Chapitre XVIII : L'Antre des Merveilles

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La septaine avait été ardue et éreintante pour Yoko. Elle était submergée par les tâches qui lui étaient assignées à l'Académie, en particulier les calculs mathématiques complexes liés à la manipulation de l'espace. Ses exercices d'entraînement étaient de plus en plus exigeants, réclamant une endurance physique et mentale considérable. En dépit de tous ses efforts, elle éprouvait la sensation de stagner, ses progrès étaient mesurés et elle n'arrivait toujours pas à dompter son élément, une situation qui l'exaspérait au plus haut point. Elle se sentait comme un poisson hors de son élément, incapable de s'adapter à l'univers de l'Académie. Elle se demandait avec angoisse si elle parviendrait un jour à maîtriser le Vide et à devenir une kenomancienne accomplie. Épuisée, stressée et angoissée, elle avait besoin de solitude et de calme pour se ressourcer et retrouver sa motivation. C'est donc dans cet état d'esprit que, durant cette nuit de nouvelle lune, elle se rendit à l'arbre de vie, espérant trouver une réponse à ses interrogations.

Les ramures de l'arbre de vie rayonnaient sous l'éclat de la lune, ensorcelées par une aura mystique, telles les fibres d'un être vivant s'abreuvant de la magie céleste. Les frondaisons frémissaient au rythme des teintes changeantes qui se mouvaient du vermillon au pourpre, du bleu au violet, un spectacle stupéfiant et ensorcelant. Yoko perçut aussitôt la force magique de l'arbre l'entraîner à sa rencontre, elle tendit la main et la posa sur le tronc grenu, captant alors un léger cliquetis. A l'instant où elle scruta davantage, une porte apparut comme par enchantement, dissimulée jusqu'à présent dans l'arbre. La porte paraissait elle-même en bois, gravée de motifs floraux et sylvestres, si bien qu'elle faisait corps avec l'arbre de vie. La curiosité de Yoko fut instantanément piquée, l'envie de découvrir les mystères derrière cette porte décuplant en elle.

Yoko ouvrit la porte et pénétra dans un passage étroit qui serpentait à l'intérieur de l'arbre millénaire, comme une route cachée menant à un monde inconnu. Les murs étaient de bois, sculptés avec une minutie incroyable et imprégnés de la sève de l'arbre qui les avait nourris. La lueur magique qui enveloppait la pièce laissait deviner les richesses qu'elle contenait. Des statues taillées dans des pierres précieuses scintillaient de mille feux, des armes magiques brillaient de toute leur splendeur, des bijoux d'une rare beauté scintillaient sur des présentoirs, des instruments anciens attendaient d'être utilisés, et des objets rares et mystérieux attiraient l'œil de Yoko. Les murs de la pièce étaient tapissés de rayonnages de bois foncé, ornés de livres rares et anciens, de parchemins jaunis par le temps et de grimoires enchâssés dans du cuir. Les symboles gravés dans la pierre semblaient émaner de la magie, renforçant encore davantage l'aura mystérieuse qui enveloppait la pièce. L'air était imprégné d'une odeur délicate de bois et de cire, apaisante pour l'esprit de Yoko. Elle se sentit comme dans un rêve, en présence d'une pièce magique et sacrée, et se rendit compte qu'elle était l'une des rares personnes à avoir le privilège d'accéder à cet endroit. Yoko savait qu'elle se trouvait dans un endroit secret et sacré, un endroit qui contenait des mystères et des secrets, et elle se sentit honorée d'avoir été admise en son sein.Elle reprit son livre ne sachant que faire, et vit qu'un nouveau texte était apparu :

Avant le temps écoulé
L'Onmyōdō vous trouverez
Et vous sortirez
Ou vous mourrez

Yoko, plongée dans la pièce secrète de l'arbre de vie, remarqua un sablier en cristal qui s'écoulait rapidement. Elle comprit qu'elle n'avait que peu de temps pour trouver ce qu'elle cherchait et se lança à corps perdu dans sa quête. Elle savait que l'onmyōdō était un livre de sorts, de divinations et d'incantations, mais la tâche qui l'attendait était ardue car il y avait des centaines de tomes. Elle se mit à fouiller frénétiquement les rayonnages, passant en revue chaque livre rapidement, mais ne trouva rien qui puisse l'aider dans sa quête. Elle chercha des titres qui pourraient lui indiquer la présence de l'onmyōdō, mais ses efforts furent vains. La pression du temps qui lui était imparti la rendait de plus en plus stressée, elle ne pouvait pas se permettre de perdre plus de temps. Sa recherche devenait frénétique, elle se mit à courir le long des étagères, sautant par-dessus les livres qui se trouvaient par terre, renversant certains au passage dans sa hâte. La passion de la jeune femme la poussait à crier le nom de l'onmyōdō, espérant que le livre allait répondre à son appel. Elle ne voulait pas quitter cette pièce sans avoir trouvé ce qu'elle était venue chercher. Elle était concentrée sur sa quête, mais ne parvenait pas à trouver le livre, malgré ses efforts et son ardeur.

Les Élémentalistes T1 - Le Forgeur de CauchemarWhere stories live. Discover now