Une violente pluie s'abattait sur les carreaux de ma chambre, j'observais attentivement les arbres remuant leurs feuilles d'automne.
Je détestais cette saison, un calme maladif l'animait, comme une constante pesanteur lorsque les feuilles tombaient et que la verdure semblait mourir silencieusement. Les citrouilles et les sols glissants à cause de l'humidité ne me plaisaient pas, ils ne me dérangeaient pas spécialement.
Seulement, ils étaient un frein à mes sorties, ma mère ne voulait pas que je sorte autant que pendant la période chaude.
Et mon père, lui, passait plus de temps ici, chez nous.
Je fronçais encore les sourcils en grinçant des dents lorsque je l'entendis m'appeler depuis l'escalier. Sa voix grave et empreinte de déceptions tonnait :
- Ivar, tu vas descendre bon sang !
Je contournais mes meubles en désordre, en chutant dans mes affaires étalées sur le sol. J'allais forcément devoir ranger, mais vu que je ne pouvais pas me défouler dehors, j'avais fait un bordel pas possible dans la pièce. C'était pathétique.
Je passais devant mon miroir et inspectais mon arcade blessée, ainsi que l'ecchymose qui apparaissait sous le col de mon sweat.
En descendant, je pouvais le voir remuer sa tignasse brune et ses yeux gris qui me maudissaient comme toujours.
Il avait honte, et moi, je le haïssais.
- Ta mère vient de me le rapporter Ivarsen.
Lorsqu'il employait mon prénom entier, ça ne signifiait rien de bon.
Je détaillais le sol, les meubles de notre séjour pour interrompre le conflit entre sa voix et ma tête.
- C'est la troisième fois cette semaine que tu te bats. Confrontait-il de sa voix grave en levant un sourcil, l'air mauvais.
Il voulait me pourrir, me dire à quel point il était déçu.
Il s'approcha de moi, furieux, avant de s'abaisser à ma hauteur.
J'osais me demander pourquoi il n'était pas en voyage d'affaires, ou occupé loin de nous comme il avait tant l'habitude de le faire.
Peut-être que je n'aurais pas tenté d'attirer son attention aussi bêtement.
- C'est ta première année au lycée, tes résultats sont minables. Sifflait-il entre ses dents.
Chacun de mes muscles s'est crispé, ma mâchoire me faisait atrocement mal à force de la contracter.
Il avait le regard dur, pourvu de dégoût.
- Et en plus de ça, tu fous le bordel en classe ?! Demandait-il fulminant.
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BRITOMARTIS
General FictionSe protéger de la tempête est le plus important pour minimiser les dégâts. Lucrèce vit dans un océan de drame, elle le maîtrise, l'apaise pour que ses vagues ne la noient pas. C'est sans compter sur Ivarsen qui brise les règles de la nature, une r...