Chapitre VIII : L'Ascendance

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Yoko demeura dans cet état de transe pendant un court moment, durant lequel les élèves dans les bâtiments se mirent à crier et à s'affoler, alertant Takahashi-sensei qui put entendre leurs cris depuis les jardins. Puis, la pierre cessa de briller, le vent s'apaisa, la terre se stabilisa et les pieds de Yoko retrouvèrent leur contact avec le sol.

Takahashi-sensei, étonné par le spectacle qu'il venait de voir, restait sans voix, bouche bée. Quant à Yoko, elle semblait confuse et perdue, ne réalisant pas vraiment ce qui venait de se passer. Elle questionna Takahashi-sensei sur ce qui s'était produit, si elle avait découvert son élément. Le maître expliqua que, bien qu'elle n'ait pas encore trouvé son élément, son chakra s'était libéré. N'étant pas maîtrisé, cela pouvait se révéler dangereux pour elle et les autres. Il l'escorta jusqu'à une chambre spécialement préparée pour bloquer son chakra, afin d'éviter tout risque.

Alors que Toshio marchait d'un pas rapide vers ses appartements, son ami Haru surgit de nulle part et l'interpella, le stoppant net dans sa course. Haru lui fit part de son envie de discuter avec lui, et ils se dirigèrent ensemble vers le bureau de Toshio, où ils pourraient échanger en toute quiétude.

C'était une vaste pièce lumineuse, offrant une vue imprenable sur les jardins fleuris et les montagnes couronnées de neige. Au centre se dressait un bureau majestueux en bois de noyer massif, chargé d'instruments de mesure étranges et de parchemins anciens ornés de formules mathématiques et de schémas mystérieux. Les murs étaient décorés de peintures évoquant des tempêtes électriques et des éclairs déchirant le ciel, ainsi que de calligraphies ancestrales décrivant les propriétés étonnantes de l'électricité. Des étagères en bois sombre couvraient les murs, regorgeant de livres de magie et de sciences antiques. Un immense globe lumineux trônait au milieu de la pièce, côtoyant des flacons contenant des liquides aux couleurs étranges, des gemmes étincelantes et des cristaux aux propriétés étonnantes, capables de canaliser l'électricité. Un grand tableau noir était suspendu sur un mur, sur lequel étaient inscrits d'étranges formules mathématiques et des schémas électroniques complexes. Les lanternes en papier suspendues au plafond offraient une lueur douce et tamisée, tandis qu'un grand tatami recouvert de coussins moelleux invitait à la méditation ou à la réflexion. L'atmosphère de la pièce était chargée d'une énergie électrique mystérieuse et puissante, propice à l'étude et à la réflexion.

Toshio accueillit Haru avec une tasse de thé et l'invita à s'asseoir. Mais son calme fut rapidement perturbé lorsque Haru, complètement paniqué, fit part de ses préoccupations.

- Que s'est-il passé ? demanda Haru.

- C'est Yoko, répondit Toshio. Quand le sort du pendentif a été levé, le temps a changé soudainement et son corps s'est élevé dans les airs. Quel élément pensez-vous qu'elle puisse maîtriser ?

- Peut-être plusieurs éléments ? Si elle est réellement l'enfant de Rin et Akira, cela serait possible. Mais elle n'aurait même pas dû naître, comme vous le savez.

- Vous pensez qu'elle pourrait maîtriser la métallurgie de son père et l'algomancie de sa mère ? Avez-vous commencé vos recherches sur Rin ? demanda Toshio, inquiet.

Haru s'enfonça dans une profonde mélancolie en se remémorant la visite qu'il avait effectuée chez le professeur de pyromancie, Seki Aki. Les recherches qu'il avait menées avaient révélé des informations qu'il aurait préféré ne jamais apprendre.

Aki était un homme à la stature imposante, son visage rond aux joues rebondies témoignait d'une vie bien nourrie. Ses yeux, d'un rouge rubis profond, semblaient briller d'un feu intérieur. Sa chevelure pourpre était nouée en une queue de cheval haut perchée, et ornée de quelques mèches folles. Vêtu d'un kimono de soie rouge épais, ses flammes jaunes et oranges brodées avec un fil d'or étincelant semblaient s'animer sous la lumière du soleil. Le col rigide et haut était de couleur noire, créant un contraste saisissant avec le rouge éclatant du tissu. Les manches longues et larges permettaient au pyromancien de manipuler les flammes en toute liberté, tout en protégeant ses bras des brûlures. Les poignets étaient agrémentés de liserés d'or, ajoutant une touche de sophistication à son habillement. Enfin, sa ceinture orange était brodée de motifs de flammes dorées, s'enroulant autour de lui tel un feu ardent.

Les Élémentalistes T1 - Le Forgeur de CauchemarWhere stories live. Discover now