Chapitre 4

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La grossesse de Léna était enfin arrivée à terme, il ne restait que quelques jours avant qu'elle ne donne naissance à son bébé. Au fil des neuf derniers mois, elle avait commencé à éprouver des sentiments pour ce petit être encore à naitre..

—Léna, viens ici, ordonna la gardienne de la prison.

Léna essuya rapidement ses larmes et se tourna vers femme qui venait de l'appeler.

—Oui, je vais nettoyer maintenant...

—Tu nettoreras plus tard . Tu as de la visite.

Léna ne pouvait pas y croire, comment pouvait-elle recevoir de la visite en prison? Qui pourrait bien se donner la peine de venir la voir après tout ce temps ?

—D'accord, répondit-elle.

Guidée par la gardienne, elle se rendit dans la cabine de visite et ne put cacher sa stupeur en voyant la personne qui l'attendait. Son ventre prominent était difficile à cacher, ses yeux bleus remplis de larmes exprimaient à la fois la joie et la tristesse.

Adrian, son fiancé, était excité de la revoir, mais il fut étonné en remarquant son ventre si arrondi.

—Adrian, mon Adrian, je suis si contente de te voir, dit Léna.

Adrian la regarda avec inquiétude, fixant son ventre. Léna, gênée, posa sa main sur son ventre, elle avait oublié qu'elle était enceinte. Son sourire s'estompe rapidement lorsqu'elle se rappela de l'homme qui l'a agressée et de toutes les menaces qu'elle a reçues. Elle ne voulait plus parler à Adrian, son fiancé. Elle le regarda timidement en essayant de dire quelque chose, comprenant que ce n'était pas facile pour lui de voir ce qu'il voyait.

—Comment vas-tu, Léna? Je... Adrian ne pouvait pas articuler correctement.

—Je n'ai rien à t'expliquer, Adrian. Va-t'en, dit Léna.

—Quoi ? Je suis venu ici afin d'avoir des réponses et entendre ta version des faits. Je veux des explications, je le mérite !

Elle ne le regardait pas dans les yeux, les larmes retenues.

—Va-t'en je t'en supplie ! Ne reviens plus.
C'est la meilleure chose à faire crois moi.

—Réponds-moi, Léna !hurla-t-il.

—Je t'ai trompé avec quelqu'un d'autre. J'ai pris la vie d'innocents, et j'ai tué notre amour parce que tu ne comptais pas pour moi, pas plus que mon amant. Tout ce qu'ils disent de moi est vrai. Je suis une criminelle.

Adrian ne pouvait plus écouter, et il partit.
Léna éclata en sanglots. La gardienne revint pour la ramener dans sa cellule. Elle sentit quelque chose couler le long de ses cuisses et informa la gardienne qu'elle avait des douleurs. Elle gémissait, supportant à peine les déchirures qu'elle ressentait dans ses os.

—Qu'est-ce qui m'arrive ? J'ai mal.

Emmenée à la clinique de la prison, elle reçut des soins.

—Léna, ne t'inquiète pas, reste calme. Ton bébé va naître. Pour le moment, ce ne sont que des contractions. Le travail ne peut pas encore commencer. Ton col de l'utérus n'est pas encore dilaté, alors tu vas devoir attendre un peu. En attendant, tu peux marcher un peu, ça t'aidera.

Elle descendit du lit et se mit à marcher. Enfin, son bébé allait naître, mais elle ne ressentait pas la joie qu'elle aurait souhaité éprouver. Son plus grand désir était que ses parents assistent à ce moment magique, qu'après s'être mariée à Adrian, elle lui offre le plus beau cadeau du monde.

Cinq longues heures s'étaient écoulées depuis. Elle suait, ne pouvait plus faire les cent pas, et ne pouvait que patienter.

—Léna, je pense que le travail peut commencer à présent , annonça la sage-femme en entrant dans la pièce.

Léna se rallongea sur le lit. À bout de souffle, elle attendait les ordres de Marie, la sage-femme.

—Parfait , tu es à dix centimètres. le travail peut commencer. Tu vas devoir pousser de toutes tes forces .

—Attendez... Je veux qu'Isabelle soit avec moi ... S'il vous plaît.

—Mais , tu sais bien que c'est à l'encontre des règles ma belle.

—S'il vous plait... c'est elle la marraine de mon enfant.

—Je vais la chercher, mais seulement parce que c'est important pour toi.

Isabelle entra dans la pièce, éblouie et enchantée, et lui dit qu'elle était là pour elle et qu'elle devait rester forte et respirer.

—Prépare-toi à pousser, ma belle. Vas-y, marmonna la sage-femme.

—Un, deux, trois. Maintenant, pousse, Léna, compta Isabelle.

Léna suivit les instructions de Marie avec diligence, poussant avec vigueur tout en tenant fermement la main d'Isabelle.

Elle se reposa la tête, puis recommença à pousser en gémissant fortement.

—Tu y es presque, Léna. Je vois sa tête. Il faut que tu pousses avec encore plus de force, cria Marie. Un, deux, trois, POUSSE, LÉNA, POUSSE !

Sous ces cris, Léna poussa rageusement, et après s'être enfin relâchée, elle entendit les premiers hurlements. Ce sont des cris aigus, les plus beaux, mais aussi les plus effrayants qu'elle ait jamais entendus. Ses yeux bleus propres débordaient de larmes.

—C'est une magnifique petite fille, Léna. La plus belle que j'ai jamais vue, et elle semble en bonne santé, s'exclama Marie, la sage-femme.

—Veux-tu vraiment la laisser ici ?

Les pleurs de la petite devinrent de plus en plus insupportables pour elle, la rendant agitée et incontrôlable.

—Non, éloignez cette enfant du diable loin de moi. Je ne peux plus supporter ces pleurs. Emmenez-la loin d'ici, Isabelle. Je la déteste.

—Léna, pourquoi réagis-tu ainsi ? C'est ta fille, ta petite princesse. Regarde-la, elle est si belle.

Léna ne dit rien et ne parvint toujours pas à regarder son nouveau-né. Marie n'eut pas le choix d'emmener la petite avec elle pour la nettoyer.

—Pourquoi cette haine te ronge-t-elle ainsi, Léna? Tu es si jeune. Pourquoi refuses-tu de te confier? J'aimerais tant pouvoir t'aider.

—Isabelle, personne ne peut m'aider. Ma vie sera toujours un calvaire, répondit Léna les larmes aux yeux.

—Ne dis pas cela. Tu as une magnifique fille maintenant, reste forte pour elle au moins.

—C'est la dernière fois que tu parles d'elle, Isabelle. As-tu compris ? s'énerva Léna.

—J'ai compris. J'aurai tout essayé, j'espère que tu ne regretteras pas ton choix.

Léna se reposa après que Marie ait amélioré l'environnement. Léna se réveilla et se rendit compte qu'Isabelle l'avait laissée seule. Elle examina la pièce et vit sa petite qui dormait paisiblement dans un couffin. Elle descendit de son lit et jeta un coup d'œil à la petite. Elle est si belle et innocente. Ses petites mains et sa petite bouche rose touchèrent Léna, qui ne put retenir ses larmes.

—Je suis désolée, ma princesse. Je suis désolée. Tu es si belle. Tu n'es coupable de rien. Tu es si mignonne, ma louve. Je te promets que nous nous retrouverons et que je t'expliquerai tout, mon ange.

Elle la prit dans ses bras pendant un moment et déposa un doux baiser sur son front. Elle la remit dans le couffin et quitta la clinique.

Vengeance à double faceWhere stories live. Discover now