvait face à une Anna courroucée qui la regardait avec méfiance.

—Pourquoi êtes-vous encore ici ? Demanda la demoiselle , en fixant la jeune femme. Et qui êtes-vous ? Qui vous a donné l'autorisation d'accéder à cet endroit?

—Tu dois être Lucia c'est ça ? Je suis Anna ta nouvelle garde du corps , comme ton frère te l'a sans doute expliqué.

—Je vois , pour toi ça sera Mademoiselle Lucia , et sors d'ici . Et si tu tiens à ton travail je te conseille vivement de la fermer , tu n'as rien vu. C'est clair ?

—Oui, j'ai compris. Désolée, je ne voulais pas vous déranger. Je vais sortir et vous laisser tranquille.

Elle sortit du sauna, laissant Lucia se rhabiller en vitesse et retrouver son calme. Une fois à l'extérieur, Anna prit une grande inspiration et décida de retourner vers Vera pour lui dire ce qu'elle avait vu. Elle avait besoin de clarifier la situation et d'obtenir des explications sur l'accès de cet homme à la propriété. Visiblement la scène l'avait mortifiée et perturbée, si Lucia ne voulait pas que ça se sache c'était sûrement parce qu'elle voyait ce type en cachette. Ses pensées étaient si profondes qu'elle ne remarquait pas que ses pas agités fonçaient doit sur lui. Son patron.

—Excusez-vous!

Prise par surprise, elle sursauta et leva la tête vers lui. Il la fixait et attendait encore qu'elle s'excuse mais son esprit était encore en état de choc. Quant à lui ses yeux se plongeaient dans les siens. Ils étaient d'un bleu électrique, vibrant d'une intensité . Les iris de cet homme semblaient étinceler comme des étoiles, irradiant une énergie captivante qui la laissait sans voix. Anna était subjuguée par la force de son regard, elle se sentait enveloppée d'un halo de mystère et de fascination.

Il y avait quelque chose dans ses yeux qui la faisait frissonner de manière délicieuse. Certes il portait un masque horrible qui cachait son visage mais elle pouvait sentir son pouls s'accélérer sous l'effet de son charisme magnétique. Cet homme était à la fois terrifiant et irrésistible. Elle se surprit à penser que, malgré la situation embarrassante, elle aurait voulu prolonger ce moment d'échange visuel, plonger plus profondément dans ses yeux bleus hypnotisants.

Soudain, elle réalisa qu'elle avait été impolie en le bousculant ainsi. Elle se reprit et bredouilla une excuse, rougissant de honte. Mais même en baissant les yeux, elle pouvait encore sentir son regard perçant qui la scrutait avec insistance, comme s'il cherchait à percer les secrets les plus profonds de son âme.

—Que faisiez-vous dehors ? Finît-il par dire d'une voix autoritaire.

—Je ne ..enfin elle se.. non nous étions.. elle secoua la tête et reprit sa phrase. Vera ne trouvait pas votre sœur alors je suis sortie à sa .. balbutia Anna.

—Hermano. Une voix forte mais familière venait de la couper la parole . Necesito hablar contigo. Elle lança un regard froid à Anna en ajoutant « En privé » .

—Je vous prie de m'excuser je vais en cuisine. répondit Anna en se dépêchant de s'éloigner.

Une fois dans la cuisine, Anna se demandait de quoi ils allaient parler. Elle se sentait nerveuse et se mit à triturer ses doigts. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'ils pouvaient bien se dire.

—Anna ? Tu m'as l'air inquiète, tout va bien?

—Vera tu m'as drôlement fait peur , à vrai dire je pensais à ma mère , elle est hospitalisée et je n'ai pas encore de ses nouvelles, puis il me faut vraiment ce travail pour payer les frais de l'hôpital. Mentit-elle

Elle venait de mentir que Dieu préserve sa mère du mal mais c'était un moyen pour elle que d'une façon ou d'une autre qu'elle ne perde pas son travail si jamais la jeûne Lucia voudrait la faire renvoyer.

—Je suis vraiment désolée pour ta mère Anna , si je peux t'aider dis le moi je le ferai avec plaisir.

Anna était touchée par la compassion de Vera. Elle se sentait un peu coupable d'avoir menti, mais elle ne pouvait pas risquer de perdre son emploi. Elle prit une profonde inspiration pour se calmer.

—Merci beaucoup Vera, c'est vraiment gentil de ta part. Je vais me concentrer sur le travail pour l'instant et essayer de ne pas trop y penser.

Vera acquiesça, comprenant que Anna avait besoin d'un peu de temps pour elle-même. Elle décida de briser la glace en parlant d'un sujet plus léger.

—T'as parlé à señorita Lucia ?
—Oui nous avons eu une conversation très intense. Plaisanta t-Elle.
—Elle est vraiment horrible cette petite.
—Je me demande comment son copain arrive à la supporter.
—Elle n'oserait pas en avoir , le maître le tuerait crois moi.
—Il est si possessif envers sa sœur ?
—Je te laisse imaginer. Trêve de bavardage, je t'amène à tes appartements afin de te dégourdir un peu t'as l'air vraiment épuisée.

Anna était soulagée de savoir qu'elle aurait un peu d'intimité dans ses propres appartements. Elle suivit Vera à travers les couloirs sombres et les escaliers étroits jusqu'à son nouvel espace de vie. Le chemin menait à une petite maisonnette située juste à côté de la grande maison.

Anna se sentit immédiatement chez elle en entrant dans les appartements. Ils étaient bien aménagés et confortables, avec tout ce dont elle aurait besoin pour vivre. Elle était ravie d'avoir sa propre salle de bain, sa propre chambre et même un petit salon.

—Merci, Vera. Je suis vraiment reconnaissante de tout ce que tu fais pour moi.

—C'est normal, Anna. Nous sommes là pour nous entraider. N'hésite pas à me demander si tu as besoin de quoi que ce soit.

Anna remercia une fois de plus Vera avant de s'installer sur le lit. Elle ferma les yeux et se laissa aller à une longue sieste bien méritée.

Vengeance à double faceWhere stories live. Discover now