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— Salut.
La bouche de Minho s'assécha, ses yeux s'agrandirent. Non il ne rêvait pas, Jisung se tenait bel et bien devant lui et venait, en plus, de lui adresser la parole après trois longues semaines de silence. Le brunet avait cet air embarrassé sur le visage, une main derrière la nuque. Il fixait les doigts figés de Minho qui se tordaient entre eux quelques secondes auparavant, il ne cherchait pas à affronter le regard du plus vieux. On aurait dit qu'il se présentait pour subir les répercussions d'une grosse bêtise et dans le fond, fallait dire que Minho crevait d'envie de lui hurler dessus.
— Hey.
Ouais, on y était pas encore. Sa voix s'était faite faible, lointaine. Le garçon avait du mal à émerger de la surface sous laquelle il flottait depuis plusieurs jours en se morfondant entre peine, anxiété et colère.
Les yeux écarquillés, il suivit Jisung des yeux lorsqu'il s'installa sur le banc à ses côtés. La distance physique instaurée n'échappa pas à Minho. Il lui semblait que les fois où leurs genoux ne pouvaient s'empêcher de se toucher dataient du siècle dernier. Jisung se tenait droit comme « i », les mains soigneusement posées sur ses genoux serrés. Ses pieds s'agitaient légèrement dans l'herbe, trahissant sa nervosité. Evidemment, comment aurait-il pu être calme et serein dans cette situation ?
Une petite brise ébourriffa leurs cheveux et rafraîchit un peu l'air chaud. Le son des feuilles bruissées combla le silence lourd qui régnait entre eux. Minho sentait son cœur se comprimer dans sa poitrine, sa respiration se bloquer dans le creux de sa gorge. Il ne savait pas s'il devait l'attraper par les épaules pour le secouer dans tous les sens en lui criant dessus, s'il devait le pendre dans ses bras en pleurant ou si au contraire, il devait se taire et attendre que Jisung n'ouvre la bouche. Non à vrai dire, Minho ne se sentait capable de rien. Il n'arrivait pas à assembler correctement tout ce qu'il voulait lui dire, tout ces sentiments qui le torturaient et qu'il devait faire sortir à tout prix. Minho commençait à étouffer. Seulement celui qui pouvait le faire respirer était à ses côtés.
— Je... Hum...
L'argenté sursauta alors que Jisung humidifiait ses lèvres, fronçant les sourcils comme s'il cherchait ses mots. Minho serra plus fort ses doigts entre eux, mordit plus violemment l'intérieur de sa joue.
— Minho...
— Tiensj'existe maintenant ? Coupa le dénommé.
Le tremblement dans le fond de sa voix le trahissa dans le ton sec qu'il prit. Il n'arrivait pas à garder la face.
Jisung hocha la tête, lâcha un petit soupir résigné.
