Les Élémentalistes T1 - Le Forgeur de Cauchemar

Chapitre XII : La Funèbre Vision

Yoko était songeuse depuis qu'elle avait lu les quelques vers du Livre du Cercle, elle brûlait d'en apprendre davantage sur la kenomancie, mais elle décida de ne pas s'y attarder et de se concentrer sur ses enseignements.

La salle d'histoire de la magie était ornée selon les usages anciens, les murs étant en bois et les fenêtres coulissantes, confectionnées en papier de riz, diffusaient une douce lumière et la brise de l'extérieur. Les tatamis, tissés en paille de riz, recouvraient le sol et offraient un confort rafraîchissant. Alignées le long des murs, une dizaine de bibliothèques en bois laqué contenaient de nombreux rouleaux et ouvrages antiques traitant de l'histoire de la magie élémentaire. Les étagères, revêtues de soie, affichaient des titres en kanji, renfermant des connaissances inestimables sur les élémentalistes et leur pouvoir sur les forces de la nature. On y trouvait aussi des guides pratiques et des traités sur les techniques de maîtrise des éléments. Les murs étaient ornés d'estampes et de cartes magiques, représentant les divers éléments de la nature et les événements clés de l'histoire de la magie élémentaire. Un grand tableau, laqué en rouge, se trouvait au fond de la pièce et portait des noms inscrits. Des chaises et des tables, garnies de bâtons et de globes célestes pour aider à la compréhension des concepts de la magie élémentaire, étaient également disposées dans la salle.

La professeure Fukui Shina était une dame d'âge mûr, dont le petit corps décharné était affublé de joues tombantes qui soulignaient les ridules de son visage. Elle arborait une carnation claire et des yeux sombres, ainsi qu'un nez fin et courbé. La longue tresse de ses cheveux gris descendant jusqu'à ses pieds avait jadis été plus épaisse, tandis que ses sourcils effilés avaient en partie disparu avec le temps. Vêtue d'un kimono bleu ciel, elle portait de larges manches longues bordées de dentelle blanche ainsi qu'un col identique. Le tissu léger et satiné flottait autour d'elle, laissant penser qu'elle marchait sur un nuage. Le dos du kimono était orné d'un grand emblème de la magie élémentaire, qui représentait les huit éléments, et que l'on pouvait apercevoir brodé en fil d'or et d'argent. Une large ceinture noire maintenait le kimono, nouée en un gros noeud dans le dos, et un collier de perles de jade vertes ornait son cou. Réputée pour sa patience et son attention envers ses étudiants, la professeure Shina était un véritable pilier de l'histoire de la magie élémentaire. Elle avait écrit plusieurs ouvrages sur le sujet et était souvent sollicitée pour donner des conférences, ce qui attestait de sa grande expertise et de son prestige auprès de ses pairs.

A la fin du cours, la professeure s'enquit de savoir si Yoko avait des questions à poser. Cette dernière reprocha qu'elle n'avait guère évoqué la kenomancie. Fukui-sensei affirma qu'il ne lui revenait pas d'en parler, mais que c'était à elle de le faire. Yoko ne pensait pas que l'étude des autres éléments l'aiderait à comprendre le Vide, mais la professeure lui dit qu'elle se trompait et la laissa méditer sur l'idée que seule la connaissance du connu lui permettrait d'appréhender l'inconnu.

Yoko fut accueilie dans la salle d'astronomie par une odeur agréable de tatamis frais en paille de riz, qui recouvraient le sol et offraient un confort moelleux à ses pieds fatigués. Les murs étaient ornés de cartes et de diagrammes mystiques, qui représentaient les différentes constellations et les mouvements des astres célestes. Une grande lunette en bronze, dressée au milieu de la pièce, pointait vers le firmament à travers une ouverture dans le toit, offrant une vue magnifique sur les étoiles. Des bancs en bois et des tables étaient disposés tout autour de la lunette, permettant aux étudiants de s'installer confortablement pour observer les merveilles célestes. Les étagères en bois de cyprès étaient remplies de livres sur l'astronomie et la mythologie du ciel, soigneusement rangés et alignés. Dans un coin, un grand cercle en pierre était entouré de chaises et de tables en bois sur lesquelles étaient posés des instruments tels que des lunettes d'observation, des globes célestes et des sextants. La salle était éclairée par de petites lampes à huile, créant une ambiance tamisée et paisible, propice à la contemplation des secrets de l'univers.