Chapitre XXXIII : La Naissance

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Yoko s'abandonna alors aux méandres de son sommeil, et plongea dans un monde onirique où les ténèbres régnaient en maîtres. Elle se retrouva bientôt dans un décor irréel, baigné d'une brume impénétrable, où le moindre son semblait étouffé. La jeune fille flottait dans les airs, portée par une force inconnue, et se sentait aussi légère qu'une plume. C'est alors qu'elle distingua, à travers le brouillard, une silhouette énigmatique se dessinant peu à peu devant elle.

Le brouillard épais s'éclaircissait peu à peu, révélant la silhouette de la femme qui se tenait face à Yoko. Celle-ci reconnut aussitôt les traits de son visage, les courbes douces de son nez, les lèvres fines et délicates, et les yeux d'un bleu profond, brillant comme des pierres précieuses. Une connexion étrange et inexplicable s'établit entre les deux femmes, transcendante et spirituelle.

Yoko ne put retenir un soupir de reconnaissance en voyant sa mère biologique se dresser devant elle. Elle se sentit émue, débordant de sentiments qu'elle avait enfouis depuis longtemps. C'était comme si elle avait été privée de quelque chose d'essentiel toute sa vie, et que maintenant, enfin, elle avait l'occasion de le récupérer. C'était sa mère, celle qu'elle n'avait jamais connue de son vivant, et pourtant, elle avait l'impression de l'avoir toujours connu au plus profond d'elle-même.

La pénombre englobait la scène, empreinte d'une angoisse profonde. La silhouette de la femme se tordait, se débattait contre une force invisible et implacable. Yoko sentait son cœur marteler sa poitrine, tandis que les événements s'enchaînaient avec une brutalité sans égale. La mère de Yoko était en plein travail, mais les forces maléfiques qui s'abattaient sur elle la consumaient peu à peu. Elle se battit avec une détermination farouche, mais finit par succomber à l'ultime épreuve, laissant Yoko orpheline dans les ténèbres de l'existence. C'était la tragédie de sa naissance, la mort de la femme qui lui avait donné la vie, mais qui avait payé un prix incommensurable pour cela.

Yoko fut submergée par une profonde émotion en voyant la vieille femme entrer dans la pièce. Elle avait déjà vu son visage dans ses rêves, des traits ridés, des cheveux gris en désordre, une aura de mystère qui l'entourait. C'était Gina, la femme qui avait abandonné Yoko dans un village reculé à sa naissance.

Le rêve de Yoko était peuplé d'images terrifiantes. Dans la pénombre, la vieille femme, Gina, était pourchassée par un homme qui restait mystérieux dans les visions antérieures. Mais cette fois, Yoko reconnut immédiatement l'homme, car il portait la même chevelure rousse qu'elle. C'était son propre père, fou de chagrin et de colère. Il accusait l'enfant de la mort de la femme qu'il aimait. Il exigea de savoir où se trouvait le nouveau-né, mais la vieille femme refusa de le lui dire, décidée à protéger l'enfant à tout prix. Au cours de leur échange, Yoko comprit alors que la vieille femme était la mère de son père, et donc sa grand-mère. Mais les paroles apaisantes de Gina ne suffirent pas à calmer la fureur de l'homme. Il se rua sur elle avec une violence inouïe, la poignardant sans la moindre pitié, dans un accès de rage incontrôlable. C'était une scène d'une horreur sans nom, qui laissa Yoko ébranlée et terrifiée.

La scène était digne d'un cauchemar, mais pour Yoko, elle était bien réelle. Devant ses yeux ébahis, son propre père se métamorphosa en un être sinistre et terrifiant, revêtant une armure étincelante et ténébreuse qui semblait émaner d'une force obscure. Il se nommait le Forgeur de Cauchemar, un être maléfique dont le dessein unique était de retrouver son enfant perdu. Son visage autrefois aimant avait été remplacé par une expression de colère froide et implacable, tandis qu'il poursuivait son chemin dans les terres dévastées qu'il laissait derrière lui. Au fil de ses terribles aventures, il ne cessait de détruire de nombreux villages, laissant derrière lui des ruines fumantes et des âmes désespérées.

Dans un frisson d'horreur, Yoko assista au massacre d'une famille sans défense aux mains du Forgeur de Cauchemar, lequel pénétra dans leur demeure sans un mot, armé d'une épée sombre comme la nuit. Il ne laissa derrière lui que le nouveau-né, un jeune garçon aux cheveux sombres et aux yeux couleur d'ambre. Yoko observa, impuissante, comment l'enfant fut pris sous l'aile du redoutable guerrier, dont les méthodes d'entraînement étaient sévères et rigoureuses.

Les Élémentalistes T1 - Le Forgeur de CauchemarTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang