Se protéger de la tempête est le plus important pour minimiser les dégâts.
Lucrèce vit dans un océan de drame, elle le maîtrise, l'apaise pour que ses vagues ne la noient pas.
C'est sans compter sur Ivarsen qui brise les règles de la nature, une r...
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
TRIGGER WARING
• Violence psychologique • Agression Prenez soin de vous !
PRÉSENT
Le vent frais de mars s'abat comme une rafale, donnant une nouvelle couleur à nos joues. Aubrey dégage ses cheveux de ses épaules, caressant dans un geste simple ses mèches couleur automne. Sa cravate noire est desserrée, elle croise les bras sur son blazer pour se blottir à l'intérieur à cause des bourrasques violentes.
Nous marchons dans un vide monumental qui fait remonter la pensée de sa dernière blague, je ne peux pas me retenir plus longtemps, si Aubrey continue à se dandiner de manière étrange je vais bientôt exploser.
J'ai mal au visage à force de sourire, la jolie rousse se retourne d'un coup sec m'arrêtant dans mes pas, alors qu'on se rapproche du bâtiment.
Ses yeux bruns bordés de cils fins me dissèquent minutieusement, elle teste mes capacités, me met au défi de ne pas éclater de rire. Sauf que c'est elle qui brise la tension en pouffant avant de se lancer dans une raillerie incontrôlable, je la rejoins en relâchant les muscles de ma mâchoire qui peinait à ne pas trembler.
— J'avais faim et le cuisinier a été radin sur la portion ! Se dédouane la rousse hilare, censée justifier le fait qu'elle ait bloqué toute la file à la cantine pour avoir une assiette acceptable.
Je rigole à m'en pincer le ventre.
— Ce n'est pas une raison suffisante pour voler une deuxième assiette et te barrer en courant !
Je visualise encore sa façon enfantine de se sauver alors qu'une des cuisinières faisait le tour pour la rattraper.
Aubrey est obligée de reprendre son souffle en s'appuyant sur ses genoux. Je suis contrainte de la traîner vers notre trajectoire qu'elle a obstinément déviée.
Il y a certains moments de folie ou elle se sent légitime de faire n'importe quoi, et j'adore ça. C'est comme le vent de mars, ça arrive par surprise et c'est frais, je dégage les mèches de mon visage en me massant la joue.
Ce n'est pas tout, elle s'amusait à me montrer comment découper une saucisse, disséquant précisément la malheureuse. Les dernières années à notre table qui n'avait pas d'autres choix que de se mettre à quelques chaises de nous étaient horrifiés lorsqu'elle m'a annoncé qu'elle couperait bien de la même manière Connor.
Ces moments de paix me rappellent que rien n'est tout blanc ou tout noir, il faut savoir nuancer, savoir initier d'autres couleurs, et nettoyer sa palette lorsqu'elle a été salie par des moments gris.
