19| AMIS DÉVOUÉS

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Vendredi 17 mars, comme stipulé sur la convocation que je tiens entre mes mains

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Vendredi 17 mars, comme stipulé sur la convocation que je tiens entre mes mains. C'est aujourd'hui que nous allons être dépistés. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, pas après cette soirée qui s'est terminée en catastrophe.

Je desserre une énième fois ma cravate, élargissant le col de ma chemise. En traversant les couloirs à toute allure, j'ai l'espoir de trouver Jasper, avant que l'on soit séparés et ordonnés dans les vestiaires.

Je connais le protocole. En fait, on le connait tous, pourtant hier soir ça n'a pas empêché un dérapage. Avant qu'on entame la seconde période de la journée et que la sonnerie ne retentisse, je me dirige vers l'aile du gymnase. Il faut impérativement que je le trouve.

Là.
Maintenant.

Ses cheveux désormais blanc polaire se démarquent plus facilement. Il détient un magnétisme attrayant habillé de deux pupilles émeraude ainsi qu'une couleur capillaire qui les met atrocement en avant. Il se tient maladroitement la tête, réalisant l'ampleur du problème à l'heure actuelle. Il tangue légèrement, poursuivi par son erreur. 

Autrement, il est impossible qu'il soit trahi avec son apparence soignée, son uniforme parfaitement revêtit. En me rapprochant, je discerne sa montre cartier qui brille à son poignet. Il remue sans cesse ses cheveux à la recherche de solutions, je suppose.

— Jasper ! l'interpellé-je.

Il lève les yeux vers moi, sans qu'il ait le temps de riposter, je l'emporte avec moi. On s'enfonce dans le couloir tandis qu'il me murmure quelques protestations. Dans un coin plus à l'ombre, je l'isole à part. Quelques lycéens traînent dans les allées plus loin. J'examine les alentours pour m'assurer que personne ne pourrait méprendre notre conversation.

— Wow, on commence habituellement par dire bonjour, s'étonne-t-il en enlevant de la poussière imaginaire de sa chemise claire.

— Tu as réussi à pisser ce matin ? lui demandé-je.

Ses yeux perdent leur amusement, il reprend son sérieux lugubre. Durant la soirée, Jasper à consommer de la drogue. Plus précisément du cannabis, étant donné la gravité de la situation, je l'entends soupirer vaincu.

Le blond sait très bien que le cannabis peut rester une semaine dans l'urine. C'est pourquoi, la seule manière que j'ai trouvée pour l'aider a été de le faire immédiatement dessaouler dès que je me suis aperçu qu'il avait bu. Devant tout le monde, je l'ai tiré par le bras pour l'enfermer dans la salle de bain, et lui rafraîchir les idées.

C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que c'était l'endroit où il avait fumé. La pièce était plongée dans le noir avec cette même odeur âcre qu'il supportait seul, ou parfois accompagné, dans n'importe quelle salle de bain pendant les soirées. 

Un peu comme une zone de confort où il se permet de fumer comme un pompier. Apparemment là où il se sent le mieux. Je n'ai jamais autant culpabilisé qu'à cet instant précis, la boule au ventre, je l'épie, démuni.

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