Chapitre X : Le Conseil du Godai

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Dans l'espoir de sauver Yoko, Tama insista pour qu'elle prenne la fuite, mais en vain. Décidant qu'il n'y avait plus rien à faire, il finit par la raccompagner jusqu'à l'Académie. Là, il l'escorta jusqu'à la salle du Conseil en lui donnant les dernières instructions nécessaires pour sa sécurité.

Tama quitta l'enceinte de l'Académie et s'enfonça dans la forêt voisine, avançant d'un pas rapide et déterminé. Il atteignit bientôt un grand chien noir aux ailes immenses, un hainu. Ensemble, ils s'élevèrent dans les airs et parcoururent une distance considérable pendant près d'une heure. Enfin, ils atteignirent le cœur de la montagne Ishizuchi, où l'hainu le laissa devant le sombre et effrayant palais Kurayami, entouré de pierres noires et de fumées émanant du sommet du volcan.

Tama s'approcha du garde, une étrange créature nommée hyakume, qui était un peu plus petite que lui. Cette étrange créature était couverte de cent yeux jaunes qui clignotaient, et portait un chapeau de paille orné de deux grands yeux. Elle tenait également une lance qui avait un œil en son centre. Lorsque le hyakume aperçut Tama, l'œil de sa lance sortit de son orbite et alla observer Tama, avant de revenir se coller à la lance après vérification. Le garde se décala alors et ouvrit la porte à Tama.

Tama retrouva la sinistre atmosphère du palais, dont les murs semblaient bâtis de la lave de la terre et du métal brûlant issu des entrailles du volcan. Il fut soulagé de constater que le lieu n'avait pas changé en son absence, et que sa présence y était toujours aussi familière.

Il avança dans les couloirs sombres du palais, baignés de lueur vacillante des torches, se faufilant parmi les ombres qui dansaient sur les murs. De nombreux yōkai croisèrent son chemin, tous lui adressant de respectueux saluts. Il finit par arriver devant la grande porte, gardée par deux hyakume comme toujours, qui lui permirent l'entrée dans le bureau.

La pièce était d'une noirceur sinistre, ses murs en pierre noire étaient ornés de glyphes mystérieux, et des lances et des boucliers étaient accrochés à ses murs comme des trophées de guerre. De rares flammes bleues de bougies vacillaient dans l'obscurité, libérant une odeur de soufre qui piquait les narines.

Le Maître, vêtu de robes noires imposantes et arborant un masque de métal dissimulant son visage, trônait derrière un bureau massif en bois sombre. Des yōkai aux formes bizarres se tenaient près de lui, prêts à obéir à ses moindres ordres. Tama entra, s'inclina respectueusement et annonça :

- Maître, je suis venu vous faire mon rapport.

- Vous êtes en retard, répliqua-t-il d'un ton froid et incisif.

- Je vous prie humblement de m'excuser, répondit Tama d'une voix tremblante, se sentant déjà en faute.

Le Maître fixa Tama de son regard froid et insondable, scrutant son visage à travers le masque qui le cachait.

- C'est un sérieux contretemps que vous nous causez, Tama, dit-il d'une voix grave et menaçante. Le Festival du Feu est une excuse inacceptable pour votre retard.

- Je vous assure que cela ne se reproduira plus à l'avenir, Maître, répondit Tama en s'inclinant encore plus bas.

- Bien, bien, mais cela ne répond pas à ma question, reprit le Maître. Avez-vous fait quelque progrès dans vos recherches ?

- Non, Maître, je suis toujours à la recherche de la personne que vous m'avez demandé de trouver, mais je commence à croire qu'elle ne se trouve pas à l'Académie.

- Vous croyez ? dit le Maître d'un ton sceptique. Vous devez être sûr, Tama, très sûr. Nos recherches sont en jeu.

- Je le suis, Maître, répondit Tama avec assurance. Il n'y a rien d'autre à vous rapporter pour le moment.

Les Élémentalistes T1 - Le Forgeur de CauchemarWhere stories live. Discover now