Chapitre XX : Réminiscences de Komori

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Le souffle court et les traits tirés par la douleur, Yoko cherchait vainement à trouver un peu de répit en posant une main tremblante sur sa blessure béante. À ses côtés, Tama s'efforçait de refermer les chairs déchirées en concentrant toute son énergie dans son pouvoir de métallurgie, mais l'hémorragie continuait à couler sans relâche. Le jeune homme était désemparé, conscient de l'urgence de la situation et de la gravité des blessures de la jeune fille. Il avait l'impression que le temps s'écoulait inexorablement, comme un sablier qui se vide. Face à cette impuissance, il se sentait submergé par une angoisse grandissante et une peur croissante de la perdre.

Yeux clos, Yoko tentait de se concentrer sur des images apaisantes pour échapper à la douleur insoutenable qui la ravageait. Mais au lieu de cela, elle se retrouva submergée par une vague de souvenirs et de sentiments qui l'envahissaient.

Elle replongea dans ses souvenirs, se remémorant sa petite chambre confortable dans son village natal. C'était un endroit rempli d'objets qui avaient tous une histoire à raconter. Le tatami qui recouvrait le sol était usé par les nombreuses foulées de Yoko, mais restait malgré tout doux et accueillant. Un petit placard en bois, orné de motifs gravés à la main, dépeignait des scènes de la vie quotidienne de son village et abritait ses vêtements et des objets précieux. Une petite table basse en bois trônait au centre de la pièce, où se tenait une lampe à huile pour lire pendant la nuit. Le lit, un futon plié, était simple mais confortable, se dépliant à la nuit tombée pour le sommeil. Une simple fenêtre laissait pénétrer la lumière naturelle et un panier à côté d'elle contenait des livres et des parchemins. Les murs étaient décorés de gravures et de peintures traditionnelles faites par sa mère, dépeignant des scènes de la vie rurale, des animaux et des fleurs. Chacune de ces œuvres d'art lui rappelait les moments heureux de son passé dans son village.

Les aurores radieuses apportaient chaque jour une promesse renouvelée de vie à Yoko, réveillée par les senteurs enivrantes des mets mijotant dans la cuisine. Ainsi, elle se levait avec empressement pour rejoindre sa mère, la vaillante Emiko, et concocter ensemble le premier repas de la journée pour la famille. Généralement, un savoureux riz vapeur et une soupe de miso, élixir de soja fermenté, s'accompagnaient d'une kyrielle de légumes frais tels que les radis, oignons et feuilles de nori, le tout couronné d'un thé vert velouté. Durant ces instants matinaux si chers à son cœur, Yoko et Emiko partageaient de tendres moments d'échange sur le programme de la journée à venir, ainsi que sur les nombreuses tâches domestiques à accomplir. C'était là, dans la chaude intimité de la cuisine, que la jeune femme apprenait avec allégresse les fines recettes culinaires ancestrales de son village.

Ensuite, toute la famille se rassemblait autour de la grande table en bois sculptée par le grand-père de Yoko, pour partager le repas. On y trouvait une pléthore de mets traditionnels tels que du riz, du poisson, des légumes et des soupes, dont la saveur rappelait la richesse de leur culture. Après le repas, la famille se détendait et s'échangeait des propos chaleureux, tandis que Yoko se confiait à son père, Isao.

Cet homme, robuste et endurant, avait passé une vie à labourer les champs. Il avait des mains calleuses et musclées, témoignant de son travail assidu. Malgré ses vêtements simples, il les entretenait avec soin et fierté, en signe de respect pour son travail acharné. Il avait le teint hâlé par le soleil, marqué de rides profondes autour de ses yeux et de sa bouche, signe de sa maturité. Ses cheveux noirs étaient coupés court, tandis qu'une barbe épaisse ornait son visage, symbole de sa ténacité. Son sourire chaleureux et ses yeux marron clair reflétaient sa sagesse et sa bienveillance, fruits de ses expériences de vie. Sa voix calme et rassurante dégageait tendresse et affection pour sa famille, tandis qu'il transmettait son savoir-faire à sa fille bien-aimée.

Assis autour de la table, Yoko et son père Isao s'attelaient à discuter de leur travail de labours dans les champs. Ils évoquaient les diverses cultures qu'ils avaient semées, les maux qu'ils enduraient avec les mauvaises herbes et les stratégies qu'ils employaient pour les éradiquer. Isao, connaisseur inégalable en agriculture, prenait plaisir à initier sa fille aux différentes phases de la culture, depuis les semailles jusqu'à la moisson, en passant par les soins et les traitements. Il lui montrait en outre les instruments divers qu'il utilisait et l'instruisait sur la manière de les manier avec maestria.

Les Élémentalistes T1 - Le Forgeur de CauchemarOnde as histórias ganham vida. Descobre agora