Chapitre 12

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—Voici votre thé chef, répondit Anna avec élégance et grâce.

—Merci, très chère , répondit-il en savourant la douce saveur de la boisson avant de lui expliquer la raison de sa visite. Votre voyage au Mexique est programmé pour demain et je suis venu vous donner les instructions nécessaires avant votre départ.

—Quoi, demain? S'exclama-t-elle en état de choc. Mais...

—Ne paniquez pas, il est impératif que vous partiez tôt, car j'ai reçu des informations d'un de mes espions selon lesquelles Guzmán a encore frappé.

—Que voulez-vous dire? Demanda-t-elle, intriguée.

—Hier soir, un groupe de dix femmes a disparu, et nos sources indiquent qu'elles travaillaient dans des bars ordinaires, expliqua-t-il avec gravité.

—Mais comment être sûr qu'elles ont vraiment disparu? Ce sont des serveuses, non? Questionna-t-elle avec perspicacité.

—Non, ces filles étaient des danseuses exotiques, et comme vous le savez, elles ne peuvent quitter leur travail dans ce pays, car elles sont des escortes girls, expliqua-t-il avec une pointe de tristesse.

—C'est lamentable de savoir qu'un tel travail existe encore de nos jours, répondit-elle, bouleversée.

—Je suis entièrement d'accord, mais ce n'est pas la question, Anna. Ce qui nous importe, c'est que Guzmán retient des femmes innocentes et qu'il est introuvable, poursuivit-il avec fermeté.

—Mais comment être sûr que c'est lui qui est derrière tout cela? Demanda-t-elle avec prudence.

—Je n'ai pas besoin de preuve pour ça, répondit-il avec certitude. Je suis certain que c'est lui.

—Je sais que c'est un homme dangereux, mais il ne faut pas l'accuser sans preuve, répliqua-t-elle avec justesse.

—Vous prenez sa défense là? S'étonna-t-il, surpris.

—Mais non, je dis juste qu'il ne faut pas se précipiter. La prudence est de mise, renchérit-elle.

—Vous avez raison, Anna, reprit-il avec satisfaction. Passons à autre chose. Votre vol est programmé pour demain, et vous serez accompagné par l'un de nos pilotes en jet privé. Vous logerez chez l'un de nos espions, qui vous assistera pendant votre mission.

—Entendu, je me prépare dès ce soir, répondit-elle avec assurance.

—J'ai aussi en ma possession, votre carte d'identité, votre passeport et rassurez-vous peu importe s'il cherche à trouver quoi que ce soit sur votre véritable identité ils ne trouveront qu'un stricte minimum.

Elle les récupéra et y jeta un coup d'œil.

—Chef, sauront-ils que je suis mariée ?

—Il n'est pas nécessaire qu'ils le sachent car je ne voudrais pas qu'à l'avenir votre famille subissent des injustices.

—C'est compris.

—Parfait, je dois partir maintenant, car j'ai beaucoup de travail à faire. Nous resterons en contact, agent Anna. Merci encore pour ce délicieux thé, rajouta-t-il avant de s'en aller.

Dans l'attente du retour de son mari Lorenzo, Anna cherchait le courage de lui annoncer que son vol était prévu pour le lendemain et qu'il devrait la laisser partir.

Alors qu'elle était dans la chambre en train de ranger ses bagages , elle sentit des bras musclés enlacer sa taille. C'était son mari, qui la complimenta sur sa robe jaune et son odeur divine. Elle était à la fois surprise et confuse. Il la caressa doucement et s'excusa de son comportement de la veille, avouant que passer une nuit sans sentir sa peau avait été très difficile pour lui. Bien qu'elle semblât perplexe devant cette soudaine réconciliation, Lorenzo coiffa les cheveux d'Anna en un chignon élégant pour admirer son cou . Ensuite, il balaya ses mains sur ses bras dénudés pour raviver l'harmonie entre eux, tout en l'embrassant délicatement. Mais lorsqu'il tenta de lui retirer sa robe, Anna le stoppa net.

—Pas ce soir, Lorenzo. J'ai des affaires à préparer, mon vol est demain.

—Quoi ? Disait-il surpris

—Si tu comptes encore me faire un lavage encore une fois , saches que je n'ai ni le moral ni la force de t'écouter Lorenzo.

Ce dernier se mit à la fixer d'un air incrédule. Anna méprisa son regard agacé, vaquant à ses occupations comme si de rien n'était.

Tandis qu'elle faisait ses bagages et que Lorenzo lisait dans le lit, la porte de leur chambre se mit à claquer. C'était leur fille, Mélissa.

—Papa, maman, je peux entrer ?

Anna lui ouvrit la porte. Lorenzo la prit dans ses bras et lui demanda ce qu'elle faisait encore debout à cette heure.

—J'ai du mal à dormir, surtout en voyant que vous êtes toujours en froid. Cela m'énerve, alors pourriez -vous au moins vous réconcilier, ne serait-ce que pour moi ?

Anna rassura sa fille, leur disant qu'ils avaient un petit différend, mais que cela finirait par s'arranger. Lorsque Mélissa quitta la pièce, le couple se remit à parler. Lorenzo avoua sa jalousie, ne supportant pas l'idée qu'Anna s'en aille si loin de lui.

—Oui Anna je suis fou de jalousie, tu seras loin de moi , je n'arrive même pas à résister une nuit sans sentir l'odeur de tes cheveux brillants , ainsi que l'odeur de ta peau. Non ça me rend déjà malade de t'imaginer partir demain.

—Tu n'as pas à être jaloux, mon amour, tu es le seul homme de ma vie. Crois-tu que nos 20 ans de mariage soient un jeu ?

—Tu as peut-être raison, je ne devrais pas douter de ton amour . Je te demande pardon . Je tiens aussi à excuser les balivernes que j'ai dites hier soir, j'étais en colère et je n'y avais pas réfléchi.

—J'accepte tes excuses et moi aussi je te demande pardon . Et s'il te plaît Lorenzo ne refais plus jamais cette scène parce que je te jure que la prochaine fois je perdrai mon sang froid.

—C'est promis.

Après cette scène de jalousie, Lorenzo s'excusa auprès de sa femme, et cette dernière accepta ses excuses. Lorenzo promit de ne plus recommencer, puis il demanda à Anna de lui préparer une tisane pour récupérer de sa journée épuisante. Cette dernière accepta, mais prévint son mari qu'elle parlerait un peu avec Mélissa. Anna en profita pour préparer du lait aromatisé à la vanille pour sa fille, qui travaillait sur un exposé assez particulier. Elle lui dit qu'elle voulait que son père et elle soient fiers d'elle, et Mélissa sourit en retour.

Vengeance à double faceWhere stories live. Discover now