24| DÉLIT FLAGRANT

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Ps : merci de faire vivre Britomartis love yall <3 pensez à voter

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Présent

Il est délicat de décrocher les ailes d'un ange, les Hommes s'attardent plutôt sur la queue du diable. J'ai l'impression qu'elle me pousse au creux du dos. 

Moi qui figurais si fière, si insensible devant Ivarsen, voilà que je ruine mon coussin de larmes. Une vague me submerge, soudain mes oreilles sifflent et le fleuve ne s'endigue pas. J'en rêve parfois de me noyer dans la vague. Ses yeux couleur océan me morguent, cette blonde venimeuse me hante. N'y a-t-il pas de filets de pêche suffisants pour capturer la fourbe sirène ? Où suis-je condamnée à ressasser son visage angélique à tout jamais ? 

Lorelei, et maintenant Ivarsen. 

Au point où j'en suis, je ne sais pas comment ne plus me détester si fort. Chaque seconde de plus à ses côtés, je me vois deux ans auparavant remuer le couteau dans la plaie alors qu'il était larmoyant. 

Ça fait si mal, mal au point d'en vomir, mal au point de vouloir me détruire. Je serre mes bras autour de mes jambes pour me protéger de cette étreinte qui cherche à m'asphyxier. Parce qu'elle aussi m'en veut. Les bras de Lorelei persistent à s'enrouler autour de moi, à rencontrer mon cou pour m'empêcher de respirer.

Ce n'est pas réel, c'est juste dans ta tête. 

Ce n'est pas réel, c'est l'angoisse.

Malgré ça, mon souffle est radicalement coupé. Je m'emmêle dans mes draps, plongée dans le noir, je résiste.

Ce n'est pas réel, Lucrèce

Je me bats en inspirant plus fort, mes mains s'agitent vers ma table de chevet. La lumière, l'interrupteur vers la lumière. Je le frôle, tendue par les milliers de fourmis qui enserrent mes membres. Impossible de ne pas trembler, compliquant la tâche. Mon cou est fait prisonnier de ses mains. 

L'interrupteur intercepté, je le presse et ma lampe de chevet s'allume. De nouveau, je rassemble mes mains à mon cou, grattant ma peau anxieusement. Je pose un pied en dehors du lit, ouvre le tiroir ou j'en sors un cachet médicamenteux. 

Maintenant ça devrait aller. 

Même si ça veut dire que je vais faire une énième insomnie, je ne préfère ne plus jamais fermer les yeux pour seriner ces images monstrueuses. Comme à chaque fois, je reprends mon rituel, et dépose sur mes oreilles mon casque pour écouter en boucle la musique de Ivarsen. C'est en partie sa faute si je le déteste autant, il n'aurait pas dû rendre un simple morceau de musique indispensable. Je m'y accroche tout aussi fort qu'à une bouée de sauvetage. De la sueur perle sur mon front, je n'y prête pas attention.



Je vérifie l'heure sur mon téléphone, sept heures cinquante-cinq. Aubrey lisse d'un bref mouvement les pans de sa jupe bleue à carreaux. Je l'admire silencieusement, appuyée contre l'escalier. Aujourd'hui, elle a tressé ses cheveux comme promis hier soir, pour que j'en fasse tout autant. D'après elle, ça me va bien. Je n'en suis pas certaine, je le fais pour lui faire plaisir. Je détaille une seconde de trop les rubans rouges en forme de nœuds qu'elle a ajoutés.

BRITOMARTISWhere stories live. Discover now