22| LIENS FAMILIAUX

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TW (sang, auto-mutilation) LUCRÈCE

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LUCRÈCE

La réalité, c'est que je ne contrôlais rien. C'était lui mon mentor, je n'étais que sa marionnette. Je l'ai entendu crier. Ce soir-là, comme plusieurs autres. Dans une folie a liée, dans la stupeur magnifique. 

Mes membres s'agitaient, je me pressai à son chevet. 

Montant deux à deux les marches de notre escalier. 

Ce devait être aux alentours de sept heures, alors que je m'affairais dans la cuisine. Disposant les couverts autour de la table, après avoir épluché les pommes de terre. Soudainement, son cri a détonné dans la maison. 

Il était impuissant, comme toujours. 

Même quand il avait le dessus sur moi, c'était malgré lui. 

Alors, j'ai couru, effrayée. Rejoignant Connor à grandes enjambées. Après avoir franchi la dernière marche, je me suis aventuré dans notre couloir. Là où il n'y avait aucune lumière. Ses pleurs m'ont mené vers lui, vers la salle de bain que l'on se partageait à l'étage. Sa respiration ne trouvait plus de répit. En poussant la porte, la pièce immaculée de carrelage blanc dessinait élégamment ses murs. Tandis que lui était recroquevillé au sol. Les mains tremblantes et rouges.

— Connor ! apostrophais-je pantelante. 

Il ferma ses mains sur son front, comprimé dans des songes dangereux. J'étais trahi par la peur, confondu en excuses pour ne plus l'approcher. C'est tout ce que je ne voulais pas. C'est avec ça qu'on se différenciait. Cette lueur maléfique dans le regard ou cette volonté de nuire. C'est ce que je pensais. La triste réalité en était tout autre.

— Va-t'en ! Va-t'en, s'insurgea-t-il, mordu par le poison. 

La coupe était vilaine, elle se situait entre ses rêves et ses cauchemars. Elle était si infectée qu'il la confondait avec le réel. Je n'osais pas encore prendre ses mains. Il fallait d'abord qu'il se débarrasse de la douleur. Pour cela, Connor devait se défaire de ce qu'il avait subi.

— ... J'ai l'impression qu'ils vont me laisser, se départit-il. 

Ça ne m'étonnait plus. C'était récurrent qu'il ait subitement besoin de se rassurer. Je m'agenouillais devant lui.

— Qui ? risquai-je en le regardant se rassoir en décollant petit à petit les mains de son visage. 

J'y discernais plus clairement les plaies rouges. De petites ouvertures sauvages avaient été creusées dans sa peau tannée. Il avait perdu une fois de plus contre ses songes, et les coups s'étaient portés au plus clairvoyant dans son esprit. Sa chair était la lumière de tous ses malheurs.

— Les gars... Toi..., dénonça-t-il. 

Je me rassis plus près de lui, on reposa nos têtes contre le bord de notre baignoire. Perdus dans un silence mort qui nous détruisait. On n'avait pas encore peur à cette période. J'appelais ça des crises, pour moi, ce n'était que passager. Il doutait de temps en temps et c'était sa manière de le montrer.

BRITOMARTISWhere stories live. Discover now