14| MONSTRES

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TW : (flash-back, harcèlement) Prenez soin de vous <3

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TW : (flash-back, harcèlement) Prenez soin de vous <3

Passé

              Connor m'a regardé rentrer ce jour-là. Il m'a vu dégoulinante, couverte d'eau de pluie. Mes chaussures avaient ramassé sur le chemin du retour de la boue. J'essuyais mes pieds lascivement contre le paillasson. En m'entendant, il a quitté la fenêtre du salon ou il devait certainement épier le quartier. 

Connor nous a vus Ivarsen et moi. Il s'est dirigé vers moi, lentement, dans une démarche apaisée. Son corps l'était. Pourtant, lorsque mes yeux ont rencontré les siens. Une douleur immonde le trahissait. Ses bleutées, couleurs aciers m'ont longtemps dévisagé. 

Le supplice dans lequel on baignait à cet instant, je le reconnaissais

La pluie s'était arrêtée, seuls mes pleurs continuaient. Même si j'avais fermé la porte sur Ivarsen. Les larmes roulaient en cacophonie sur mes joues. C'étaient elles qui donnaient les premiers avertissements de la tristesse. La première faiblesse. Mon craquage était si intense que je ne pouvais plus le contenir. 

J'ai voulu être fière devant lui. 

Prétendre que ça ne m'atteignait pas. 

Mensonge, mensonge, mensonge... 

J'étais incapable de lui cacher la vérité, de lui tenir tête. C'était tout bonnement impossible. La présence de mon frère me rendait folle. Je n'avais pas besoin qu'il me voit dans cet état. Je ne voulais pas qu'il m'observe avec pitié. Connor devait faire comme il le faisait si bien, cracher son venin et faire demi-tour. 

Chose qu'il ne fit pas. Non, c'était bien trop facile. 

Il s'est encore plus approché. Et j'ai fondu en larmes. Tentant de dissimuler cette fragilité, mes poignets soutenaient mon visage. Une essence qu'il est parfois trop dure, trop compliquée de garder au creux de son cœur. De temps en temps, il est impossible de ne pas la laisser prendre le dessus. 

Comme la colère. Comme sa colère.

Ses mains ont ébouriffé mon crin noir. Ma vision toujours floue, j'ai tenté de le regarder, de voir ce qu'il faisait. L'inhabituel comportement de Connor m'avait tellement surprise, que les sanglots que je retenais ont déferlés. Ils ont coulé de ma bouche, se sont enfuis pour prendre vie dans notre entrée. Dans la sombre pièce où l'on demeurait.

Sa main, d'un geste plus brusque, s'est appuyée sur le haut de mon crâne pour me faire m'écraser contre son épaule. De sorte que je ne cherche pas à voir, à comprendre. Ou bien deviner sur ses lèvres. 

Connor m'abritait contre son corps. J'ai serré si fort son t-shirt, j'ai laissé mes pleurs le tremper lui aussi. Il fallait que je partage ma peine, il fallait qu'il en ait idée. Et je m'en voulais terriblement, je voulais extirper chaque parcelle de mon corps en contact avec le sien.

BRITOMARTISWhere stories live. Discover now